cinématique des fluides (suite)
Lorsque n’est pas nul, le mouvement est rotationnel. Nous pourrions aussi définir une ligne tourbillon et un tube tourbillon. On montre qu’un tube tourbillon se termine sur une paroi ou se ferme sur lui-même (anneau tourbillon). La théorie des tourbillons joue un grand rôle en météorologie ; en particulier, les trombes et les cyclones offrent un exemple de tubes tourbillons limités par deux plans parallèles (mer et nuage).
Le schéma du fluide parfait, c’est-à-dire non visqueux en écoulement irrotationnel, est d’une grande utilité en cinématique des fluides théoriques. Pourtant, la réalité est plus complexe ; les décollements de la couche limite, dus à la viscosité, donnent naissance à des tourbillons, et cette même viscosité amortit les tourbillons existants. Les anneaux de fumée sont des anneaux tourbillons produits par viscosité sur les lèvres du fumeur.
L’une des relations de base de la mécanique des fluides intervenant en cinématique est l’équation de continuité, qui exprime la loi de conservation de la masse :
Si le fluide est incompressible, cette équation devient et l’on peut en déduire l’existence de deux familles de surfaces de courant :
Ψ (x, y, z, t) = a, χ (x, y, z, t) = b,
où a et b sont des constantes. Les intersections de ces surfaces définissent les lignes de courant de l’écoulement et, par conséquent, les vitesses
Les relations (2) et (3) nous montrent alors que surfaces équipotentielles et surfaces de courant sont orthogonales.
L’étude directe des fonctions potentielles des vitesses et des fonctions de courant est d’une grande utilité pratique pour l’étude des écoulements simples. Les théories mathématiques du potentiel complexe et de la transformation conforme, plus puissantes, permettent la détermination des écoulements autour des profils aérodynamiques à partir de l’écoulement autour d’un cylindre circulaire (fig. 3).
Mais la nature visqueuse des fluides, entraînant la formation d’une couche limite sur les obstacles et d’un sillage en aval, où l’écoulement est rotationnel, complique le problème et explique certaines divergences entre les schémas théoriques et les écoulements réels.
J. G.
P. Germain, Mécanique des milieux continus (Dunod, 1962). / E. A. Brun, A. Martinot-Lagarde et J. Mathieu, Mécanique des fluides (Dunod, 1968 ; 2 vol.). / A.-L. Lur’e, Mécanique analytique (trad. du russe, Masson, 1968 ; 2 vol.).