Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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sports de glace (suite)

Le plus extraordinaire champion de notre époque est le Néerlandais Ard Schenk, qui, aux jeux Olympiques de Sapporo en 1972, remporta trois médailles d’or (les 1 500, 5 000 et 10 000 mètres). Possédant un exceptionnel équilibre malgré sa haute taille (1,90 m) et son poids (90 kg), il représentait parfaitement l’athlète complet qu’est le patineur moderne. Les records établis en patinage de vitesse ne sauraient avoir la même rigueur que ceux d’athlétisme, tant la qualité de la glace est différente d’une piste à l’autre.


Le hockey sur glace

De tout temps, on a joué avec des bâtons, dont une extrémité était plus ou moins recourbée, en poussant une balle sur la neige ou sur la glace, mais le hockey a été inventé au Canada et codifié sous sa forme sportive à la fin du siècle dernier. Du Canada, il s’est répandu aux États-Unis, puis en Europe. Son succès ne s’est jamais démenti.

Le hockey se joue sur une patinoire où est tracé un rectangle dont la longueur varie de 56 à 61 m et la largeur de 26 à 30 m ; la piste doit être entourée d’une « bande », balustrade en bois ou, plus généralement, en Plexiglas, d’une hauteur supérieure à 1 m et dont les angles sont arrondis.

Les buts, ou « cages », sont placés en avant de la balustrade (à 3 m environ). Chaque but mesure 1,22 m de hauteur et 1,83 m de largeur. Le jeu consiste, entre deux équipes de six joueurs (un gardien de but, deux défenseurs, un centre, deux attaquants), à pousser ou à lancer à l’aide d’une crosse un palet (ou puck) dans la cage adverse. Le palet est une rondelle en caoutchouc très dur de 7,62 cm de diamètre et de 2,54 cm d’épaisseur ; seul le gardien de but a le droit de le saisir avec les mains.

Une équipe comprend au total quinze joueurs : les joueurs en action sur le terrain peuvent être remplacés au cours de la partie. Un match se décompose en trois périodes de vingt minutes — arrêts de jeu déduits —, séparées par des « tiers temps » de dix minutes.

Les règles du jeu sont très précises. Elles établissent en particulier les droits des joueurs de l’une ou de l’autre équipe, selon qu’ils se trouvent dans telle ou telle zone : la zone de défense, la zone neutre et la zone d’attaque, chaque zone étant délimitée par une ligne.

Le hockey sur glace se pratique sur un terrain relativement étroit où les joueurs évoluent à pleine vitesse. Ce sport de contact a des règlements originaux, particulièrement en ce qui concerne la variété des pénalités selon les infractions commises.

Ces infractions entraînent l’exclusion du joueur fautif suivant un barème de « peines », qui vont de deux minutes pour faute mineure (charge incorrecte, dissimulation du palet, accrochage d’un adversaire avec la crosse ou le genou, etc.) à cinq minutes pour faute grave (charger le gardien avec la crosse, dureté excessive provoquant une blessure, etc.). Dans ces deux cas, le joueur exclus, qui rejoint sur la touche un endroit déterminé que l’on appelle familièrement prison, n’est pas remplacé. Plus graves sont les pénalités de « méconduite » pour grossièreté envers l’arbitre ou faits de violence sur un joueur (dix minutes de suspension) et surtout la pénalité de match (renvoi définitif au vestiaire) pour récidive ou blessure intentionnelle. L’équipe a cependant alors la possibilité de remplacer le joueur sanctionné au bout de cinq à dix minutes.

Pour pratiquer un sport aussi rude, les joueurs revêtent un équipement spécial de protection : gants renforcés, jambières, maillots rembourrés, casque, un masque de cuir pour le gardien. Quant aux patins, ils sont différents : la lame est surélevée au talon, et la partie en contact avec la glace est étroite, plate ; les carres sont moins marquées que pour le patinage de figures.

Sport de contact, d’intense virilité en même temps que d’adresse et de mobilité sur la glace, le hockey est un des spectacles sportifs qui rencontrent le plus de succès. En « libérant » les règlements pour accentuer ce caractère spectaculaire, c’est-à-dire en admettant un subtil dosage pour savoir jusqu’où la violence ne peut pas « aller trop loin », l’Amérique du Nord a favorisé la création d’un hockey professionnel florissant.

Aussi bien chez les professionnels que chez les amateurs, les Canadiens ont été longtemps les maîtres exclusifs du hockey sur glace. À l’occasion des jeux Olympiques, ils n’envoyaient souvent que des équipes de club, qui remportèrent la médaille d’or (à l’exception des Jeux de 1936, où la victoire revint à la Grande-Bretagne, mais la plupart des joueurs britanniques étaient des Canadiens qui bénéficiaient de la double nationalité) jusqu’au coup de tonnerre de Cortina d’Ampezzo (en 1956), où les Soviétiques, qui participaient pour la première fois aux jeux Olympiques d’hiver, les détrônèrent. Depuis, le Canada ne prend plus guère les Jeux au sérieux, espérant sans doute les voir ouverts aussi aux professionnels, ce qui est peu probable. Depuis 1952, le Canada n’a plus gagné le tournoi olympique et a même renoncé à se déplacer après 1968.


Le bobsleigh

Le bobsleigh est un engin très perfectionné sur le plan technique, mais qui, à l’origine, a été imaginé à partir d’un attelage de luges : il est doté d’une direction mécanique et de freins.

Les « bobs » utilisés actuellement en compétition peuvent être considérés comme des prototypes, spécialement fabriqués pour les champions et qui possèdent tous les perfectionnements (avant caréné, construction en alliages légers, etc.) pour atteindre des vitesses extrêmes sur des pistes spécialement préparées, revêtues de glace et dont les virages sont relevés. De tels appareils sont évidemment très coûteux, et cela freine l’essor du bobsleigh qui, depuis 1924, figure cependant au programme des jeux Olympiques.

Le bob a deux paires de patins, dont la première peut être dirigée au moyen d’un volant, et un système de freinage, à savoir deux puissants crampons de métal placés à l’arrière et actionnés par le dernier équipier.