Titus (suite)
En 79, son père lui laissait un empire calme et des finances prospères. En dépit des pronostics, il se révéla très généreux et bienfaisant pour le peuple, et fut qualifié de « délices du genre humain ». D’une part, il mit fin à la délation, expulsant de Rome ceux qui en faisaient profession, et aux condamnations pour trahison ou lèse-majesté. Il passa l’éponge sur les complots tramés contre lui par son frère Domitien*. D’autre part, il offrit au peuple toutes les réjouissances qu’il pouvait souhaiter, et combla tout le monde de libéralités. Ayant laissé passer un jour sans faire de cadeau à personne, il déclara qu’il avait perdu sa journée. Il acheva la construction de l’amphithéâtre Flavien, qui devait recevoir plus tard le nom mérité de Colosseum (Colisée). Ce monument, le plus grand de l’époque (188 m sur 156 m ; hauteur, 50 m environ), commencé par Vespasien, fut inauguré en 80 par des fêtes magnifiques qui durèrent cent jours ; 5 000 bêtes féroces avaient paru en une seule journée. Dans l’arène inondée, on donna le spectacle de batailles navales. Titus construisit également les thermes qui portent son nom, avoisinant le Colisée au nord-est. Ces prodigalités ne pouvaient manquer d’entraîner des embarras financiers, qui furent, du fait de la brièveté du règne, le lot du successeur, Domitien.
En ces quelques années, des catastrophes se succédèrent. C’est en 79 que se produisit l’éruption du Vésuve qui engloutit Herculanum et Pompéi et coûta la vie à Pline l’Ancien, alors commandant de la flotte de Misène et qui était venu observer le phénomène. Tandis que l’empereur visitait les régions dévastées, un incendie de trois jours ravagea une partie de Rome, dont le Capitole et son temple de Jupiter. Il s’ensuivit une épidémie de peste. Titus fit ce qu’il put pour secourir les populations. Durant ces années, la paix régna dans l’Empire. En Bretagne, Agricola (Cnaeus Julius Agricola, 40-93), poursuivant la conquête de l’île, mena les armées romaines jusqu’aux rives de la Tay.
R. H.
➙ Rome.