Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bas-Empire (suite)

Jalons politiques

235

Avènement de Maximin, empereur d’origine gothique.

235-270

Grandes invasions de Barbares dans l’Empire.

260

Les « trente tyrans », usurpateurs sans nombre, témoins de l’anarchie du pouvoir.

270-275

Aurélien*.

276-282

Probus.

284-305

Dioclétien* ; institution de la tétrarchie ; persécutions.

306-337

Constantin* ; naissance de l’Empire chrétien.

330

Constantinople, nouvelle capitale.

337-361

Règne des fils de Constantin.

351

Constance II reconstitue à son profit l’unité de l’Empire.

360-363

Julien*. Réaction païenne.

363-364

Jovien.

364-375

Valentinien Ier en Occident, à qui succèdent ses fils Gratien († 383) et Valentinien II († 392).

364-378

Valens en Orient.

378

Les troupes romaines défaites à Andrinople par les Goths.

379-395

Théodose*. Retour à l’unité de l’Empire. Législation contre les païens.

395

Partage définitif de l’Empire.

395-423

Honorius en Occident. Déferlement des Barbares du Rhin.

425-455

Valentinien III en Occident.

476

Prise de Rome par Odoacre, et fin de l’Empire d’Occident.

bases

Composés chimiques ordinairement caractérisés par un certain nombre de propriétés communes, parmi lesquelles : une saveur fade de lessive ; une action sur les réactifs colorés en solution, par exemple sur la phtaléine, qui rosit ; une action sur les acides, avec dégagement de chaleur, formation d’un sel et d’eau ; une action sur certains métaux, avec formation d’un sel et dégagement d’hydrogène. En outre, les solutions aqueuses de ces corps sont des électrolytes.


Parmi les corps présentant à des degrés divers ces propriétés, on trouve : les bases alcalines (soude, potasse et quelques autres) et alcalino-terreuses (telles que la chaux et la baryte) ; elles peuvent être considérées comme formées à partir d’un oxyde de métal alcalin, comme Na2O, ou alcalino-terreux, comme CaO, par addition d’eau,
Na2O + H2O → 2 NaOH.
En raison de leur formule, les bases précédentes sont également nommées hydroxydes des métaux correspondants. On doit noter qu’à chaque métal correspond en principe un ou plusieurs hydroxydes ; mais ils sont souvent trop peu solubles pour que l’on puisse utilement considérer leurs propriétés en solution ; on leur accorde cependant la fonction basique, car ils réagissent avec les acides en donnant un sel et de l’eau. Il leur correspond en général, par perte d’eau, un oxyde dit « oxyde basique » du métal. L’ammoniac et les amines organiques sont aussi des bases ; dans le cas de l’ammoniac NH3, les nombreuses analogies entre sels d’ammonium et sels alcalins ont fait admettre pendant longtemps l’existence, dans les solutions aqueuses de gaz ammoniac, de la base NH4OH ; mais ce corps n’a pas été isolé, et il est maintenant reconnu qu’une telle molécule ne peut exister.

La théorie des ions d’Arrhenius attribue les propriétés des bases en solution aqueuse aux ions hydroxyle OH qu’elles émettent par dissociation ionique : la base est forte, comme NaOH, si cette dissociation est totale, faible si elle n’est que partielle ; dans ce dernier cas, une base BOH est caractérisée par une constante de basicité,

[B+], [OH], [BOH] étant les molarités, dans la solution, de ces ions et des molécules non dissociées ; cette constante est définie de façon analogue à la constante d’acidité d’un acide.

La conception d’Arrhenius est maintenant abandonnée pour celle, plus satisfaisante et plus générale, de Brönsted (v. acide). Selon Brönsted est une base tout corps, molécule ou ion, capable de fixer un proton. Les solutions aqueuses de soude, potasse, etc., renferment la base OH, qui s’unit au proton pour donner H2O ; le gaz ammoniac NH3 est une base, car il capte un proton pour donner l’ion ammonium  : il n’est donc plus nécessaire, pour interpréter les propriétés basiques des solutions aqueuses de gaz ammoniac, d’y supposer l’existence de NH4OH. D’une manière générale, les anions formés par l’action sur l’eau des acides faibles, ou par la dissociation ionique des sels d’acides faibles, sont eux-mêmes des bases faibles, par exemple l’ion acétate CH3—COO ; ainsi le nombre des bases est-il fortement accru.

Plus générale encore est la conception de Lewis de la réaction acide-base.

R. D.

➙ Acide.

Bashō

Poète japonais (Ueno, prov. d’Iga, 1644 - Ōsaka 1694). Matsuo Munefusa, dit Bashō, auteur d’innombrables haïku, est célèbre surtout pour ses haibun, textes en prose poétique illustrés de haïku.


Dès l’enfance, il avait assidûment pratiqué le haikai-renga (ou haikai), le « poème libre en chaîne », suite de versets improvisés à tour de rôle par plusieurs poètes sur un thème donné. Il avait en effet, aux côtés de l’héritier du suzerain de sa famille, qu’il servait en qualité de page, bénéficié des leçons de haikai du maître Kitamura Kigin (1624-1705). En 1666, à la mort de son seigneur, il quitta le service pour se livrer, à Kyōto, à des études plus approfondies. En 1672, il alla s’installer à Edo, la capitale administrative du shōgun Tokugawa ; sa renommée était telle qu’en 1675 déjà de nombreux disciples se groupaient autour de lui.

L’un de ceux-ci, Sugiyama Sampū (1643-1732), lui construisit, dans sa propriété du faubourg de Fukagawa, le Bashō-an, l’ « Ermitage au Bananier », lorsqu’en 1681 il décida de prendre l’habit religieux et de pratiquer la méditation sous la direction du maître de Zen Butchō (1643-1715). Il ne quitta plus dès lors cette retraite que pour de longs voyages à travers les provinces, à l’image du moine-poète Saigyō (1118-1190), qu’il avait pris pour modèle. Ces périples, qu’il décrit dans ses kikō (« journaux de route »), lui permettaient de maintenir le contact avec ses disciples de province ; ceux-ci avaient en effet, à travers tout le pays, créé des cénacles qui se réclamaient de son école, dite « Shō-mon », et le maître, au passage, y présidait des séances de haikai. De santé précaire, il mourut en voyage, à l’automne de 1694, chez l’un de ses élèves d’Ōsaka.