T’ai-wan (suite)
Le système politique en vigueur est une réplique de l’ancien gouvernement nationaliste qui s’inspirait théoriquement de la doctrine de Sun Yat-sen, à laquelle Jiang Jieshi avait ajouté des notions néo-confucéennes profondément ancrées dans la tradition. La vie politique se ressent de l’autoritarisme pratiqué par le généralissime omnipotent — qui présida à la fois aux destinées de l’État, du parti et de l’Armée — et de la mainmise d’un très petit groupe sur la direction des affaires.
La fin de la guerre du Viêt-nam a quelque peu freiné l’essor de l’économie de Formose et on peut se demander si la « Belle Île » sera capable de se suffire à elle-même en continuant de choisir tout à la fois la vieille tradition chinoise et l’« american way of life ».
Apparemment, le détroit idéologique qui sépare Taiwan du continent est bien profond et les contradictions sont exacerbées : le vieux maréchal n’a-t-il pas, au moment où Mao Zedong lançait la Révolution culturelle, proposé une « Rénovation culturelle » dont les thèmes avaient été développés... en 1934 ? Les deux mondes semblent s’éloigner inéluctablement l’un de l’autre. Mais les Chinois sont maîtres dans l’art du compromis et sont capables de trouver, le moment venu, l’accommodement qui sauvera la face des uns et des autres et replacera l’île dans son contexte naturel.
C. H.
➙ Chine / Japon / Tchang Kaï-chek.
J. W. Ballantine, Formosa. A Problem for US Policy (Washington, 1952). / G. W. Barclay, Colonial Development and Population in Taiwan (Princeton, 1954). / M. Mancall, Formosa Today (New York, 1964). / G. Kerr, Formosa Betrayed (Boston, 1965). / W. C. Goddard, Formosa, a Study in Chinese History (East Lansing, Michigan, 1966). / L. C. Chen et H. D. Lasswell, Formosa, China and the United Nations (New York, 1967).
