Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

transbordeur (suite)

Ce type de navires connaît une faveur croissante, due à la généralisation des déplacements de loisirs et au fait que beaucoup de voyageurs tiennent à circuler avec leurs voitures automobiles. L’embarquement et le débarquement de celles-ci par roulage, y compris les remorques-bagages ou les caravanes, évitent la perte de temps, les risques et les dépenses qu’entraînait leur manutention par les moyens traditionnels. La possibilité d’embarquer, en outre, des autocars répond aux besoins du tourisme collectif.

Le caractère saisonnier des mouvements de passagers est souvent peu compatible avec une bonne rentabilité de ces unités. Leur capacité de transport en voitures de tourisme n’étant pas toujours pleinement utilisée, les car-ferries embarquent aussi des camions, souvent avec leurs chauffeurs logés à bord, ainsi que des remorques et des semi-remorques.

Ils sont le plus souvent dotés d’équipements leur permettant de manœuvrer dans les ports rapidement et en autonomie : hélices à ailes orientables, second gouvernail à l’avant, propulseurs d’étrave, etc.

L’accès des garages est situé à l’arrière du navire, mais souvent aussi à l’avant et parfois sur les côtés, la disposition de certains ports ne permettant pas les opérations par les extrémités. Les portes obturant ces ouvertures sont rabattables et servent de passerelles d’accès. La hauteur sur l’eau du pont-garage doit être calculée de manière à ne pas donner à ces rampes une pente trop accentuée (12 p. 100 au plus) ; au-dessous de ce pont de cloisonnement, la réglementation impose la construction de cloisons transversales étanches. Les volumes cloisonnés sont utilisés pour les soutes, les ballasts, l’appareil propulsif, etc. Au-dessus du garage se trouvent les installations des passagers (cabines et locaux communs) de l’état-major et de l’équipage. Compte tenu de la durée généralement réduite des traversées, les surfaces offertes aux passagers sont très inférieures à celles des paquebots classiques. Une évolution s’est cependant amorcée vers l’utilisation de car-ferries pour des traversées de plusieurs jours (par exemple de Southampton à Lisbonne et à Casablanca) et même pour de véritables croisières. Les installations de passagers doivent, évidemment, offrir alors à ceux-ci un confort bien supérieur à celui qu’ils peuvent accepter sur un « TransManche » ne comportant pas de traversée de nuit.

Bac

Le bac est un transbordeur particulier à fond plat, servant, à défaut de pont, au franchissement de cours d’eau, de lacs ou de bras de mer.

Les premiers bacs étaient mus à la perche, à la rame et parfois à la voile. Certains étaient guidés, et quelques-uns le sont encore, par un câble tendu d’une rive à l’autre. En 1790, sur la Delaware, la machine à vapeur fut utilisée pour la première fois sur un bac. Pendant longtemps, la propulsion fut assurée par des roues à aubes, qui avaient l’avantage de n’exiger que peu de profondeur. Les bacs actuels sont propulsés par hélice, et le moteur Diesel a remplacé la machine à vapeur. La forme de ces bacs, généralement rectangulaire, laisse place à une large plate-forme recevant les véhicules et encadrée par les superstructures, qui contiennent les abris pour passagers, les locaux de service, la timonerie, etc. Le plus souvent, les bacs modernes sont « amphidromes », c’est-à-dire qu’ils sont utilisables dans les deux sens sans avoir à virer de bord, car ils sont dotés, à chaque extrémité, d’une hélice et d’un gouvernail ainsi que d’une porte rabattable servant de passerelle d’embarquement et de débarquement. Lorsque la traversée s’effectue sur une étendue d’eau où d’assez fortes vagues peuvent se produire (par exemple dans un large estuaire), l’avant est construit en forme de proue de navire, les accès étant alors placés latéralement. La structure des postes d’accostage peut, d’ailleurs, aussi imposer cette formule.

La multiplication actuelle des ponts tend à réduire le nombre des bacs, mais, sur les parties des fleuves ouvertes à la navigation maritime, la construction d’ouvrages de franchissement à la hauteur exigée pour le passage des navires de mer est souvent trop onéreuse pour être généralisée. C’est ainsi que le pont de Tancarville, sur la basse Seine, n’a pas entraîné la suppression des bacs établis en amont, aucun autre pont n’ayant été construit entre cet ouvrage et le port de Rouen.

H. C.

H. C.

➙ Marine / Navire de commerce / Paquebot.

 A. Koniakine, Traité pratique des bacs (Eyrolles, 1969). / J.-P. Nizery, Paquebots et car-ferries (École nat. sup. des techniques avancées, 1972). / A. Parizot, Navires de commerce (École nat. sup. des techniques avancées, 1972).

Trans-Europ-Express (T. E. E.)

Ensemble de relations ferroviaires rapides établies par certaines administrations européennes entre les grandes villes de l’Europe occidentale.



L’origine et le développement des relations Trans-Europ-Express

L’idée de relier entre eux les grands centres européens par un système de relations ferroviaires rapides a été suggérée en 1953 par le président des chemins de fer néerlandais lors d’une réunion du Comité de gérance de l’Union Internationale des Chemins de fer (U. I. C.). Quelques années plus tard, le principe du réseau Trans-Europ-Express (T. E. E.) est réalisé en commun par les chemins de fer allemand, belge, français, italien, luxembourgeois, néerlandais et suisse. Ces administrations s’unissent au sein d’un groupement T. E. E., présidé par un organisme directeur, la Commission T. E. E. Le 17 mai 1957, les types de rames mises en service sont présentés aux membres de la Conférence européenne des ministres des Transports à Paris, et, le 2 juin de la même année, les premières relations T. E. E., au nombre de dix, entrent en service. À la fin de 1976, 140 villes d’Europe sont reliées par 41 relations T. E. E. Conçus pour satisfaire une clientèle d’hommes d’affaires, les trains T. E. E. offrent des horaires pratiques, une vitesse commerciale élevée et des services de restauration soignés. Les formalités de douane accomplies en cours de route et un système spécial de réservation laissent toute liberté dès l’arrivée à destination. Cependant, malgré la recherche toujours plus grande du confort et de la qualité des prestations de toute nature, certaines variations apparaissent dans l’utilisation des relations T. E. E., qui souffrent de la concurrence de la voiture particulière et de l’avion. Mais le transport par fer dispose de la quasi parfaite sécurité et de sa légendaire ponctualité. Ce sont là des atouts non négligeables dont les T. E. E. ne manquent pas de faire état, et une importante clientèle leur est favorable. Des améliorations spectaculaires pourront être apportées à ces relations lorsque les chemins de fer européens disposeront d’infrastructures nouvelles, sur lesquelles les convois pourront circuler à très grande vitesse. De nombreuses administrations étudient l’implantation de ces nouvelles lignes et envisagent en commun la création d’un réseau analogue à celui des chemins de fer japonais.