Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

automobile (suite)

société française de constructions automobiles, fondée en 1915 par André Citroën* (Paris 1878 - id. 1935). D’abord orienté vers la fabrication d’engrenages à chevrons, André Citroën construit, au cours de la Première Guerre mondiale, des obus et du matériel de guerre. À la fin des hostilités, il se lance dans la construction de véhicules automobiles, et produit, dès 1921, quelque 10 000 voitures populaires, construites pour la première fois en France en grande série. Organisée par André Citroën en 1924, la Croisière noire conduit ses véhicules de Colomb-Béchar à Tananarive, réalisant la première traversée du continent africain. Le prestige de Citroën et son succès commercial sont tels que la société sort 400 voitures par jour en 1928, soit plus du tiers de la production automobile française. La Croisière jaune, traversée du continent asiatique de Beyrouth à Pékin par l’Himalaya et le désert de Gobi en 1931-1932, et la publicité lumineuse sur la tour Eiffel accroissent encore sa célébrité. En 1934, la société construit la première voiture française dite « à traction avant », qui sera commercialisée pendant plus de vingt-trois ans, mais des difficultés financières l’obligent, la même année, à déposer son bilan. À la demande expresse du gouvernement, l’un des principaux créanciers, la Société des pneumatiques Michelin, réorganise l’entreprise et l’absorbe. Née en 1936, la « 2 CV », du fait de la guerre, ne sera lancée sur le marché que douze ans après. Réduit par les bombardements de 1940, le potentiel de production des usines Citroën est rapidement rétabli. Sortie en 1948, la « 2 CV » représentait encore, en 1965, la plus forte vente des véhicules de la marque. Une voiture révolutionnaire est présentée en 1955, la « DS » à suspension hydropneumatique, suivie de l’« ID ». Après ces lancements, la fabrication de la célèbre « traction » est définitivement abandonnée, mais pas la formule de la traction avant, qui caractérise toutes les voitures de la marque. Citroën complète, à partir de 1961, sa gamme de voitures de tourisme de petite cylindrée, et lance les modèles « Ami 6 », « Dyane 4 », « Dyane 6 », « Ami 8 » et « Méhari ». La fabrication de l’« ID » cesse en 1969, et la « DS » subit alors d’importantes améliorations avec les nouveaux modèles « DSuper », « DSpéciale », « DS 20 », « DS 21 » et « DS 21 » à injection électronique. En 1970, Citroën lance la « SM », puis la « GS ».

La société absorbe, en 1965, les Etablissements Panhard et Levassor. En 1967, elle constitue, avec la firme allemande NSU-Motorenwerke, la Comotor, et, en 1970, elle met en circulation dans sa clientèle 500 prototypes de voitures à moteur à piston rotatif pour en expérimenter la tenue entre les mains du conducteur moyen. D’autre part, après avoir pris en 1967 le contrôle des Automobiles Marius Berliet, société fondée en 1894 et spécialisée dans la production de poids lourds, elle devient, en 1969, majoritaire dans la firme italienne Maserati à Modène, spécialisée dans la construction d’automobiles à hautes performances.

En octobre 1968, est intervenu un accord de coopération entre Citroën et Fiat, après réorganisation des structures du groupe Citroën (juin 1968) et la création d’un holding Citroën S. A. contrôlant différentes filiales, dont les plus importantes sont la société de production (Société Automobiles Citroën) et la société de commercialisation (Société commerciale Citroën). L’accord Fiat-Citroën était assorti d’une prise de participation de la marque italienne dans le groupe français. Mais, en définitive, c’est avec Peugeot S. A. que Citroën s’associe en 1975 pour former le deuxième grand groupe industriel français de l’automobile, aux côtés de la Régie nationale des usines Renault.


Daimler-Benz,

société allemande de constructions automobiles, la plus ancienne fabrique de voitures d’Allemagne et du monde. Créée à Mannheim en 1883 par Carl Friedrich Benz* (Karlsruhe 1844 - Ladenburg 1929) sous la raison sociale Benz & Co., Rheinische Gasmotorenfabrik, en vue de la production industrielle du premier moteur à combustion à essence, la société lance, trois ans après sa fondation, la première voiture automobile. En 1926, un contrat de communauté d’intérêts, signé entre Benz & Co. et la Daimler Motorengesellschaft, créée en 1890 par Gottlieb Daimler (Schorndorf 1834 - Cannstatt 1900) avec les mêmes objectifs, entraîne la fusion des deux firmes sous le nom de Daimler-Benz. La même année, la nouvelle société entreprend, outre ses fabrications de véhicules automobiles comprenant une large gamme de limousines et de voitures de sport commercialisées sous la marque Mercedes-Benz, la construction de moteurs destinés au matériel de traction ferroviaire, à la marine et à l’aviation. C’est à ce titre qu’elle est amenée à construire les moteurs des dirigeables géants Graf Zeppelin, lancé en 1928, et Hindenburg, achevé en 1936. La société entreprend à cette date la construction en série de voitures de tourisme à moteur Diesel et, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, elle possède quatre puissantes unités de production situées à Sindelfingen-Gaggenau, à Stuttgart-Unterturkheim, à Mannheim et à Berlin-Marienfelde. Détruites dans l’ensemble à 70 p. 100 entre 1943 et 1944, ces différentes installations, hormis celle de Berlin, reprennent leurs activités dès la fin des hostilités. Daimler-Benz contrôle différentes sociétés de construction de moteurs. En 1964, elle a cédé à Volkswagen 85 p. 100 des actions du capital d’Auto-Union, qu’elle détenait depuis 1958, et a créé, en contrepartie, de nouvelles chaînes de montage de véhicules industriels. La production de ce secteur dépasse 70 000 unités par an.

Longtemps représentée dans les grandes manifestations sportives, Daimler-Benz adopte, à partir de 1955, une politique nouvelle, et renonce à améliorer la performance de ses modèles pour porter l’essentiel de son effort de recherche sur la sécurité. Cette orientation lui acquiert une clientèle plus large, et, de 1958 à 1967, sa production de véhicules de tourisme double. La société Daimler-Benz emploie 136 000 personnes.


Fiat,

société italienne de constructions automobiles et mécaniques, fondée à Turin en 1899 par Giovanni Agnelli (Villar Perosa 1866 - Turin 1945) sous le nom de Fabbrica Italiana Automobili Torino. Elle adoptera le nom définitif de Fiat en 1906.