choléra (suite)
Pronostic et traitement
La réhydratation et la compensation rapide des pertes électrolytiques (Na, K, CO3H) par voie veineuse (perfusion de quantité d’eau équivalant aux pertes) suffisent à enrayer l’évolution dans la majorité des cas (mortalité inférieure à 2 p. 100). La guérison est alors très rapide, en deux ou trois jours. Le problème thérapeutique est donc d’ordre logistique : il faut mettre en place des structures permettant de réaliser d’extrême urgence cette réhydratation ; or, ces structures sont précisément insuffisantes dans les pays où se développent des épidémies et où la mortalité est de l’ordre de 50 p. 100. Les antibiotiques peuvent hâter la guérison et surtout contribuent à la stérilisation des selles, ce qui est fondamental pour limiter l’épidémie.
Prévention
La lutte contre le choléra passe par l’assainissement des zones d’endémie. En cas d’épidémie, les mesures sanitaires, associées au large emploi d’antiseptiques (eau de Javel, par exemple), sont d’une grande importance. La chimioprophylaxie (antibiotiques pendant trois jours aux sujets contaminés) est utile, tout comme la vaccination des populations exposées. La protection donnée par la vaccination ne commence qu’après la deuxième injection, à moins qu’il ne s’agisse d’un sujet antérieurement vacciné. Elle est brève (six mois) et n’est pas totale ; elle ne dispense nullement des mesures d’hygiène (stérilisation de l’eau et adjonction d’antiseptiques notamment), qui sont le meilleur garant à l’égard de la maladie.
Contrôle sanitaire aux frontières
Le choléra est une maladie quarantenaire. À ce titre, les malades et les suspects doivent se soumettre aux mesures prises par les autorités des pays où ils séjournent ou qu’ils traversent. L’extension de ces mesures aux denrées alimentaires et parfois à tous les produits exportés par un pays où le choléra a été déclaré peut donner à cette maladie une dimension économique supplémentaire.
J. E.
L. Chevalier, le Choléra. La première épidémie du xixe siècle (Impr. centrale de l’Ouest, La Roche-sur-Yon, 1958). / R. Pollitzer et coll., le Choléra (O. M. S., Genève, 1960).