Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cœur (suite)

Les diurétiques

Ces substances assurent une plus grande sécrétion d’urine. Dans les affections cardiaques, elles soulagent la pompe cardiaque, surmenée, en réduisant la masse de liquide à propulser et en facilitant l’évacuation des œdèmes, fréquents chez les cardiaques. Leur action se fait sur le sodium et sur l’eau. (On sait que c’est l’ion sodium qui provoque la rétention de l’eau.)

Les diurétiques sont indiqués dans les différentes formes d’insuffisance cardiaque (I. V. G., I. V. D., I. C. G.) et dans l’hypertension artérielle. La surveillance doit être stricte : clinique et biologique.

Les anticoagulants

Ces substances sont indiquées chez les cardiaques pour prévenir les thromboses et les embolies.

L’insuffisance coronarienne justifie leur emploi pour éviter l’infarctus ; si celui-ci est constitué, les anticoagulants permettent d’éviter les rechutes. Dans les cardiopathies valvulaires, ils évitent la formation de caillots au niveau de la valvule malade. Chez le grand cardiaque alité, ils évitent les phlébites. (V. anticoagulants.)

Les vaso-dilatateurs

Ils sont utilisés en cas d’insuffisance coronarienne pour juguler les crises d’« angine de poitrine » et éviter l’infarctus. On emploie à cet effet les dérivés nitrés (trinitrine [qui est de la nitroglycérine] et nombreux corps dérivés), les chromones et dérivés, etc.

La quinine et ses dérivés

Outre son action fébrifuge, la quinine ralentit le cœur ; on l’emploie associée au phénobarbital et parfois à d’autres sédatifs (Aubépine, Valériane, etc.) dans le traitement des tachycardies et des arythmies. La quinidine, dérivée de la quinine, est encore plus active. Citons l’ajmaline (extraite de Rauwolfia), qui ralentit les rythmes accélérés.


L’insuffisance cardiaque, ou asystolie

C’est l’incapacité du cœur à adapter son débit aux besoins de l’organisme. Aboutissement classique de l’évolution d’une maladie grave, cardiaque ou vasculaire, elle se caractérise par des symptômes traduisant la souffrance du cœur et son retentissement sur d’autres organes.

Schématiquement, on distingue une insuffisance ventriculaire gauche (I. V. G.) et une insuffisance ventriculaire droite (I. V. D.) lorsque l’asystolie prédomine sur l’un ou l’autre de ces ventricules. Lorsqu’elle intéresse les deux ventricules, on parle d’insuffisance cardiaque globale.

• L’insuffisance ventriculaire gauche (I. V. G.) est la plus fréquente. Ses principales causes sont l’hypertension artérielle, la maladie coronarienne, les affections de la valvule aortique et l’insuffisance mitrale. Elle est dominée par des signes respiratoires ou pulmonaires : l’essoufflement, la toux et les crachements de sang. Elle se manifeste parfois de façon brutale sous forme de grandes crises d’étouffement, témoignant d’un œdème aigu du poumon.

L’examen révèle deux signes majeurs : la tachycardie et le bruit de galop. À la radio, le cœur est augmenté de volume avec une diminution de la transparence pulmonaire. Spontanément, l’I. V. G. peut évoluer vers l’insuffisance cardiaque globale. Mais le plus souvent, sous l’action d’un traitement efficace, l’I. V. G. régresse.

• L’insuffisance ventriculaire droite (I. V. D.) apparaît surtout lors du R. M., au cours des maladies chroniques des bronches et lors des rétrécissements pulmonaires. Une embolie pulmonaire grave peut déclencher une poussée d’I. V. D.

Cliniquement, celle-ci se manifeste par un gros foie douloureux à la pression, des gonflements des jambes et des chevilles, une diminution de l’excrétion urinaire et parfois par une cyanose.

En l’absence de traitement, elle évolue vers la cirrhose avec épanchement liquidien dans l’abdomen (ascite) et, plus rarement, vers la cachexie.

• L’insuffisance cardiaque globale, ou asystolie, associe une I. V. D. à une I. V. G. préexistante.

Le traitement de l’insuffisance cardiaque comporte schématiquement le repos, un régime sans sel, des produits pour renforcer la contraction du cœur (tonicardiaques) et pour accroître l’excrétion urinaire (diurétiques), à quoi s’ajoute éventuellement le traitement de la maladie causale.


Plaies du cœur

Observées à l’occasion de traumatisme par objet piquant (couteau) ou par arme à feu, elles ont un pronostic redoutable, car elles entraînent le plus souvent la mort par irruption de sang dans le péricarde et compression cardiaque par ce sang. Il faut savoir que les plaies limitées des ventricules sont relativement moins sévères que celles des oreillettes.

J.-L. S.

➙ Aorte / Artère / Cardiologie / Circulation / Coronaires (artères) / Infarctus / Rhumatisme / Sang.

 R. Froment, Précis de clinique cardio-vasculaire (Masson, 1962). / New York Heart Association, Diseases of the Heart and Blood Vessels. Nomenclature and Criteria for Diagnosis (New York, 1944). / C. d’Allaines, la Chirurgie du cœur (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1967 ; 2e éd., 1974). / M. Audier, la Vie du cardiaque (Hachette, 1968). / J. Lenègre et P. Soulié, Maladies de l’appareil cardio-vasculaire (Flammarion, 1968 ; 2 vol.). / D. Longmore, le Cœur (Hachette, 1971).

Cœur (Jacques)

Homme d’affaires français (Bourges v. 1395 - Chio 1456).


Fils de Pierre Cœur, marchand pelletier originaire de Saint-Pourçain en Bourbonnais, mais établi à Bourges, où il devient le fournisseur du duc de Berry, Jacques Cœur épouse en 1420 Macée, fille du prévôt de Bourges, petite-fille et nièce de deux maîtres des Monnaies de cette même ville. Macée met son mari en relation avec les milieux financiers de la capitale du Berry l’année même où la signature du traité de Troyes fait de Bourges la capitale réelle du futur Charles VII ; conseillers et courtisans se pressent alors autour du dauphin, qui devient en 1422 le « roi de Bourges ». Les affaires se multiplent, créant une ambiance favorable à l’éclosion du génie financier et marchand de Jacques Cœur.