Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Cholem Aleichem (Cholom Rabinovitch, dit) (suite)

Cholem Aleichem était possédé par le démon de l’expression, par le sens du surréel ; c’est ce qui en fait à la fois un précurseur de Kafka et des surréalistes, ce qui lui permit de mettre à nu les procédés stylistiques qui sont la projection esthétique des structures mêmes de ce yiddish qui se muait non sans difficultés de langue véhiculaire en langue de culture : la langue de Cholem Aleichem nous montre quel est le prix d’une telle démarche.

Cholem Aleichem est le maître de la littérature du déracinement. Au rebours de Barrès, il a conscience que l’homme moderne a pris une voie sans retour, qu’il n’est pas bon d’avoir la nostalgie du passé, bien que l’avenir soit sombre ; l’imprévu et l’imprévisible ne peuvent être surmontés que par l’humour.

C’est là la raison profonde de son universalité : tous les peuples de la terre se retrouvent quelque peu dans ses héros, qui sont les modèles mêmes de l’homme d’aujourd’hui qui est de partout et de nulle part.

A. D.

 S. Doulzow, le Canif de Cholem Aleichem (en russe, Voskhod, 1888). / S. Niger, Cholem Aleichem, ses œuvres, son humour et sa place dans la littérature juive (en yiddish, New York, 1928). / Y. D. Berkovitch, Souvenirs sur Cholem Aleichem et ses contemporains (en hébreu, Tel-Aviv, 1938-1943 ; 5 vol.). / M. Samuel, The World of Sholom Aleichem (New York, 1943). / Centenaire de la naissance de Cholem Aleichem, numéro spécial de Domaine Vidich (1959).

Jalons biographiques

1859

Naissance (2 mars) à Pereïaslav.

1873-1876

Études au gymnase du district après des études juives traditionnelles.

1877-1880

Précepteur chez Elimelekh Loeve, où il tombe amoureux de son élève.

1880

Rabbin d’État (officier de l’état civil des Juifs et délégué de la communauté juive auprès des autorités).

1883

Mariage avec Hodl Loeve.

1884

Employé chez les Brodski, magnats juifs.

1885

La mort de son beau-père le rend riche pour un temps.

1887

Établi à Kiev, négociant en blé et en sucre, il découvre le monde de la Bourse.

1891

Voyages à Paris, à Tchernovtsy, à Vienne et à Odessa.

1903-1904

Entre en relation avec Tolstoï et Gorki.

Se rend à Varsovie, où il fait la connaissance d’Isaac L. Perez (ou Peretz), qu’il a édité pour la première fois quand il était le rédacteur de la Bibliothèque populaire juive.

1905

Brisé moralement, ruiné, il veut quitter la Russie.

1906

Grand périple qui le mène de Genève à New York via Londres.

1908

Il est frappé par la tuberculose.

1914

Bref retour en Russie ; à la fin de l’été, il se rend en Allemagne ; expulsé vers Copenhague après la déclaration de guerre, il se rend aux États-Unis.

1916

Le 13 mai, il meurt à New York. Obsèques grandioses et émouvantes.

Les œuvres de Cholem Aleichem

1883

Deux Pierres, nouvelle en yiddish.

1887

Le Canif, nouvelle, et On demande un docteur, pièce en un acte.

1888

Premier volume de la Bibliothèque populaire juive (almanach), où paraît Stempeniou.

1890

Second volume de la Bibliothèque populaire juive, où paraît son roman Joséphin le rossignol.

1892

Début de la série des lettres entre Menakhem Mendl et sa femme Chainé Chaindl.

1899

Début de Tévié le laitier, dont il publiera la suite de 1904 à 1911.

1900

Les contes pour enfants : la Montre, Pourim, les Étrennes, le Drapeau.

1901-1902

Rabtchik (Histoire d’un chien), le Tailleur ensorcelé et Si j’étais Rothschild.

1903

Dispersés et disséminés, drame.

1907

Début de la publication de Motl, fils du chantre Pascal.

Le Déluge, roman.

1914

Le Gros Lot, comédie, et Retour de la foire, autobiographie.

choléra

Diarrhée infectieuse épidémique due à un micro-organisme, Vibrio cholerœ.


Un de ses biotypes, El Tor, a pu être incriminé avec certitude dans de récentes épidémies. On considère comme vibrions cholériques les seuls vibrions agglutinés par le sérum spécifique anti-0 groupe 1 et le sérum anti-Inaba-Ogawa. Toutes les diarrhées épidémiques ne sont pas le fait du choléra (dysenterie bacillaire, shigellose, toxi-infection alimentaire, etc.).

Des épidémies meurtrières se sont produites dès l’Antiquité ; elles ont intéressé surtout l’Asie, mais aussi l’Europe et l’Amérique. Actuellement endémique dans le delta du Gange, la maladie donne périodiquement lieu à des épidémies atteignant les pays voisins, du Pacifique à la Méditerranée orientale. La rapidité des transports et le nombre croissant des voyageurs font que des vibrions cholériques peuvent être apportés par des malades en incubation ou des porteurs sains en tous les points du globe. Le risque que naisse une épidémie n’est toutefois réel que dans les pays où l’état sanitaire est insuffisant pour tout ce qui touche à l’eau. C’est en effet par ce moyen que le vibrion — éliminé par les selles (péril fécal) — se propage (eaux usées, eau d’épandage, eau de boisson, etc.).


Signes cliniques

Après une incubation d’un à sept jours apparaît soudainement une diarrhée sans grandes douleurs abdominales ni fièvre. Les selles émises sont décolorées (« eau de riz »), non striées de sang. Leur abondance peut atteindre de 6 à 12 litres en vingt-quatre heures. Il en résulte une déshydratation extrême, souvent responsable d’un collapsus cardio-vasculaire (hypotension extrême), pouvant entraîner rapidement la mort. Dans certains cas, il n’y aura qu’une diarrhée modérée. De nombreux sujets encore, bien qu’étant porteurs de vibrions, ne feront pas de diarrhée (porteurs sains), mais ils dissémineront l’infection. On admet que, pour un cas de diarrhée sévère, il y aura un cas de diarrhée modérée et de cinq à dix porteurs sains (rapport O. M. S., 1967). Il peut s’y ajouter des vomissements se répétant à une cadence variable.


Physiopathologie

La raison de la perturbation des échanges hydriques au niveau de l’intestin est encore inconnue. Il semble s’agir d’une non-réabsorption des liquides normalement sécrétés par la muqueuse intestinale avec déperdition concomitante de potassium (K) et de CO3HNa, suivie d’acidose.