Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Brabant-Septentrional (suite)

La situation de la région et sa participation aux courants de circulation, qui se sont renforcés avec l’institution du Benelux et du Marché commun, expliquent en partie son caractère attractif pour les industries légères : axe ferroviaire Anvers-Roosendaal-Rotterdam, et liaisons avec l’Allemagne par Venlo ; axes routiers vers la Belgique (Anvers notamment), dont la modernisation nécessaire est projetée ou en cours. Mais les voies navigables constituent un point faible, de même que la part relativement modeste des activités tertiaires.

Depuis un demi-siècle pourtant, le développement urbain est saisissant ; il s’accompagne d’une extension des migrations quotidiennes à partir des campagnes environnantes et même de nombreuses communes du territoire belge. Le réseau urbain régional se présente sous une forme polycentrique, avec quatre noyaux principaux ayant chacun son importance : deux vieilles cités historiques, Breda, très industrialisée (121 000 hab.), et Bois-le-Duc, marché agricole (foires aux bestiaux) et centre tertiaire (85 000 hab.) ; deux agglomérations industrielles nées de villages du xixe s., mais aujourd’hui bien pourvues en services de tous ordres, Tilburg, ville lainière de 154 000 habitants, et Eindhoven (194 000 hab.), berceau des usines Philips et plus récemment des constructions automobiles DAF. Pour Philips, Eindhoven reste le siège d’une partie des activités de production et aussi des services administratifs, techniques et scientifiques, avec plus de 35 000 salariés.

L’industrialisation a touché toute une série de centres secondaires (30 000 à 60 000 hab.), dont fort peu (Bergen op Zoom est une exception) ont des racines urbaines anciennes : Roosendaal, Waalwijk, Oss, Helmond, etc. Le Brabant-Septentrional n’est plus une région à dominante rurale ; son bilan migratoire est devenu positif (y compris par rapport aux provinces de l’ouest des Pays-Bas), et, si le revenu par tête reste assez peu élevé, son accroissement récent est significatif.

L’histoire

En 1597, les Néerlandais révoltés occupèrent le nord du duché de Brabant, qui leur fut cédé officiellement en 1648 (comté de Münster). Placée sous l’autorité directe des états généraux des Provinces-Unies et, pour cette raison, qualifiée de Pays de la Généralité, cette contrée forme depuis 1815 la province néerlandaise du Brabant-Septentrional.

J.-C. B.

Brachiopodes

Groupe d’animaux comprenant des formes marines généralement fixées par un pédoncule ; inclus dans une coquille bivalve, leur corps porte, de chaque côté de la bouche, un lophophore formé de deux bras garnis de petits tentacules.
Abondants et diversifiés au Primaire et au Secondaire, les Brachiopodes ne constituent actuellement qu’un groupe réduit à environ deux cent cinquante espèces.



Brachiopodes actuels

On les rencontre dans toutes les mers, jusqu’à 5 000 m de profondeur ; la majorité des espèces vit sur le plateau continental, plutôt dans les mers froides et tempérées. On connaît une douzaine d’espèces sur les côtes françaises, mais aucune n’est vraiment abondante ; par contre, le Japon fournit une faune particulièrement riche de Brachiopodes.

La coquille (longue de 8 à 80 mm) montre une valve ventrale bombée et une valve dorsale faisant couvercle (elle se distingue en cela de celle des Mollusques lamellibranches, qui ont une valve droite et une gauche). La valve ventrale se prolonge souvent par un crochet muni d’un orifice, ou foramen, par lequel sort le pédoncule recourbé en crosse. Chez les « inarticulés » (Lingula, Crania), les deux valves sont simplement reliées par des muscles, alors que, chez les « articulés » (Térébratules, Rhynchonelles), elles s’engrènent mutuellement par un système de dents et de fossettes formant charnières, tandis que des muscles distincts contrôlent leur ouverture et leur fermeture.

La plupart des espèces sont fixées au substrat par un pédoncule court et peu mobile, qui émerge par une échancrure ou par un foramen de la valve ventrale ; des muscles l’insèrent sur la face interne de la coquille. Les Lingules ont un pédoncule long et contractile, enfoncé verticalement dans le sable vaseux. Chez Crania, c’est la valve ventrale qui se fixe directement au support.

Un courant d’eau traverse la coquille entrebâillée, entretenu par des mouvements ciliaires ; le lophophore capte les particules du plancton, en particulier des diatomées, et les conduit à la bouche. Situé dans la cavité palléale, le lophophore présente des variations morphologiques importantes ; parfois c’est un simple bourrelet, circulaire ou lobé, garni de tentacules, ou cirres, et entourant la bouche (Megathyris) ; le plus souvent, il affecte la forme de bras rubanés (Térébratules) ou enroulés en spirale (Lingules, Rhynchonelles), avec de multiples tentacules. La base du lophophore est habituellement soutenue par des apophyses de la valve dorsale, formant le squelette brachial, ou brachidium. Le courant d’eau intervient dans le renouvellement des gaz respiratoires ; les échanges s’effectuent avec le liquide cœlomique, que des canaux entraînent dans le lophophore et dans le manteau. Deux méta-néphridies assurent l’excrétion et l’évacuation des gamètes.

Les sexes sont séparés ; la fécondation a lieu dans la mer ou dans la cavité palléale de la femelle ; le développement passe par une larve ciliée, planctonique ; celle-ci se fixe par sa région postérieure, qui fournira le pédoncule, puis les lobes du manteau amorcent la formation de la coquille, tandis que se différencient les bras.


Brachiopodes fossiles

On en connaît plus de 6 000 espèces. Les inarticulés (Lingula, Crania) atteignent leur maximum de développement au Cambrien et au Silurien ; les Spirifer et les Productus prédominent au Dévonien et au Carbonifère ; Rhynchonelles et Térébratules abondent pendant l’ère secondaire. Le groupe subit une importante régression au Tertiaire et jusqu’à l’époque actuelle, où il n’offre qu’un éventail appauvri de son passé.