Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Broméliacées (suite)

Les espèces épiphytes

Elles ont une structure de xérophyte avec un hypoderme très développé et de nombreux canaux et poches à mucilages. La collecte de l’eau de pluie se fait pour certaines espèces à la base des feuilles, qui, grâce à leur emboîtement, constituent des réservoirs ; pour d’autres espèces, n’ayant pas cette disposition, des poils très complexes couvrent tiges et feuilles ; ils servent à la fois pour la récolte et l’emmagasinement de l’eau. Ils sont surtout abondants chez les Tillandsia épiphytes. Une de ces espèces (T. usneoides) est particulièrement étonnante : elle possède l’allure générale de certains lichens filamenteux et elle arrive à vivre (Amérique tropicale) sans aucun support biologique, puisqu’on la trouve couramment sur les fils télégraphiques, subsistant donc uniquement grâce aux pluies, aux poussières et aux gaz de l’air.

Il faut citer aussi Æchmea, Billbergia, Nidularium, Guzmania, Vriesia, qui sont les espèces les plus courantes dans les serres, où on les trouve comme plantes ornementales grâce à leurs feuilles plus ou moins colorées (jaune, blanc, rouge) et à leurs fleurs aux coloris très vifs (orangé, rouge, bleu).

J.-M. T. et F. T.

bronches

Partie de l’appareil respiratoire faisant suite à la trachée-artère* et par laquelle l’air s’introduit dans les poumons.



Anatomie

Les deux bronches souches, ou grosses bronches, nées de la bifurcation trachéale, au niveau de la quatrième vertèbre dorsale, à 8 cm environ de la paroi thoracique antérieure, s’écartent en formant un angle de 70° en moyenne pour gagner chacune une portion de la face interne du poumon correspondant, appelée hile, et s’y enfoncer.

• La bronche droite continue presque verticalement la direction de la trachée et se porte en bas et en arrière vers le hile. Courte, large, presque rectiligne, elle se subdivise en donnant successivement les bronches lobaires supérieure et moyenne, pour se terminer en bronche lobaire inférieure. La bronche lobaire supérieure droite se porte presque horizontalement vers la partie supérieure du hile. Elle se divise en trois branches segmentaires : apicale, se dirigeant vers le haut ; dorsale, oblique en arrière ; ventrale, oblique en avant. La bronche lobaire moyenne naît, elle, de la face antérieure de la bronche souche. Elle se divise en deux bronches segmentaires : postéro-externe, ou latérale, et antéro-interne, ou médiale. Enfin, la bronche lobaire inférieure représente la terminaison de la bronche souche, très courte et presque totalement intrahilaire.

• La bronche gauche, moins oblique, moins large, mais plus longue et plus antérieure que la droite, a un trajet un peu sinueux, d’abord sous la crosse de l’aorte, puis le long du cœur. Elle donne la bronche lobaire supérieure, puis se termine en bronche lobaire inférieure. La lobaire supérieure naît de la face antérolatérale de la bronche souche à 5 cm de son origine ; elle se divise très vite en deux troncs : tronc antérieur ascendant, qui donne une branche apicodorsale, pour les segments apical et dorsal, et une branche ventrale ; tronc inférieur ou lingulaire descendant, qui se divise en branches lingulaires supérieure et inférieure pour chacun des deux segments de la lingula (qui constitue dans le poumon gauche l’équivalent du lobe moyen droit). La bronche lobaire inférieure, qui représente la terminaison de la bronche souche, est souvent très courte et donne une branche apicale et une branche basale.

Cette systématisation anatomique du système bronchique s’explique par l’appartenance de chacune des bronches à un pédicule (ensemble de la bronche et des vaisseaux et nerfs qui l’accompagnent). Sur le plan des rapports avec les organes intrathoraciques, il convient de citer autour du pédicule gauche l’enroulement de la crosse de l’aorte* et autour du pédicule droit la grande veine azygos. Les pédicules peuvent être divisés en deux parties, constituant le pédicule principal et les pédicules lobaires.


Pathologie


Les bronchites

Ce sont, « stricto sensu », les infections des grosses bronches et de leurs divisions lobaires.

• La bronchite aiguë, souvent favorisée par le froid ou l’humidité, peut être secondaire à une infection rhino-pharyngée ou entrer dans le cadre d’une maladie infectieuse déjà connue (grippe*, rougeole*, coqueluche*). Elle se traduit essentiellement par une toux d’abord sèche et pénible, puis, au bout de quelques jours, grasse et ramenant des crachats épais et muco-purulents. Habituellement, la guérison se fait en une dizaine de jours, mais certaines formes plus intenses atteignent tout ou partie du système trachéo-bronchique, s’accompagnant d’un syndrome général plus ou moins important, avec fièvre, céphalée, malaise, perte de l’appétit. La toux, d’abord quinteuse, s’accompagne ensuite d’une expectoration très importante. La guérison n’est, le plus souvent, obtenue qu’au bout de plusieurs semaines. Le traitement, outre les prescriptions hygiéniques courantes, comporte, dans les formes sévères, une prescription d’antibiotiques.

• La bronchite chronique est fort différente, tant dans ses modalités d’apparition que dans ses modalités évolutives. Les infections des voies aériennes hautes jouent un grand rôle, ainsi que le tabagisme. Divers aspects cliniques peuvent être réalisés, depuis la forme catarrhale simple limitée aux grosses bronches jusqu’à la bronchite chronique avec, expectoration fétide. La forme pseudo-asthmatique mérite d’être individualisée. Elle est en effet fréquente, peut donner le change avec une authentique crise d’asthme* ; elle est souvent la source d’un emphysème généralisé. Quelle que soit la forme observée, les complications cardio-respiratoires entachent le pronostic général des bronchites chroniques : possibilité d’asystolie (défaillance cardiaque) par hypertrophie ventriculaire droite et surtout de poussées d’insuffisance respiratoire aiguë. Le traitement comporte des prescriptions hygiéno-climatiques et, devant le moindre épisode infectieux intercurrent, une prescription d’antibiotiques destinée à juguler la surinfection. Dans les cas compliqués d’insuffisance respiratoire majeure, seule l’assistance respiratoire avec ventilation artificielle permet de prolonger la vie des bronchitiques chroniques, autrefois condamnés. Une surveillance particulièrement attentive s’impose pour dépister un éventuel encombrement trachéo-bronchique.

• La bronchite capillaire n’est, en réalité, qu’une variante de broncho-pneumonie décrite essentiellement au cours de la rougeole et revêtant chez les enfants un aspect souvent suffocant.