cabotage (suite)
Flotte du cabotage français
La concurrence du rail et de la route affecte durement la rentabilité du cabotage pour beaucoup de trafics. Entre autres facteurs, le coût des manutentions portuaires grève trop lourdement le transport maritime. Après disparition d’un régime spécial d’allocations par journée d’armement institué de 1955 à 1968 au profit des caboteurs de moins de 500 tonneaux, le cabotage français ne bénéficie plus d’aucune subvention directe qui lui soit propre. Les caboteurs sont généralement exploités par des armements de faible importance, souvent établis dans des ports secondaires. Les autres appartiennent à des entreprises de plus grande ampleur, dont plusieurs possèdent aussi des navires de long cours. Une tendance à la concentration se manifeste d’ailleurs pour l’ensemble de ces armements. L’évolution la plus récente du matériel naval est marquée, comme au long cours, par l’adoption du transport par containers et palettes ou par roulage direct (roll-on/roll-off). Réduisant les ruptures de charge et les dépenses de manutention, ces procédés aideront sans doute les armements au cabotage à maintenir leurs positions. D’autre part, la Délégation à l’aménagement du territoire s’intéresse au cabotage comme facteur du développement des zones industrielles de certains ports secondaires, notamment dans l’Ouest.
Cabotage à l’étranger
Parmi les flottes de cabotage des pays du Marché commun, ce sont celles de l’Allemagne fédérale et des Pays-Bas qui ont le plus d’importance et jouent un rôle essentiel dans les échanges, aussi bien à l’intérieur de la Communauté qu’entre celle-ci et les pays tiers. Si l’Allemagne fédérale et l’Italie protègent leur cabotage national par le monopole du pavillon, en revanche les Pays-Bas et la Belgique ne l’ont pas institué. Il en est de même pour la Grande-Bretagne, dont la flotte de cabotage connaît un certain déclin après avoir été la première d’Europe. La question se pose depuis longtemps de savoir si le traité de Rome s’applique aux transports par cabotage. Effectivement, ce sont des transports intracommunautaires dont la coordination avec les autres moyens de transport peut être nécessaire, mais, dans la mesure où il s’agit de cabotage international, le principe de la liberté de la navigation paraît rendre plus difficile la mise en place d’une réglementation communautaire. Il faudrait, d’ailleurs, commencer par établir une définition unique du cabotage pour les nations intéressées.
Hors de notre continent, les définitions réglementaires du cabotage sont souvent sans commune mesure avec celles des pays européens, en raison de l’étendue des secteurs géographiques qu’elles englobent et des conditions de navigation qui en résultent. C’est ainsi que, pour les États-Unis, la zone de cabotage, réservée à des navires construits dans leurs chantiers et portant leur pavillon, s’étend à la navigation entre la côte atlantique et la côte pacifique, incluant même Porto-Rico ainsi que l’Alaska et Hawaii, qui sont deux États américains.
H. C.
➙ Container / Fret / Marine marchande / Navire de commerce.