Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Comenius (suite)

Ses idées pédagogiques

La pensée de Comenius dans ce domaine est exposée surtout dans sa Grande Didactique.

Elle est fondée sur l’idée d’une réceptivité sans limite de l’esprit humain, réceptivité au fondement de laquelle Comenius voit un parallélisme entre l’évolution spirituelle de l’homme et les lois fondamentales de la nature. L’éducation a donc pour but d’actualiser en chaque homme la loi divine de perfection, qui domine l’univers : « Notre modeste corps est enfermé dans un cercle étroit [...] ; à notre esprit on ne peut fixer de limite ni dans le ciel, ni hors du ciel [...]. Par conséquent, on peut comparer l’esprit de l’homme à une semence ou à un noyau, où la figure de la plante, bien que n’existant pas en acte, existe cependant en puissance. »

C’est sur cette hypothèse optimiste que se situe la nécessité de l’éducation universelle. L’idée de Comenius est qu’il faut adapter l’éducation à la condition humaine de chacun : « Il faut pénétrer de sagesse les princes, les magistrats [...]. Pareillement, il importe d’éclairer aussi les sujets, afin qu’ils sachent se tenir sagement dans leur état de sujets à l’égard de ceux qui les gouvernent avec sagesse ; non certes sujets de force, ou se comportant comme des ânes, mais volontairement et par amour de l’ordre. »

La méthode pédagogique proposée par Comenius repose sur la notion de la liberté de chacun : « On commet dans les écoles un péché énorme [...]. Au lieu d’enfoncer dans la tête de leurs élèves les principes fondamentaux de discipline, les maîtres y déversent une masse confuse de faits. »

Quelques principes pédagogiques de Comenius

I. Il ne faut, avec les jeunes élèves, tenter d’autres épreuves que celles qui non seulement sont à la portée de leur intelligence et de leur âge, mais aussi désirées par eux.
II. Il ne faut faire apprendre par cœur que les choses dont l’intelligence s’est complètement rendue maîtresse. Et qu’on se garde de faire réciter une leçon sans être sûr que l’élève l’a comprise.
III. Il ne faut rien donner à faire à l’élève avant de lui en avoir montré la forme et indiqué la règle qu’il doit suivre pour l’exécuter.
(Grande Didactique, chap. XVII.)

D. C.

 The Teacher of Nations (Cambridge, 1942). / Jean Amos Comenius, pages choisies prés, par J. Piaget (Unesco, 1957). / H. Geissler, Comenius und die Sprache (Heidelberg, 1959). / J. Polišenský, Jan Amos Komenský (en tchèque, Prague, 1963).

comète

Astre nébuleux qui décrit autour du Soleil une ellipse très allongée, pouvant parfois être confondue au voisinage du périhélie avec un arc de parabole, et qui est, le plus souvent, accompagné d’un appendice lumineux appelé queue.



Aspect général et nature des comètes

Les comètes visibles à l’œil nu sont très rares. Les instruments d’observatoires permettent d’en observer en moyenne de cinq à six par an.

L’aspect des comètes est très variable : elles comportent généralement une tête, comprenant un noyau toujours très petit, qui, parfois, ne se distingue même pas. Le tout est continué par une queue, qui se prolonge souvent sur une distance très étendue. Cette queue est toujours dirigée à l’opposé du Soleil. Sa forme, généralement incurvée, sauf, en apparence, si la Terre se trouve dans le plan de l’orbite cométaire, résulte de deux éléments : vitesse de la comète sur son orbite et vitesse d’échappement des particules chassées par l’action du Soleil (pression de radiation et éjection des particules de différentes natures émanant du Soleil constituant ce que l’on appelle souvent le vent solaire). Les matériaux de la queue ont des orbites hyperboliques et sont perdus pour la comète. Si impondérables que soient ces matériaux, une tête cométaire ne peut pas produire indéfiniment de telles émissions. Les comètes à courte période n’ont, pour cette raison, plus de queue.

Les densités sont extrêmement faibles : « Un sac plein de rien », disait Lowell. Pour ce qui est des queues cométaires, elles renferment dans 1 000 km3 moins de substance que n’en contient un dé à coudre d’air. Le passage de la Terre au travers d’une comète se traduirait probablement par une chute abondante de météorites, surtout si la rencontre se produisait vers la tête de la comète. L’influence sur la Terre serait peu importante ; en revanche, l’aventure serait funeste pour la comète.

On pense que le noyau d’une comète serait formé de gaz congelés enrobant des graviers météoritiques. L’approche du Soleil serait néfaste au noyau cométaire et, au bout d’un certain nombre de passages, entraînerait par fusion et évaporation la disparition complète de l’astre.


Orbites et périodicités des comètes

À l’heure actuelle on connaît environ quinze cents comètes, y compris les comètes périodiques. Leur nombre s’accroît environ de six par an. Quelque cinq cents orbites ont pu être calculées avec précision, bien que déterminées à partir d’arcs très courts au voisinage du périhélie. La plupart sont elliptiques ou quasi paraboliques. Certaines peuvent devenir hyperboliques du fait des perturbations introduites par les planètes, notamment Jupiter.

On connaît le cas de comètes périodiques évanouies par désintégration. Lors d’une pareille éventualité, les matériaux qui en proviennent se répartissent de façon inégale tout le long de l’orbite initiale que suivait la comète. Ce fait explique la formation des météorites en essaim que l’on observe à des périodes fixes de l’année, c’est-à-dire pour des positions déterminées de la Terre sur son orbite. La plus célèbre des comètes périodiques désintégrées est la comète Biela (du nom de l’astronome autrichien Wilhelm von Biela, 1782-1856), qui se dédoubla en 1846, les deux composantes subissant d’étranges alternances d’éclat. Le couple revint en 1852 comme prévu. En 1859, puis en 1865, on ne put revoir la comète. Mais, en 1872 et en 1885, de grandes averses de météorites en essaim, les Biélides, ont apporté à la Terre une partie des débris de cette comète (plus de 100 météorites à l’heure pendant plusieurs heures). Depuis 1900, les Biélides se sont écartées de l’orbite terrestre.

P. T.

➙ Météorite.