Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Cologne (suite)

Rapidement, l’espace péri-urbain fut envahi par les établissements industriels. La vieille ville ne pouvait offrir les terrains nécessaires, alors que les centres commerciaux et financiers s’y trouvaient. Aussi l’industrie s’est-elle installée dans les faubourgs et sur la rive droite. Les quartiers les plus industrialisés sont, sur la rive gauche : Ehrenfeld, Braunsfeld, Bickendorf, Niehl, Weidenpesch et Worringen. Les zones industrielles sont d’étendue vaste mais ne forment pas une véritable auréole autour de la vieille ville. Seules les zones de Niehl et de Worringen semblent avoir un rapport avec la navigation sur le Rhin. Le chemin de fer, la route, la main-d’œuvre et les capitaux urbains ont été déterminants dans cette localisation. Par contre, sur la rive droite, l’industrie forme des zones plus concentrées ; les établissements y sont aussi de taille plus grande. Mülheim, Deutz et Kalk sont les quartiers les plus industrialisés. Le voyageur, circulant à travers l’agglomération, trouvera néanmoins de vastes faubourgs sans établissement industriel, notamment dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

L’industrie, très variée, occupe près de 140 000 salariés, soit environ 40 p. 100 des actifs. Ce pourcentage a tendance à reculer, l’industrie, à l’étroit dans certains quartiers, s’implantant dans les arrondissements ruraux. Il s’y ajoute la tertiarisation des quartiers centraux et périphériques. La construction de véhicules vient en tête avec plus de 31 000 travailleurs. Les usines Ford et Deutz emploient l’essentiel de ces derniers. Cette branche réalise 25 p. 100 du chiffre d’affaires de l’industrie colonaise. En seconde position arrivent les constructions de machines, avec plus de 30 000 salariés. Alors que les établissements de construction de véhicules ou de pièces destinées à l’industrie automobile sont au nombre d’une quinzaine, on compte environ 70 établissements de construction de machines. Ces usines, de taille plus petite, sont localisées sur les deux rives. L’industrie électrotechnique arrive en troisième position avec une cinquantaine d’établissements et une vingtaine de milliers de travailleurs. L’industrie chimique présente au moins deux aspects. Peintures, vernis et produits pharmaceutiques sont élaborés dans des établissements de taille réduite. Cette branche est liée au marché urbain quant à son origine, mais a une quote-part importante à l’exportation. Le second aspect est lié à la pétrochimie, d’origine plus récente. Si aucune raffinerie ne se trouve sur le territoire de Cologne, on ne peut tout de même pas négliger l’existence, au sud de la ville, à Wesseling, d’un complexe pétrochimique important qui élabore les matières de base utilisées dans les établissements colonais. Au nord-est de la ville, sur la rive droite, se situe un autre complexe chimique : Bayer, à Leverkusen, qui emploie plusieurs dizaines de milliers de travailleurs. À l’opposé de Wesseling, Leverkusen s’est développé en utilisant le charbon de la Ruhr. Ainsi Cologne peut disposer facilement de matières premières pour son industrie chimique, qui, malgré Wesseling et Leverkusen, emploie plus de 18 000 salariés. Elaborant des produits de haute valeur, cette branche contribue pour 13,7 p. 100 au chiffre d’affaires industriel, c’est-à-dire plus que son pourcentage de travailleurs. Cette activité est encore plus importante si l’on y ajoute la rubrique « transformation des huiles minérales », qui occupe moins de 1 000 salariés mais qui atteint 10,5 p. 100 du chiffre d’affaires industriel. Ainsi le secteur chimique, quant au chiffre d’affaires, vient au deuxième rang.

Les autres industries marquent moins le paysage urbain. La métallurgie (tréfilerie, laminage, construction métallique) donne du travail à près de 10 000 personnes. La production de caoutchouc et d’isolants (amiante) mobilise dans cinq grands établissements plus de 5 000 travailleurs, en liaison avec l’industrie des véhicules. La confection, apanage d’ateliers urbains de taille petite ou moyenne, emploie un peu moins de 5 000 personnes, surtout des femmes. L’industrie alimentaire (confiserie, chocolaterie), en partie fille de l’industrie sucrière, est représentée par une dizaine d’usines employant 3 000 personnes. Enfin, les industries graphiques, expression, en même temps, du rôle culturel de Cologne, jouent un rôle discret mais influent. Plus de 70 établissements de cette branche comptent, au total, près de 6 000 salariés. Le bâtiment emploie une trentaine de milliers de personnes, dans un millier d’entreprises (le nombre des logements augmente chaque année de près de 10 000 unités).

Cette énumération montre la variété de l’industrie colonaise. Avec un chiffre d’affaires industriel de 12,2 milliards de deutsche Mark en 1968, Cologne n’a été dépassé, dans ce domaine, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, que par les villes d’Essen, Düsseldorf et Duisburg.


Les transports

Les ports rhénans de Cologne (publics et privés) connaissent un trafic total de 7,8 Mt. Le déclin de l’industrie houillère a entraîné une baisse sensible du trafic rhénan qui, cependant, est relativement équilibré : 4,8 Mt aux arrivées et 3 Mt aux sorties. Environ la moitié des arrivées viennent de l’étranger (minerais, pétrole, caoutchouc, produits chimiques, céréales, etc.). Les expéditions vers ce dernier touchent moins de 1 Mt.

La navigation de plaisance est un facteur économique non négligeable. Plus de 1,1 M de passagers sont embarqués, chaque année, à Cologne, où la Köln-Düsseldorfer Dampfschiffahrtsgesellschaft a joué un rôle de pionnier dans le transport rhénan.

La navigation rhénane n’intéresse pas tous les secteurs de l’industrie colonaise. Les chemins de fer manipulent, bon an mal an, près de 2 Mt de marchandises dans les gares colonaises. Ce chiffre n’est plus que le quart de celui de 1913. La baisse importante s’explique par l’essor des transports routiers. Cologne est un carrefour autoroutier de première grandeur. L’autoroute Liège-Aix-la-Chapelle-Cologne assure la liaison avec le Benelux. La liaison Francfort-Ruhr profite également à la ville, qui est reliée à Bonn par une autoroute qui se prolonge sur Coblence par la rive gauche. L’achèvement de l’« Eifelautobahn », en assurant la liaison avec Trèves, draine une partie du sud-ouest de l’Allemagne vers Cologne. Cette extraordinaire densité autoroutière agrandit la zone d’influence de Cologne, qui éclipse Bonn et constitue avec Düsseldorf, capitale de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, un des grands pôles d’attraction de la Rhénanie.