Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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tennis (suite)

La technique

Il existe plusieurs façons d’attaquer la balle avec la raquette.
Service. C’est le coup de raquette par lequel le joueur met la balle en jeu, en la lançant en l’air, à une faible hauteur, pour la frapper ensuite de haut en bas, avec sa raquette, au moment où elle commence à retomber.
Coup droit ou drive. La balle est frappée sur le côté droit du joueur, s’il est droitier, sur le côté gauche, s’il est gaucher.
Revers. La balle est renvoyée par l’envers de la raquette, du côté opposé au coup droit ; le joueur est alors obligé de se tourner de biais par rapport au filet.
Smash. Le joueur frappe la balle de volée de haut en bas, pour la rabattre avec rapidité et force.
Lob. À l’inverse, le coup est frappé de bas en haut et la balle monte assez haut.
Volée. Coup par lequel la balle est renvoyée avant d’avoir touché le sol.
Balles coupées. Elles ont un rebond oblique, déterminé par un coup de raquette particulier, qui déroute souvent l’adversaire.
Balles liftées. Elles s’accompagnent d’un effet contraire à celui des balles coupées.


Les grandes compétitions


Wimbledon

Le premier championnat fut organisé en 1877 dans un charmant club des environs de Londres, situé à Wimbledon et qui se nommait le All England Croquet Club ; il devint par la suite All England Lawn-Tennis and Croquet Club.

C’est là que les règles du tennis — élaborées par le major Wingfield et qui, à quelques détails près, ne devaient plus changer — furent appliquées pour la première fois.

Le premier vainqueur de Wimbledon fut Spencer W. Gore. Le premier championnat féminin y fut organisé en 1884 et remporté par l’Anglaise Maud Watson. Au fil des années, les championnats de Wimbledon connurent de plus en plus de succès et actuellement, ils constituent le tournoi individuel le plus important du monde.


La coupe Davis

L’Américain Dwight Filley Davis (1879-1945) créait en 1900 la coupe qui porte son nom. Au début, l’épreuve se limitait à une rencontre États-Unis - Grande-Bretagne. D’autres nations s’y engagèrent par la suite, et la coupe prit ainsi progressivement une grande extension.

Épreuve internationale par équipes (quatre simples et un double), elle est extrêmement populaire. De nombreuses nations y participent, réparties en trois zones (européenne, américaine et asiatique). Six pays ont inscrit leur nom sur le trophée : l’Australie et les États-Unis, à égalité avec 23 victoires ; la Grande-Bretagne, 9 ; la France, 6 (à l’époque des « mousquetaires », de 1927 à 1932) ; l’Afrique du Sud, 1 (1974) ; la Suède, 1 (1975).

Le challenge-round de la coupe Davis — qui opposait le vainqueur de l’année précédente au pays qualifié, à l’issue des phases éliminatoires (zones et interzones), de l’année en cours — a été aboli à partir de 1972. Depuis, le tenant du titre dispute, comme toutes les autres équipes, la compétition depuis ses débuts.


Les autres grandes compétitions

En dehors du célèbre tournoi de Wimbledon, les championnats traditionnels sont ceux d’Australie (moins réputés depuis une vingtaine d’années, en raison d’une participation limitée), des États-Unis (Forest Hills) et de France (Roland-Garros).


Amateurs et professionnels

Le tennis a figuré au programme des jeux Olympiques de 1896 à 1924 ; il se sépara alors du C. I. O. (Comité international olympique), dont la tutelle lui avait paru excessive. Il n’est pas question qu’il soit admis de nouveau, car, en 1968, la Fédération internationale de lawn-tennis décidait de ne reconnaître que des « joueurs », et non plus des « amateurs » et des « professionnels ». Cette décision était liée à l’inauguration des « tournois open », c’est-à-dire ouverts à tous les joueurs sans distinction. Dans l’état actuel, tous les joueurs et joueuses qui participent à des épreuves internationales, à longueur d’année, sont professionnels, puisqu’ils y puisent leur existence matérielle.

L’introduction du tennis open avait suscité un engouement accru parmi les spectateurs. Le nombre grandissant de ceux-ci, l’apparition des « sponsors » (firmes commerciales promotrices de compétitions) et la retransmission des épreuves à la télévision (surtout aux États-Unis) ont contribué à la commercialisation de ce sport. Les vedettes touchent des prix en espèces très importants dans les tournois et bénéficient également de revenus provenant de contrats publicitaires avec différentes marques de fabrication. L’Australien Rod Laver a été en 1970 le premier tennisman à avoir gagné plus d’un million de dollars de prix au cours de sa carrière professionnelle.

Le calendrier international comprend deux grands cycles de compétitions : le championnat du monde professionnel de la World Championship Tennis (WCT), appartenant à un milliardaire texan, Lamar Hunt, et le grand prix de la F. I. L. T.

Le premier, pendant les quatre premiers mois de la saison, réunit une cinquantaine de joueurs dans une série d’épreuves dont les huit premiers classés disputent la phase finale. Ce championnat est reconnu par la F. I. L. T. Le grand prix se déroule pendant le reste de l’année et englobe les grands tournois (Roland-Garros, Wimbledon, Forest Hills, internationaux d’Australie, etc.). Un classement par points permet l’organisation d’une phase finale nommée Masters (tournoi des maîtres).

Les joueuses d’élite perçoivent elles aussi des prix importants dans les tournois. Aux championnats des États-Unis, à Forest Hills, en 1973, les prix distribués aux participantes étaient pour la première fois égaux à ceux qui sont perçus par les concurrents masculins.

Pendant une bonne partie de l’année, les tenniswomen participent aux États-Unis à des circuits de tournois exclusivement féminins, dotés de prix substantiels. C’est ainsi que les principales vedettes comme l’Américaine Chris Evert ou l’Australienne E. Goolagong, gagnent entre 300 000 et 400 000 dollars par an.

L’importance des gains financiers dans le tennis de haute compétition influe directement sur l’organisation de ce sport. Les épreuves se multiplient logiquement aux États-Unis, qui disposent de moyens plus grands que les pays européens, dont la saison se raccourcit puisque même les joueurs continentaux s’absentent pendant de longs mois, chaque année.

Une nouvelle entreprise privée devait du reste voir le jour en mai 1974 : le championnat interville, mettant aux prises les équipes mixtes de seize villes américaines. Son déroulement entre le mois de mai et d’août menace directement les grands tournois européens organisés traditionnellement à cette époque.