Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bahamas (suite)

L’archipel émerge de très vastes plates-formes sédimentaires qui se sont constituées par empilement de calcaire corallien, de sable, de vase, depuis la fin du Secondaire. Les îles sont basses, et très souvent la mer et la terre émergée s’y confondent. Les seuls reliefs notables sont constitués par des dunes de sable calcaire consolidé. Des récifs coralliens se développent dans les eaux chaudes du Gulf Stream et du courant des Sargasses.

Les Bahamas bénéficient d’un climat tropical particulièrement agréable. La température moyenne annuelle se situe à 23 °C, avec de très faibles écarts saisonniers ; l’atmosphère est sèche, et l’ensoleillement presque permanent. Les îles très basses n’accrochent pas l’alizé du nord-est, et il ne tombe en moyenne qu’un mètre d’eau par an sous la forme d’averses fréquentes surtout entre juin et octobre. La meilleure saison s’étale de novembre à mai, au moment où les vagues de froid sévissent sur l’Amérique du Nord.

Tout se combine ici pour l’exploitation touristique des richesses naturelles d’un milieu insulaire d’une très grande beauté.

Au moment de leur découverte par Colomb en 1492, les Bahamas étaient peuplées d’Amérindiens (les Lucayans), qui disparurent très vite. Au début du xviie s., les Britanniques en prirent possession, mais pendant longtemps les Bahamas ne furent qu’un repère de boucaniers et de flibustiers. Elles sont peu douées pour l’agriculture. À cause de la sécheresse, les plantations ne connurent pas un grand développement (seul le cotonnier prospéra au xixe s.), et les îles restèrent peu peuplées et peu exploitées.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, l’archipel sort d’un long sommeil qui n’avait guère été interrompu que par la guerre d’Indépendance américaine. La population, composée de 72 p. 100 de Noirs, de 14 p. 100 de métis et de 12 p. 100 de Blancs, connaît une vigoureuse expansion. Elle est passée de 108 000 habitants en 1959 à 180 000 en 1973. La croissance naturelle s’établit entre 2 et 2,5 p. 100 par an, et ces dernières années elle a même été accélérée par une immigration des Antilles anglophones.

L’agriculture ne joue qu’un rôle secondaire. Les terres exploitées recouvrent 14 000 ha, partagés entre l’élevage, les cultures maraîchères, que l’on s’efforce d’étendre, les pois, les agrumes, les ananas et le sisal.

L’exploitation des forêts de pins caraïbes a pris un grand développement depuis 1956 à Grand Bahama, Great Abaco, Andros et New Providence. On produit des bois d’œuvre et de la pâte à papier, exportés.

La pêche des éponges, qui fut l’une des principales ressources, est maintenant abandonnée. Par contre, la pêche de la langouste est en plein essor et alimente des exportations vers les États-Unis. On ramasse également des coquillages pour l’artisanat.

Les salines sont exploitées depuis longtemps à Long Island et Inagua. De nouvelles salines sont en cours d’installation à Long Island.

Mais le tourisme est actuellement la grande ressource des Bahamas et le moteur de leur développement économique. Les premiers visiteurs vinrent vers 1850, mais c’est surtout après la Seconde Guerre mondiale que le tourisme a connu un essor spectaculaire. En 1963, 1 520 000 personnes ont séjourné aux Bahamas (dont 400 000 touristes en croisière), et un véritable pont aérien s’est établi entre Miami et l’aéroport de Nassau (New York et Montréal étant les deux autres principaux lieux d’embarquement). L’équipement pour accueillir cette énorme masse de touristes est remarquable et ne cesse de se développer. On compte dans l’archipel neuf aéroports publics, dont celui de Nassau, capable de recevoir les plus gros appareils, onze aéroports privés et quatre appartenant à l’armée américaine. Nassau dispose d’un port en eau profonde capable d’accueillir les plus gros navires de croisière. Il y a environ 9 500 chambres, dont la moitié à New Providence et le tiers à Grand Bahama, où se concentre l’essentiel de cette activité. Les autres îles, en particulier Eleuthera, ne sont cependant pas dépourvues d’hôtels. La construction hôtelière autour de Nassau et à Freeport (Grand Bahama) connaît un boom comparable à celui de Miami après la Première Guerre mondiale. Tout concourt à attirer et à retenir le touriste aux Bahamas : joies de la mer et de la nature tropicale, nombreux lieux de distraction (casino, golf, night-club), articles de luxe détaxés, fêtes, etc.

Les revenus du tourisme représentent 90 p. 100 du produit brut ; ils permettent d’équilibrer la balance des comptes (sans le tourisme, la couverture ne serait que très partielle) et de faire rentrer des dollars dans la zone sterling.

D’autres activités accompagnent le tourisme. Ainsi la législation fiscale très libérale (exemption de taxes et d’impôts sur le revenu) a entraîné l’établissement à Nassau de nombreux sièges sociaux de sociétés qui désirent échapper au fisc américain ou britannique, les Bahamas jouant le rôle de « siège de complaisance ». On s’efforce aussi de développer les réexportations ; Nassau et Freeport ont été déclarés ports francs. Récemment enfin, des industries sont venues s’installer. À Freeport a été créée une vaste zone industrielle, où s’élève notamment une cimenterie, et où se construisent une raffinerie de pétrole et une usine de produits pharmaceutiques. Cette prospérité s’accompagne d’une élévation du niveau de vie et de progrès sociaux qui se diffusent dans tout l’archipel à partir de l’île de New Providence.

J.-C. G.

Bahia

État du Brésil. Capit. Salvador.


Situé dans le sud de la grande zone physiographique du Nordeste, l’État a une superficie légèrement supérieure à celle de la France (561 026 km2), pour une population sept fois moindre (7 509 000 hab.). En fait, cette population est très inégalement répartie, et on peut opposer (comme d’ailleurs dans l’ensemble du Brésil) le littoral, ou du moins une partie du littoral, densément peuplée, et l’intérieur, où les hommes sont moins nombreux.