Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Tennessee (suite)

À la fin du xviiie s., les colons, déjà infiltrés dans les vallées appalachiennes, gagnèrent (par le Cumberland Gap notamment) les vallées du Tennessee et de la Cumberland. Le peuplement fut assez rapide pour que le Tennessee devînt un État dès 1796. Une certaine prospérité agricole et commerciale marqua le début du xixe s. Mais, avec la guerre de Sécession (le Tennessee adhéra à la Confédération sudiste) et le déclin de l’économie traditionnelle qui en résulta, s’établit un état de stagnation dont le Tennessee commence seulement à sortir.

La vente du bétail et des produits de l’élevage rapporte 655 millions de dollars, la vente des denrées agricoles 447 millions. Le troupeau bovin compte 2 500 000 têtes, dont 285 000 vaches laitières seulement. Depuis près de deux siècles, le bassin de Nashville est une région d’élevage réputée. Les principales cultures sont celles du tabac (21 600 ha ; valeur de 80 millions de dollars), du soja (492 000 ha ; 80 millions de dollars), du foin (536 000 ha ; 60 millions de dollars), du coton (44 millions de dollars) et du maïs (35 millions de dollars). La plupart de ces cultures sont localisées dans la vallée du Mississippi, la Jackson Plain, les vallées appalachiennes et surtout le bassin de Nashville.

À part des îlots de prospérité rurale et malgré la réduction du nombre des exploitations qui a permis l’accroissement de leur superficie moyenne de 30 à 50 ha, le Tennessee souffre d’une agriculture archaïque réduite souvent à une polyculture de subsistance ou à une activité complémentaire. Le revenu net par ferme, qui n’atteint pas 2 500 dollars par an, est un des plus bas des États-Unis.

Les industries minières (270 millions de dollars) concernent le minerai de zinc (92 000 t de métal contenu ; premier rang ; valeur de 36 millions de dollars ; extrait dans le haut Tennessee), les phosphates (bassin de Nashville, Jackson Plain), dont la production de 3 Mt vaut 25 millions de dollars (troisième rang), le minerai de cuivre de la région appalachienne (15 000 t ; 12 millions de dollars) et le charbon du plateau de Cumberland.

L’aménagement du Tennessee (par la Tennessee Valley Authority) a fait de l’État un important producteur d’électricité (50 TWh ; huitième rang) et le premier en date pour l’énergie atomique. Le développement industriel a accéléré l’urbanisation (59 p. 100 de la population). L’agglomération de Memphis (770 000 hab.) a des industries alimentaires, textiles, chimiques (caoutchouc, plastiques), métallurgiques et diverses industries du bois (papier, meubles) ; la valeur ajoutée totale par l’industrie s’élève à 1 million de dollars. C’est aussi une place commerciale, le premier marché du coton et un grand port fluvial. Nashville (540 000 hab.), outre sa fonction de capitale, possède des industries alimentaires, chimiques et métallurgiques ainsi que celles de la confection, de l’édition et de l’ameublement, Knoxville (400 000 hab.) a des industries textiles et électrométallurgiques (aluminium de la compagnie ALCOA dans la ville du même nom, près de Knoxville). Chattanooga (305 000 hab., dont une partie en Géorgie) est une ville principalement industrielle (40 p. 100 des emplois) avec une gamme variée de productions chimiques et électrochimiques, métallurgiques, textiles et une industrie du papier.

La TVA

La Tennessee Valley Authority (TVA) est une agence fédérale créée par Roosevelt en 1933 au plus fort de la dépression mondiale. Ses attributions étaient d’accomplir de grands travaux destinés à maîtriser le régime du Tennessee, dont les crues aggravaient celles de l’Ohio, à rendre navigable ce cours d’eau et à employer une main-d’œuvre en chômage, dans une région rurale pauvre, victime de l’érosion des sols par suite du déboisement et de mauvaises techniques agricoles.

Une trentaine de barrages, en même temps écluses et centrales, ont été construits, et le Tennessee rendu accessible aux bateaux tirant 2,70 m jusqu’à Knoxville. De proche en proche, la TVA a étendu ses activités à la lutte contre l’érosion des sols (menace de colmatage des retenues), au reboisement, à la propagation de méthodes agronomiques appropriées, à la fabrication des engrais, à la cartographie pédologique et topographique, à la lutte contre la malaria.

La production d’électricité hydraulique (20 TWh) a entraîné un développement industriel tel que l’on a dû construire aussi des centrales thermiques (40 TWh). Parmi les nouveaux foyers industriels, citons, outre ceux du Tennessee, en Alabama, Huntsville (137 000 hab., fabrication de roquettes), Decatur (chantiers navals), Muscle Shoals (engrais), les « Tri-Cities » de Sheffield, Florence et Tuscumbia (électrochimie, électrométallurgie, produits chimiques) et, en Caroline du Nord, Asheville (145 000 hab., papier, textile, matériel électrique).

Le trafic du Tennessee s’élève à 15 Mt : bauxite, combustibles pour les centrales, à la montée ; minerais (zinc), produits du bois, chimiques et sidérurgiques, aluminium à la descente.

Depuis sa création, la TVA fait l’objet de controverses politiques (elle empiète sur les droits des États) et économiques (elle domine toutes les activités d’une vaste région aux dépens des entreprises privées). Aussi, malgré le développement remarquable qu’elle a suscité, restera-t-elle sans doute un cas unique et non un modèle transposable dans des régions où se fait sentir la nécessité d’une forme de planification.

P. B.

tennis

Sport d’adresse qui se joue à deux (simple) ou à quatre (double) et qui consiste à faire passer par-dessus un filet, en la frappant avec une raquette, une balle de caoutchouc recouverte de drap, de telle sorte qu’elle ne dépasse pas les limites tracées sur le terrain, appelé court.


Tennis est un mot anglais dérivé du vieux français tenetz (tenez), employé par le serveur au jeu de paume quand il lançait la balle. Mais si le jeu de paume est bien le père du tennis actuel, celui-ci en diffère nettement.