tropismes (suite)
Quoi qu’il en soit, c’est un déplacement des auxines* qui provoque une répartition hétérogène de ces substances, assurant ainsi une croissance inégale sur les deux faces. La migration de ces produits se fait d’ailleurs peut-être par électrophorèse. La différence de résultat obtenue sur les tiges et les racines s’expliquerait alors par une sensibilité particulière des deux organes aux auxines, entraînant des réactions opposées.
Le phototropisme
Il se caractérise par une courbure au cours de la croissance de l’organe, en réponse à un éclairement dissymétrique. Si la tige, par exemple, s’oriente vers la source lumineuse, il s’agira d’un phototropisme positif ; si, par contre, l’organe semble fuir la source lumineuse, on parlera de phototropisme négatif : les tiges et les coléoptiles ont un phototropisme négatif ; la tige hypocotylée du Gui, les pédoncules des fruits du Linaire cymbalaire, la plupart des racines et des organes souterrains présentent un phototropisme négatif. Les feuilles de Robinier ont des mouvements phototropiques liés à des phénomènes de turgescence et non de croissance.
Ici, également, on peut montrer que, pour obtenir la réaction de l’organe, il faut que l’excitant ait dépassé le niveau du seuil et ait été appliqué pendant un certain temps (temps de présentation), différent du temps de réaction. On retrouve l’existence du temps de latence et le fait que des éclairs lumineux successifs ont un effet cumulatif. Le plus souvent, la courbure obtenue dépend de l’angle d’incidence de la lumière par rapport à l’orientation primitive de l’organe.
La zone de réception du stimulus lumineux se situe sur un coléoptile d’Avoine au niveau de l’épiderme apical ; à 2 mm du sommet, la réaction est déjà très affaiblie. Les diverses longueurs d’onde ne sont pas aussi efficaces les unes que les autres : la courbure du coléoptile d’Avoine à des éclairements faibles est favorisée par le bleu-violet et aussi par le bleu-vert. Le photorécepteur serait la riboflavine ou le β-carotène et peut-être un autre pigment sensible à l’ultraviolet. Un système amplificateur fournirait l’énergie nécessaire à la courbure. La répartition des auxines est alors modifiée à l’intérieur du coléoptile. Le côté à l’ombre s’enrichit, et la zone éclairée s’appauvrit, le rapport pouvant être de 4 à 1 ; on pense généralement qu’il y aurait migration de l’auxine, transversale, puis longitudinale, provoquant ainsi un allongement différent des cellules.
L’hydrotropisme
On a mis en évidence l’attraction (hydrotropisme positif) que l’humidité exerce sur certains organes (racines par exemple) : les racines de plantules en germination, cultivées sur un tamis incliné tapissé de sciure humide, sortent d’abord (géotropisme), puis s’inclinent pour rentrer dans le tamis. D’autres dispositifs permettent également d’observer la combinaison entre géotropisme et hydrotropisme.
J.-M. T. et F. T.
➙ Nastie.
G. Viaud, les Tropismes (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1951 ; 2e éd., 1968).
