Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

cœur (suite)

Examen radiologique du cœur

Il apporte des renseignements importants sur la morphologie du cœur et des gros vaisseaux ainsi que sur la cinétique de l’organe.

On emploie la radioscopie, complétée parfois par le dessin de contours cardiaques au crayon (orthodiagramme), et surtout la téléradiographie sous plusieurs incidences (de face, oblique, profil).

La radioscopie est indispensable pour apprécier la cinétique cardiaque et pour juger de la vascularisation pulmonaire (recherche d’une expansion pulmonaire).


L’électrocardiographie

Elle se propose d’enregistrer les courants d’action du muscle cardiaque (v. électrocardiogramme). Les renseignements fournis sont toujours utiles et souvent indispensables.

Électrothérapie du cœur

L’entraînement électrosystolique

Il a été appliqué pour la première fois avec succès-chez l’homme par le cardiologue américain Paul Maurice Zoll ; il vise, par un stimulus artificiel, à rétablir une fréquence cardiaque normale en cas de ralentissement extrême ou d’arrêt du cœur.

Son indication majeure est la bradycardie secondaire du bloc auriculo-ventriculaire (B. A. V.). Parmi les modalités d’entraînement, la plus connue est le stimulateur intracorporel, appelé plus communément pile ou stimulateur ou pace-maker. Placé sous la peau, l’appareil est relié par des fils de connexion aux électrodes qui sont implantées dans le muscle cardiaque. Cette méthode a transformé le pronostic des « pouls lents ».

Les chocs électriques externes

Ils visent à régulariser un cœur présentant un rythme autre que le rythme sinusal normal par une décharge de courant électrique (défibrillation). Ils ont pris une place considérable en réanimation cardiaque médicale et sont surtout utilisés pour la fibrillation ou la tachycardie ventriculaire, qui requièrent un traitement d’urgence.

On utilise aussi cette méthode pour la réduction des flutters et des fibrillations auriculaires.

Le contrôle électrique du rythme cardiaque

En cas de menace d’arrêt cardiaque, on place le malade sous la surveillance constante d’un appareil électronique, le moniteur permettant le monitoring.

Relié au malade, cet appareil enregistre en permanence l’E. C. G., la fréquence cardiaque. Lorsque le rythme devient inférieur à un minimum ou supérieure un maximum fixés à l’avance, il émet un signal électrique qui fait déclencher soit l’entraînement, soit le choc électrique.

La réanimation cardiaque trouve sa place de choix dans la surveillance et le traitement de l’infarctus myocardique.


Le cathétérisme cardiaque

L’exploration du cœur humain s’est enrichie, depuis une quarantaine d’années, de l’apport du cathétérisme : technique qui permet d’explorer l’intérieur des cavités cardiaques grâce à l’introduction d’une sonde.

Les renseignements fournis sont de plusieurs ordres :
— on peut suivre à la radioscopie le trajet de la sonde et noter si elle emprunte des voies anormales ;
— on peut mesurer les pressions et enregistrer la courbe de pression ;
— on peut calculer la teneur du sang en oxygène (gazométrie) et déduire le chiffre du débit cardiaque ;
— on peut, grâce à la sonde, injecter un produit opaque aux rayons X et en suivre la destinée (c’est l’angiocardiographie, voire la cinéangiocardiographie) ;
— on peut enfin enregistrer des phonocardiogrammes intracavitaires qui précisent l’origine de certains souffles.

Le cathétérisme droit se fait en introduisant la sonde dans une veine du pli du coude jusque dans l’oreillette et le ventricule droits, puis dans l’artère et le capillaire pulmonaires. Cette technique ne comporte pas de danger.

L’exploration des cavités gauches (cathétérisme gauche) est plus récente, et non dénuée de risques.


Pathologie


Les maladies cardiaques congénitales

Au cours des trente dernières années, on a appris à mieux connaître les cardiopathies congénitales et aussi à mieux les traiter. La plupart des cardiopathies congénitales s’expliquent par l’embryologie élémentaire et par la physiologie du cœur (v. ci-dessus).

On peut décrire schématiquement plusieurs groupes de cardiopathies :
— les cardiopathies par obstacle situé à l’origine de gros vaisseaux sans shunt, c’est-à-dire sans passage du sang à travers une communication anormale ;
— les cardiopathies par communication anormale entre les « deux cœurs » (comme les pressions sont plus élevées à gauche qu’à droite, le sang saturé du cœur gauche passe dans le cœur droit : il existe alors un shunt gauche-droit) ;
— les cardiopathies associant une communication anormale et un obstacle en aval de cette communication sur le cœur droit (en raison de cet obstacle, les pressions deviennent plus élevées à droite qu’à gauche, et, de ce fait, il y a un shunt droit-gauche à travers cette communication, c’est-à-dire un mélange de sang pauvre en O2 avec du sang saturé, ce qui engendre une couleur violacée de la peau [maladie bleue], la cyanose*) ;
— enfin un groupe complexe où la cardiopathie associe un vice ou une absence de cloisonnement, entraînant un mélange des sangs, c’est-à-dire un shunt croisé (gauche-droit et droit-gauche).

Il faut signaler que des associations de cardiopathies appartenant à des groupes sont possibles, ce qui complique souvent le diagnostic. C’est l’exemple d’une tétralogie de Fallot (groupe IV associé à un canal artériel persistant groupe II).

• Les cardiopathies par obstacle sans shunt (artéro-pulmonaire ou aorte). L’obstacle siège en général à l’origine du gros vaisseau et gêne l’évacuation du ventricule correspondant, qui s’hypertrophie en raison du travail supplémentaire.

1o Le rétrécissement de l’artère pulmonaire. En raison de l’obstacle, il se produit une différence de pression à la systole entre le ventricule droit et l’artère pulmonaire, engendrant un souffle systolique rude.