Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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tachéométrie (suite)

Il existe des dispositifs mécaniques d’autoréduction, comme celui du tachéomètre Sanguet. Dans celui-ci, on peut faire basculer la lunette autour d’un axe au moyen d’un levier que l’on immobilise sous quatre butées ; d’où variations de pente bien déterminées par le constructeur. La variation de pente la plus usuelle est celle qui correspond aux deux butées inférieures ; elle vaut p2 – p1 = 1/100. Le levier étant sur la butée inférieure, le fil horizontal de la lunette intercepte sur la mire tenue verticalement la graduation M1 ; d’où
(fig. 5).

En amenant le levier sur la deuxième butée, on lit la graduation M2. On a alors

Il en résulte que

d’où

On obtient ainsi directement la distance réduite à l’horizon en convertissant en mètres le nombre de centimètres interceptés sur la mire dans les deux positions de la lunette correspondant aux deux butées inférieures. Mais les autres butées permettent de contrôler la distance ainsi obtenue. Quel que soit le type de stadimètre utilisé, autoréducteur ou non, on admet qu’on commet sur la mesure des distances D une erreur moyenne relative jusqu’à 100 m environ, soit 5 cm à 50 m, 8 cm à 80 m, etc.

• Les tachéomètres électroniques sont des instruments modernes permettant la mesure et l’enregistrement de la distance, de l’angle horizontal et de l’angle vertical. L’instrument comporte : un distancemètre, une lunette avec laquelle on assure le pointé en direction et en site sur un réflecteur, un cercle horizontal et un cercle vertical gradués munis d’un micromètre à exploration photo-électrique.


Procédés tachéométriques

Pour effectuer un levé tachéométrique, on part du canevas géodésique existant, dont la densité est d’environ un point tous les 10 km2, et l’on exécute une triangulation complémentaire au théodolite, dont la densité est d’environ un point par kilomètre. On effectue ensuite entre les points du canevas et le long des voies de communication des cheminements principaux en mode goniométrique, où l’on stationne en tous les sommets. En chaque sommet, on observe l’angle vertical et la distance stadimétrique, de sorte qu’on obtient des contrôles entre les mesures directes et les mesures inverses de site et de distance. On peut calculer un site moyen, auquel on associe la longueur moyenne de la visée pour obtenir la dénivelée. Lorsqu’on recherche une certaine précision, il peut y avoir intérêt, pour ces cheminements, à mesurer les angles au théodolite et les longueurs au moyen d’instruments plus précis que le stadimètre du tachéomètre : chaînage au ruban d’acier, mesure parallactique, etc. Le tachéomètre n’intervient alors que dans l’exécution des cheminements secondaires et dans le levé des détails par rayonnements. Si le limbe a été précédemment décliné, on peut alors procéder en mode décliné (mode magnétique). Le limbe étant orienté en chaque sommet indépendamment du côté précédent, on peut, dans le cheminement secondaire, sauter une station sur deux.

L’équipe de terrain comprend : un opérateur, qui observe au tachéomètre ; un secrétaire, qui inscrit les mesures d’angles (horizontaux et verticaux) et de distance sur un carnet d’observations ; un croquiseur, qui effectue les croquis et qui est aussi en général le chef de l’équipe ; enfin un ou deux porte-mire.

Pour les cheminements principaux, les lectures d’angles horizontaux et verticaux sont effectuées cercle à droite et cercle à gauche ; la moyenne obtenue est ainsi affranchie de certaines erreurs systématiques du théodolite ou du tachéomètre. Dans les cheminements secondaires et le levé des détails, on peut opérer dans une seule position du cercle, celle dite « du cercle directeur ». En planimétrie, on effectue le rayonnement des angles de bâtiments, de parcelles, de bords de chaussée, etc. ; en nivellement, on rayonne un semis de points situés sur les lignes caractéristiques du terrain. Au bureau, on calcule d’abord les coordonnées des sommets des cheminements et on les reporte sur une minute de levé dont le quadrillage a été effectué à l’échelle choisie.

Au rapporteur, on trace les directions correspondant aux points rayonnés en planimétrie et en nivellement, et l’on reporte sur chacune de ces directions la distance mesurée, correspondant au point rayonné. En se servant des croquis exécutés sur le terrain, on joint entre eux les points constituant des sommets de figures planimétriques. Au cours de cette opération, on effectue les vérifications que permettent certaines mesures de contrôle faites sur le terrain : longueurs de façade, etc. On calcule ensuite les cotes de nivellement obtenues aussi bien en cheminement qu’en rayonnement. On les inscrit à côté de chaque point et l’on trace par interpolation les courbes de niveau, en se servant encore des croquis pris sur le terrain.

R. d’H.

➙ Nivellement / Orientation / Topométrie.

 F. Ollivier, Instruments topographiques, description, réglage, emploi (Eyrolles, 1955). / H. Vatan, Cours de tachéométrie (Eyrolles, 1967). / R. d’Hollander, Topographie générale (Eyrolles, 1970-71 ; 2 vol.).

Tachkent

V. de l’U. R. S. S., capit. de l’Ouzbékistan* ; 1 385 000 hab.


Capitale de la plus importante république d’Asie centrale et d’une « grande région économique » comprenant quatre républiques, Tachkent est la quatrième ville de l’U. R. S. S. Sa population est en croissance rapide : 157 000 habitants en 1897, 324 000 en 1926.

La ville est devenue un grand carrefour ferroviaire ; ici se croisent le Transaralien, le Transcaspien et le Turksib ; les voies ferrées de la Fergana y descendent. L’aéroport a une importance fédérale et internationale. Tachkent est fréquemment élue comme ville de congrès et de rencontres internationales. Face au Moyen-Orient, à l’Asie méridionale, elle fait figure de grande capitale.