Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

câble de résistance (suite)

Les câbles pour ponts suspendus sont constitués par des fils tréfilés d’un diamètre variable ne dépassant pas 5 à 6 mm. La résistance à la rupture des fils élémentaires est voisine de 150 kg/mm2, avec une limite d’élasticité située aux alentours de 75 p. 100 de la limite de rupture. La teneur en carbone de l’acier qui les compose est comprise entre 0,65 et 0,75 p. 100. Ces câbles sont soit exécutés sur chantier, soit préfabriqués.


Câbles exécutés sur chantier

Ils sont constitués par la juxtaposition de plusieurs faisceaux de fils ronds, rangés parallèlement les uns à côté des autres, maintenus par des ligatures discontinues en fer plat. Ces faisceaux sont ensuite serrés les uns à côté des autres par des presses puissantes, qui les transforment en un câble unique de section circulaire maintenu par un fil d’enroulement continu. Celui-ci constitue en outre une protection contre la corrosion et un meilleur support pour l’enduit final de protection. Les fils, tous de même section et de même qualité, peuvent être galvanisés. Cependant, ce traitement peut réduire légèrement leur résistance durant l’opération de « trempage à chaud » dans le zinc en fusion. Les câbles sont mis en place soit par paquets, soit en nappe.


Câbles préfabriqués

Ceux-ci sont composés de câbles élémentaires groupés en paquets de forme variable, polygonale ou circulaire, qui laissent subsister entre eux un certain nombre de vides. Le souci de leur protection est donc essentiel, car la sécurité des usagers en dépend. Les câbles élémentaires sont soit des câbles torsadés à fils ronds, soit des câbles torsadés à fils de formes diverses, dits « câbles clos », ou encore des câbles à fils parallèles.

• Les câbles torsadés à fils ronds sont constitués par des torons dont les fils sont câblés en hélice et dont les couronnes sont alternativement enroulées « dextrorsum » et « sinistrorsum ». Sous l’effet de la traction, les fils se resserrent : ce serrage et les frottements élevés qui en résultent permettent d’éviter qu’un défaut local n’affecte dangereusement la résistance du câble. De plus, les possibilités de pénétration de l’eau sont réduites. Les fils sont protégés séparément par de la graisse spéciale. Les câbles eux-mêmes sont protégés par une peinture bitumineuse, et le paquet de câbles élémentaires fait lui-même l’objet d’une protection générale appropriée.

• Les câbles torsadés à fils de formes variées, dits « câbles clos », sont constitués par des torons composés de couronnes multiples en fils ronds câblés en hélice, les dernières couronnes étant composées de fils de section trapézoïdale et de fils en forme de Z s’emboîtant les uns dans les autres. De ce fait, la surface extérieure est lisse, l’étanchéité est meilleure et, si un fil casse dans la couronne extérieure, il reste coincé par ses voisins. Ce type de câble, indispensable pour le support des téléphériques et pour les câbles de mines, est surtout utilisé en Allemagne. Il commence à l’être en France (pont suspendu de Bordeaux, 1967).

• Les câbles à fils parallèles les plus récents ont une protection constituée uniquement par un enrobage général extérieur en plastique, mais les difficultés de leur transport et de leur mise en place ne sont pas négligeables.

M. D.

cabotage

Navigation maritime commerciale s’effectuant à l’intérieur d’une zone dont les limites sont réglementairement fixées.


Selon la réglementation française, les limites de cette zone, au-delà desquelles la navigation est dite « de long cours », sont :
— au nord, le parallèle 72° nord ;
— à l’ouest, une ligne suivant le méridien 12° 40′ ouest de Greenwich, depuis le parallèle 72° nord jusqu’à celui de 30° nord, ce dernier parallèle jusqu’à 27° ouest de Greenwich, le méridien de cette dernière longitude jusqu’au parallèle 10° nord ;
— au sud, le parallèle 10° nord à l’ouest du méridien de Greenwich, puis le parallèle 30° nord à l’est du méridien de Greenwich ;
— à l’est, le méridien de 46° 20′ est de Greenwich.

À l’intérieur de cette zone sont réputés : cabotage international la navigation pratiquée entre ports français et ports étrangers ou entre ports étrangers, et cabotage national la navigation pratiquée entre ports français. Autour des départements français d’outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion), des limites spéciales de cabotage sont fixées. Enfin est dite « côtière » la navigation (dénommée bornage jusqu’en 1951) pratiquée par des navires de très faible tonnage ou des engins divers ne s’éloignant pas des côtes.


Régime spécial du cabotage


Le monopole de pavillon

Longtemps ouvert sur un pied d’égalité à tous les pavillons, le cabotage national fait l’objet d’une première mesure de défense sous Henri IV par l’établissement, en 1602, de taxes sur les caboteurs étrangers, disposition que renforce Colbert. En 1791 est décrétée l’interdiction, toujours en vigueur, du transport par mer sous pavillon étranger de marchandises françaises entre ports français. L’extension du monopole à l’Algérie en 1889 prend fin, après l’indépendance de celle-ci, pour faire place à une convention de partage de trafic entre les deux pavillons ; un accord analogue existe avec la Tunisie. Des circonstances exceptionnelles (guerre, grèves...) peuvent provoquer la suspension du monopole de pavillon, auquel, plus couramment, le ministre chargé de la Marine marchande peut décider de déroger pour certains transports spéciaux.


Allégement de la réglementation

Des règlements moins sévères que pour le long cours s’appliquent aux navires exploités en cabotage national ou international. C’est ainsi que les diplômes exigibles des officiers sont d’un niveau moindre et que l’effectif minimal imposé pour l’équipage est plus faible, surtout en ce qui concerne les unités dont la jauge brute est inférieure à 500 tonneaux. Parmi les mesures influant sur l’exploitation des caboteurs figure la réduction de certains droits de port (taxe de jauge). Enfin, les conventions internationales et la législation française applicables aux navires de moins de 500 tonneaux ou restant à assez courte distance des côtes permettent des simplifications pour leur construction et pour leur équipement. Bien que ces dispositions ne soient pas liées à la définition du cabotage, la plupart des navires se livrant à cette navigation se trouvent, en fait, dans les conditions requises pour en bénéficier.