Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

tennis (suite)

En 1874, le major anglais Walter C. Wingfield fut à l’origine d’un nouveau jeu, la « sphéristique ». Les principales innovations du major Wingfield furent : la réduction de la longueur et de la largeur du terrain ainsi que celle de la hauteur du filet aussi bien au centre que sur les côtés. Ces changements de mesure et de limites furent accompagnés d’une transformation de la balle, qui devenait creuse, gonflée, faite de caoutchouc recouvert de drap. Ils allaient bientôt aboutir à un jeu nouveau, héritier direct du vieux jeu de paume, qui devait se répandre en une cinquantaine d’années dans toutes les parties du monde.

Cette transformation du vieux jeu de paume — en « sphéristique », puis en « lawn-tennis » et, enfin, en « tennis » tout court — allait donner naissance à une technique nouvelle, dégagée avec le temps et l’expérience apportée et transmise par les nouveaux champions de ce jeu.


Le terrain et le matériel


Le court

La longueur du rectangle de jeu est de 23,77 m, sa largeur de 8,23 m pour le simple et de 10,97 m pour le double ; la hauteur du filet est de 0,915 m au centre et de 1,06 m sur les côtés.

Compte tenu de leurs caractéristiques, de leurs possibilités d’utilisation ou des frais d’exploitation, on classe les courts en deux catégories : surfaces avec entretien et surfaces tout temps. La première comporte les courts en gazon et en terre battue ; la seconde, les courts en ciment non poreux, en béton poreux, à revêtement bitumé et à revêtements synthétiques poreux ou non poreux. On distingue, par ailleurs, les courts en plein air et les courts couverts.

Les courts tout temps se développent de plus en plus et représentent la surface d’avenir en raison de son absence d’entretien.


La balle

Elle ne doit pas mesurer moins de 6,35 cm ni plus de 6,67 cm de diamètre. Son poids maximal est de 58,47 g et, minimal, de 56,70 g. Le rebond, calculé d’après une hauteur de 2,54 m sur une base de ciment, doit être compris entre 1,34 m (minimum) et 1,47 m (maximum).

Naguère uniquement blanche, la balle utilisée actuellement (surtout sur courts couverts, à la lumière artificielle et pour les matches retransmis à la télévision) est souvent de couleur jaune. Dans les compétitions, les joueurs et joueuses abandonnent eux aussi de plus en plus la traditionnelle tenue blanche au profit des vêtements de couleurs, désormais autorisés par les règlements.


La raquette

Elle était d’abord le plus souvent en bois de frêne ; on utilise aussi aujourd’hui des raquettes métalliques. À l’origine, toutes étaient cordées en boyau naturel ; le boyau synthétique est à présent de plus en plus usité.

Diamètre, poids et taille de la raquette sont fonction de la force musculaire, du poids et de la taille du joueur.


Le jeu

Un des joueurs, le serveur (ou servant), placé en arrière de la partie droite de la ligne de fond, envoie la balle par-dessus le filet, dans la diagonale, à sa gauche par conséquent et de façon qu’elle tombe dans le carré de service de son adversaire.

Celui-ci, le relanceur, la renvoie dans les limites du terrain (court), et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il y ait une faute. Il y a faute lorsque la balle ne passe pas au-dessus du filet, lorsqu’elle rebondit deux fois avant d’être renvoyée ou lorsqu’elle tombe hors des limites. Après le retour du service, les joueurs peuvent renvoyer la balle de volée, c’est-à-dire avant qu’elle ait touché le sol.

Lorsque la première balle de service n’est pas bonne, le joueur a le droit d’en envoyer une seconde ; si cette seconde est encore mauvaise, l’adversaire marque un point. Lorsque la balle de service touche le filet (let) et tombe dans le carré de service, elle est à remettre ; sinon, elle est considérée comme mauvaise.

Quand le premier point est terminé, serveur et relanceur se placent dans l’autre diagonale, et le deuxième point se joue comme le premier. Les points se commencent ainsi alternativement à droite et à gauche du court.


Le score

Le premier point vaut 15 ; le deuxième, 30 ; le troisième, 40. Lorsque deux joueurs totalisent le même nombre de points, on annonce les points en disant 15 A ou 30 A, etc.

Le point qui suit 40 rapporte le jeu, sauf si les deux joueurs se trouvent à 40 A. Dans ce cas, il faut deux points consécutifs pour remporter le jeu, le premier point étant appelé avantage ; de 40 A, ou 40 partout, on passe à avantage service (si le point est marqué par le serveur) ou avantage dehors (dans le cas où il est marqué par son adversaire). Si le joueur bénéficiant de l’avantage marque le point suivant, il remporte le jeu. Dans le cas contraire, on revient à 40 partout (40 A). Lors de l’annonce des points, on nomme toujours en premier lieu ceux du serveur.

Après chaque jeu, le service change de camp, le serveur devient relanceur et vice versa. Les joueurs changent de côté à la fin de chaque jeu impair. Pour gagner un set, ou manche, il faut remporter six jeux, à condition que le gagnant ait deux jeux d’avance sur son adversaire. Si les joueurs se trouvent à égalité à cinq jeux, le gagnant doit remporter les deux jeux suivants pour enlever la manche ; la règle reste la même à égalité de six jeux, etc.

Les parties se jouent au meilleur de trois ou cinq sets (deux sets gagnés par l’un des joueurs dans le premier cas, trois dans le second).

Dans les parties à quatre joueurs (double), le service passe successivement à chacun des joueurs, le camp du serveur changeant à chaque jeu. Les relanceurs restent pendant tout le set dans la position (droite ou gauche) qu’ils ont adoptée au début.


Le jeu décisif (tie-breaker)

Dans le dessein de limiter la durée des parties, qui parfois se prolongeaient indéfiniment (notamment sur les surfaces rapides, où le service prend une grande importance), une nouvelle formule a été adoptée, sur l’initiative des États-Unis, par la F. I. L. T. (Fédération internationale de lawn - tennis), dénommée tie-breaker (« jeu décisif »).

Utilisée désormais dans la plupart des compétitions (à l’exception de la coupe Davis), cette formule prévoit un jeu terminal (tie-breaker), disputé sur un nombre fixe de points, lorsque les deux joueurs se trouvent à six jeux partout (aux États-Unis et en France) ou à huit jeux partout (en Grande-Bretagne) dans une manche.

Le vainqueur du « tie-breaker » remporte la manche. Exigée surtout par les retransmissions à la télévision, cette nouvelle formule est utilisée depuis 1971, même à Wimbledon, avec toutefois une légère modification : le tie-breaker ne s’applique pas dans la manche décisive (la cinquième) des parties.