Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

climat (suite)

L’azonalité due aux reliefs est à mettre à part. L’altitude suscite le froid et, par-delà un optimum pluviométrique très variable selon les massifs montagneux envisagés, la sécheresse (Andes, Tibet). Cependant, le volume montagneux ne s’en inscrit pas moins dans la zonation climatique majeure. Les montagnes équatoriales conservent les faibles écarts thermiques saisonniers propres aux basses latitudes. Malgré une certaine amélioration de l’humidité, le Hoggar reste une montagne aride. La Sierra Nevada de Californie garde la douceur hivernale du climat méditerranéen. En somme, bien que puissant facteur géographique azonal, la montagne n’en demeure pas moins rivée au cadre zonal.


Conclusion

La mosaïque climatique du globe est finalement un compromis entre facteurs zonaux et azonaux. Il faut dire cependant que les problèmes sont complexes dans le détail. Les climats de montagne procèdent, par certains côtés, de la latitude d’implantation du volume montagneux, qui est pourtant un facteur azonal typique. Les courants marins froids confirment la zonalité aride subtropicale. La mousson ouest-africaine (circulation azonale par excellence) suscite l’un des schémas zonaux les plus nets que l’on puisse rencontrer à la surface de la terre.

Mais ce n’est pas tout. Le jeu des facteurs zonaux et azonaux aboutit à un canevas climatique qui n’est qu’un état d’équilibre. Il suffit que l’un ou l’autre (ou plusieurs à la fois) de ces facteurs varie pour que se modifient le schéma zonal ou encore les dispositions azonales sur certaines longitudes. On arrive ainsi à la notion de variation climatique. On connaît les variations paléoclimatiques et les variations de l’époque glaciaire, auxquelles il convient d’ajouter les modifications contemporaines de l’homme historique (l’homme préhistorique ayant été le témoin des glaciations). À partir de là se pose la question de savoir si l’on se trouve en présence de phénomènes à longue période (au moins trente ans) ou face à des événements plus limités dans le temps, que l’on ne retient que comme oscillations. Mais tout cela ouvre la voie à un nouveau débat.

P. P.

➙ Anticyclone / Aridité / Circulation atmosphérique / Climatologie / Cyclone / Mousson.

 A. A. Miller, Climatology (New York, 1931 ; 9e éd., 1964). / G. T. Trewartha, An Introduction to Weather and Climate (New York et Londres, 1937 ; 3e éd., 1954) ; The Earth’s Problems Climates (Londres, 1962). / A. Viaut, la Météorologie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1943 ; 9e éd., 1969). / B. P. Alissow, Die Klimate der Erde (Berlin, 1954). / P. Pédelaborde, Introduction à l’étude scientifique du climat (C. D. U., 1956-57 ; 2 vol. ; nouv. éd., 1970) ; « Les données de la climatologie » in Géographie générale (Gallimard, « Encycl. de la Pléiade », 1966). / R. Clausse et L. Facy, les Nuages (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1959). / H. J. Critchfield, General Climatology (Englewood Cliffs, New Jersey, 1960 ; 2e éd., 1966). / C. P. Péguy, Précis de climatologie (Masson, 1960 ; 2e éd., 1970). / N. H. Fletcher, The Physics of Rainclouds (Cambridge, 1962). / H. Grisollet, B. Guilmet et R. Arlery, Climatologie (Gauthier-Villars, 1962 ; nouv. éd., 1973). / E. S. Gates, Meteorology and Climatology for Sixth Forms (Londres, 1965). / J. Blüthgen, Allgemeine Klima-geographie (Berlin, 1966). / H. Flohn, Vom Regenmacher zum Wettersatelliten. Klima und Wetter (Munich, 1968 ; trad. fr. le Temps et le climat, Hachette, 1968) ; World Survey of Climatology, t. II : General Climatology (Amsterdam, 1969). / H. Arakawa, World Survey of Climatology, t. VIII : Climates of Northern and Eastern (Amsterdam, 1969). / F. Durand-Dastes, Géographie des airs (P. U. F., coll. « Magellan », 1969). / D. F. Rex, World Survey of Climatology, t. IV : Climates of the Free Atmosphere (Amsterdam, 1969). / G. Viers, Éléments de climatologie (Nathan, 1969). / P. Estienne et A. Godard, Climatologie (A. Colin, 1970). / S. Orvig, World Survey of Climatology, t. XIV : Climates of the Polar Regions (Amsterdam, 1970). / P. Pagney, les Climats polaires (C. D. U., 1970) ; la Climatologie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1973) ; les Climats de la Terre (Masson, 1976). / X. de Planhol et P. Rognon, les Zones tropicales arides et subtropicales (A. Colin, 1970). / P. D. Thompson et R. O. Brien, le Climat (Laffont, 1970).

climatisme

Ensemble des moyens médicaux, hygiéniques, hôteliers, hospitaliers et sociaux mis en œuvre pour l’utilisation thérapeutique des climats, ou climatothérapie.



Introduction

Les effets bienfaisants des climats sont connus de longue date, mais il faut attendre la fin du xixe s. pour qu’ils soient employés systématiquement pour traiter certaines maladies. C’est en effet peu avant 1900 que les premiers sanatoriums sont créés en Suisse, puis en France (Hauteville-Lompnes) pour lutter contre la tuberculose. En 1917, 1919 et 1920, des lois réglementent ces établissements ainsi que les préventoriums (pour les sujets contaminés mais non contagieux). Entre-temps, des décrets ont commencé à classer certaines villes comme stations climatiques, les premières en date étant Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) et Berck (Pas-de-Calais), en 1912. Avec la création de la Sécurité sociale, le climatisme entre dans une période de développement permettant à tous d’en bénéficier.

Ce climatisme social, complément du thermalisme*, dont le développement est parallèle, s’adresse de plus en plus à des affections non tuberculeuses, notamment après 1952, date d’introduction de l’isoniazide dans le traitement de la tuberculose. Depuis cette période, de nombreuses stations ont diversifié leurs indications ou se sont ouvertes à de nouvelles catégories de patients.

Outre les sanatoriums et préventoriums, on a vu apparaître des aériums (pour enfants exempts de toute atteinte tuberculeuse mais déficients), des colonies sanitaires (colonies de vacances pour enfants déficients ou convalescents), des homes d’enfants (dans les stations balnéaires ou de sports d’hiver, pour les enfants ne pouvant pas être accompagnés par leurs parents) et des établissements spécialisés (le plus souvent dans des stations à la fois climatiques et thermales) pour des affections bien définies nécessitant des soins ou des régimes spéciaux (anémies, diabète, retards physiques ou psychiques, etc.).

Dans ces établissements, les frais de cure peuvent être pris en charge par la Sécurité sociale, après accord préalable des contrôles médicaux (médecins-conseils).

Les « classes de neige » peuvent également être considérées comme des applications du climatisme, mais, dans ce cas, les frais sont supportés en partie par les municipalités et en partie par les parents, selon leurs possibilités.

Plus récemment, la création à Font-Romeu (altitude 1 800 m) d’un centre d’entraînement sportif en haute altitude, à l’occasion des jeux Olympiques de Mexico (altitude 2 200 m), a ouvert une nouvelle voie au climatisme, bien qu’il ne s’agisse pas à proprement parler de climatothérapie, puisque ce type de centre s’adresse à des sujets reconnus en bonne santé.