Bahreïn ou Bahrain (îles) (suite)
Sous un climat désertique (précipitations de l’ordre de 70 mm par an en moyenne), l’agriculture est sous la dépendance de sources et de nappes, d’ailleurs abondantes et captées par galeries souterraines, qui ont permis à des cultures relativement denses de se développer en arc de cercle le long des côtes de la moitié nord de l’île principale (palmeraies, cultures maraîchères, luzernières).
L’activité traditionnelle principale des îles était constituée par la pêche des huîtres perlières, qui occupait environ 500 bateaux par an vers 1930, de juin à septembre, et qui a notablement décliné depuis cette date devant la concurrence des perles de culture. La pêche des poissons, surtout dans des pièges fixes profitant des marées, est encore active, de même que l’artisanat de la construction de barques.
Mais la vie de l’archipel a été transformée par les découvertes pétrolières, les plus anciennes du golfe Persique, effectuées en 1932 dans le cœur de l’anticlinal qui constitue l’île principale, à ‘Awālī, situé précisément au centre de la grande île. Le gisement, exploité par la Bahrain Petroleum Company (Bapco), à capitaux américains, est en production depuis 1934. Il a fourni pendant une vingtaine d’années 1 Mt par an, puis a dépassé 2 Mt depuis 1958 pour approcher 4 Mt. Mais l’importance pétrolière de Bahreïn est due en outre à l’existence d’une puissante raffinerie, qui traite plus de 10 Mt de brut fourni par l’Aramco (Arabian American Oil Company) et provenant de l’Arabie Saoudite par un oléoduc sous-marin. La raffinerie est située à proximité de Sitra, sur la côte orientale de l’île principale, et le même quai pétrolier, s’avançant dans la mer au large de Sitra, exporte les produits de la raffinerie comme ceux du gisement d’‘Awālī.
L’île conserve enfin une fonction de redistribution commerciale, concrétisée par l’établissement d’un port franc en 1958. Le port est constitué par la très belle rade, abritée du nord et du nord-ouest, délimitée par l’île principale, l’île de Muḥarraq et la jetée qui les réunit, reliant la capitale, Manāma (au nord-est de Bahreïn), à la ville de Muḥarraq. C’est l’agglomération principale, restée traditionnelle d’aspect, par opposition aux agglomérations modernes développées autour des gisements et de la raffinerie.
X. P.