Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

câble électrique (suite)

Du point de vue de la transmission électrique, les circuits constitués par des conducteurs métalliques sont caractérisés par des paramètres, dits « paramètres primaires », faisant intervenir les caractéristiques électriques longitudinales et transversales des conducteurs, évaluées par unité de longueur de ligne : résistance, inductance et capacité. Les paramètres primaires dépendent non seulement de la constitution des conducteurs (cuivre, aluminium) et de leur diamètre, mais aussi de leur écartement, du pas de torsion et de la nature de l’isolant (émail, papier imprégné de paraffine).

La transmission du signal électrique est largement influencée par la valeur de ces caractéristiques, cette influence se traduisant par l’apparition d’un affaiblissement de l’onde électrique qui se propage, affaiblissement qui varie également avec la fréquence de l’onde. C’est ainsi que l’onde de fréquence 800 Hz (fréquence vocale) qui parcourt le circuit constitué par une paire de conducteurs de cuivre de diamètre 0,6 mm à la vitesse de 45 500 km/s subit un affaiblissement tel que, à l’extrémité d’une ligne de 84 kilomètres de long, la puissance n’est plus que le cent millionième de la puissance à l’origine. Pour réduire l’affaiblissement des signaux transmis, on diminue la résistance des conducteurs en augmentant le diamètre de leur section.

Pour réduire les frais d’installation et d’entretien, on utilise des câbles autoporteurs dès que les distances sont supérieures à une dizaine de kilomètres. Ceux-ci sont constitués soit par un câble normal suspendu à un câble d’acier à la manière d’une caténaire, soit par un câble spécial comportant un câble porteur en acier recouvert de polythène et autour duquel sont câblés les circuits téléphoniques, soit encore par un câble normal avec une gaine de chlorure de polyvinyle autour de laquelle on réalise une tresse en fils d’acier inoxydable à pas allongé, recouverte d’une gaine de protection thermoplastique.


Câbles spéciaux

Sous ce nom général figurent tous les câbles non standards réalisés en vue d’une utilisation spéciale.

• Les câbles de mines, soit demi-souples pour l’équipement des galeries, soit souples pour les machines mobiles, possèdent des conducteurs, isolés au caoutchouc ou au Butyl, qui ne sont pas torsadés, mais mis sous gaine avec un bourrage important afin de leur assurer plus de souplesse. Un seul écran extérieur permet la mise à la terre, permanente, pour assurer la protection contre les fréquents incidents.

• Les câbles pour la marine sont des câbles souples multiconducteurs isolés au chlorure de polyvinyle et protégés par une gaine en néoprène pour être incombustibles. Pour les parties de navires où la température ambiante est élevée, on utilise des câbles à isolant minéral.

• Les câbles pour l’aviation possèdent des conducteurs en cuivre de diamètre réduit et sont traités comme les câbles utilisés pour la marine, mais avec une qualité de chlorure de polyvinyle conservant ses propriétés pour des températures ambiantes pouvant varier entre – 50 °C et + 80 °C. Dans les parties réputées vitales, les câbles sont recouverts d’une tresse en soie de verre.

• Les câbles d’allumage pour moteurs d’automobiles ont une âme généralement constituée par un mélange de carbone pulvérulent conduisant suffisamment le courant d’allumage sans avoir d’influence magnétique, afin de ne pas perturber la réception des émissions de télévision ou de radiophonie. L’isolant utilisé est soit le polythène, soit le chlorure de polyvinyle.

G. D., P. M. et E. D.

câble de résistance

Gros cordage en fibres végétales ou en fils d’acier. Les câbles fabriqués avec des matières textiles, chanvre, aloès, fibres synthétiques, etc., sont obtenus en retordant ensemble, le plus souvent autour d’une âme, plusieurs fils de caret.


Les câbles en acier sont formés de plusieurs torons, composés chacun d’un certain nombre de fils d’acier souvent enroulés autour d’une âme centrale en fils d’acier ou, de préférence, en chanvre, qui leur donne plus de souplesse. Parmi les câbles en acier, on distingue d’une part les câbles de précontrainte, d’autre part les câbles de sustentation et les câbles de traction.


Câbles de précontrainte

Ces câbles sont utilisés dans la construction des ouvrages en béton précontraint. Les aciers dont ils sont composés sont des aciers durs à haute résistance et à faible relaxation ; on les caractérise par la contrainte de rupture R (de l’ordre de 150 kg/mm2), par une autre contrainte dite « caractéristique » T (de l’ordre de 130 kg/mm2), par leur allongement total A sous contrainte maximale et par leur relaxation, ou pourcentage de perte de tension initiale sous déformation maintenue constante après 120 h et après 1 000 h. Les fils sont ronds (lisses ou « crantés ») et peuvent avoir jusqu’à 12 mm de diamètre ; on utilise surtout les câbles de fils toronnés. Ceux-ci comprennent le plus souvent sept torons (un au centre et six en pourtour) de sept fils chacun. En général, les contraintes de rupture R des câbles toronnés sont plus grandes que celles des fils ronds lisses : les contraintes de rupture par traction dépassent 180 kg/mm2 et les contraintes caractéristiques T sont supérieures à 160 kg/mm2. Les pertes de tension par relaxation sont loin d’être négligeables, et elles varient d’un acier tréfilé à l’autre. Évaluées à 1,5 fois la relaxation à 1 000 h, ces pertes peuvent atteindre ou même dépasser 10 p. 100 de la tension initiale. Le procédé Freyssinet utilise des câbles à douze fils parallèles de 5, 7 et 8 mm, d’une résistance initiale respective de 33, 62 et 80 t et des câbles à 12 torons parallèles de 1/2 pouce (12,7 mm), d’une résistance initiale de 165 t. Certains autres atteignent même 230 t.

Les câbles sont ancrés par des cônes en béton à haute résistance pour les monofils et en acier forgé pour les torons.


Câbles de sustentation et câbles de traction

Ces câbles sont utilisés dans l’établissement des ponts suspendus et des téléphériques, dans l’exploitation des mines et carrières et pour le remorquage sur les chantiers.