Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bombay (suite)

Les industries nées du port sont le type classique (notamment le raffinage du pétrole). Mais surtout, depuis l’indépendance, ont été créées des industries de transformation diverses, fabrications de machines et de véhicules notamment, ainsi qu’un grand complexe d’industrie chimique. Un centre atomique a été construit au nord, à Trombay. Enfin, il existe une puissante activité artisanale qui revêt deux formes : à un artisanat classique, fondé en partie sur le traitement des matériaux de récupération, est venue s’ajouter une multitude de petits ateliers qui ont des équipements assez modernes et produisent notamment des machines-outils et des pièces détachées. Au total, l’industrie emploie plus de 600 000 personnes.

Capitale financière, politique et commerciale, Bombay offre de surcroît dans le secteur tertiaire plus de 700 000 emplois. Activité réelle donc, même si elle est souvent peu productive et si les revenus sont bas. La ville a un pouvoir d’attraction certain sur des régions éloignées, comme la côte méridionale de la péninsule.


La structure de l’agglomération

L’urbanisation affecte la totalité de l’île de Bombay et le sud de celle de Salsette. Bombay s’étire du sud au nord sur plus de 25 km, avec une largeur maximale de trois à quatre kilomètres. L’île de Bombay a une forme rectangulaire, mais au sud elle dessine deux pointes, comme les pinces d’un crabe (pointe de Colaba à l’est et de Malabār Hill à l’ouest). Les anciens îlots de lave contrastent nettement avec les régions basses, progressivement conquises sur la mer par drainage et remblaiement. Les parties hautes ont été recherchées par les habitants aisés, car les brises de mer y apportent de la fraîcheur en fin d’après-midi, avantage appréciable avant l’avènement du conditionneur d’air.

L’urbanisation a commencé au sud et à l’est de l’île, autour du port, puis a gagné vers le nord et l’ouest. Des quartiers très différenciés reflètent l’histoire de ce développement.

Le quartier du « fort » est situé au sud-est de l’île. Les installations militaires qui lui ont donné son nom ont maintenant disparu, et le quartier est devenu celui des affaires et de l’administration. Armateurs, banquiers, industriels, administrateurs sont encore dans une très large mesure installés dans des bâtiments de cinq ou six étages, de style néo-classique, ou d’un néo-gothique victorien rendu fort curieux par des incorporations de traits de style « mongol ». Les grands bâtiments modernes font une apparition assez timide. Les espaces dégagés pour faciliter le tir à partir du fort ont été transformés en esplanades qui aèrent le centre.

Les quartiers résidentiels aisés entourent le « fort ». Ceux de la pointe de Colaba et de la colline de Malabār (du côté de l’océan Indien) sont anciens, et leurs villas éparses dans la verdure ne manquent pas d’un certain charme assez désuet. Des immeubles modernes très élevés y apparaissent actuellement, ainsi que sur les remblaiements du fond de la baie.

La vieille ville indienne flanque cet ensemble au nord. Elle a été créée pendant la « phase de comptoirs », avant 1850, mais s’est beaucoup densifiée depuis. Actuellement, elle forme un ensemble très congestionné qui contient la moitié de la population de la ville. Des maisons de trois ou quatre étages, avec des balcons de bois plaqués sur les façades, sont souvent surpeuplées. Les petits commerces et les activités artisanales, parfois modernisés, donnent une grande impression d’activité.

Les quartiers industriels proprement dits forment deux groupes distincts, mais partiellement contigus : le quartier du port commence immédiatement au nord du « fort » et s’allonge sur toute la façade orientale de l’île ; le quartier industriel central, construit depuis 1850, borde au nord la vieille ville indienne. Les usines textiles, souvent assez dégradées, alternent avec des habitations surpeuplées qui forment un chaos compliqué d’immeubles collectifs construits par les industriels et de petites maisons d’aspect rural.

L’ensemble des quartiers décrits forme un bloc compact dans les deux tiers méridionaux de l’île de Bombay. Dans le nord de celle-ci et dans l’île de Salsette, les extensions récentes sont beaucoup moins continues. Des usines modernes (le long des voies ferrées) alternent avec des quartiers résidentiels moyens en immeubles collectifs, quelques unités résidentielles riches, des villages de pêcheurs peu transformés et aussi de tristes bidonvilles au bord des marécages ou sur le flanc des collines. Le plus moderne voisine donc avec le plus misérable, et l’agglomération se perd peu à peu dans les marécages.

D’une manière générale, les services publics n’ont pas pu suivre le rythme de l’urbanisation, et la vie est pénible à Bombay pour les plus pauvres. De plus, les liaisons avec l’intérieur sont difficiles ; les routes et les voies ferrées, peu nombreuses, construites à travers les marais, sont surchargées. Les autorités cherchent maintenant à freiner la croissance de Bombay ; beaucoup de villes, dans un rayon de 100 à 200 km. profitent des tentatives de décentralisation qui s’esquissent. On envisage même de créer une cité jumelle de Bombay sur le continent de l’autre côté de la baie. Dès à présent, le nouveau pont de Trombay améliore les relations avec l’arrière-pays.

F. D. D.

➙ Mahārāshtra.

bombe nucléaire

Projectile dans lequel la puissance explosive a pour origine la libération d’énergie obtenue par le développement non contrôlé d’une réaction en chaîne.



Introduction

Le principe d’une bombe nucléaire est le même que celui d’un réacteur nucléaire, la seule différence étant une question de vitesse de réaction. Ces bombes se classent en deux grandes catégories :
— les bombes de fission, ou bombes A ;
— les bombes de fusion, ou bombes thermonucléaires, ou bombes H.

L’énergie qui apparaît dans les phénomènes de fission ou de fusion résulte, conformément à la relation d’Einstein, d’une perte de masse.

• Dans les phénomènes de fission, la perte de masse que l’on observe en cassant les noyaux de certains éléments lourds est de l’ordre du millième de la masse des constituants de départ. Les éléments lourds qui interviennent étant l’uranium 235 et le plutonium 239, il existe donc des bombes de fission à l’uranium et d’autres au plutonium.