Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Sibérie (suite)

La construction du Transsibérien, à partir de 1891, permet de préciser dans le détail la connaissance de la Sibérie méridionale. Quant à la bordure septentrionale de la région, baignée par l’océan Arctique, elle sera l’objet de recherches nombreuses en rapport avec l’ouverture du « passage du Nord-Est » (la « Route maritime du Nord » des Russes) : le Suédois Adolf E. Nordenskjöld franchit cette dernière en 1878-79, après que son navire, la Vega, a été immobilisé par les glaces pendant 294 jours dans la mer de la Sibérie orientale. Dès lors, de nombreuses expéditions vont chercher à préciser comment les régions côtières peuvent être utilisées pour servir de bases au nouvel itinéraire maritime, en particulier celle de Tolmatchev en 1909. C’est seulement en 1932 qu’un brise-glace, le Sibiriakov, réussit à longer toutes les côtes sibériennes en un seul été. Par l’intermédiaire de l’Académie des sciences, le pouvoir soviétique multipliera les expéditions dans l’intérieur, en particulier à l’extrémité de la Sibérie, dans les bassins de la Kolyma et de l’Indiguirka et, en 1934-35, dans la presqu’île des Tchouktches, où Sergueï V. Obroutchev dirige des recherches géologiques.

S. L.

➙ Arctique (océan) [l’exploration de l’Arctique] / Cosaques / Kouzbass / Mongols / Novossibirsk / Russie / Steppes (art des) / Transsibérien / U. R. S. S.

 E. Thiel, Sowjet Fernost (Munich, 1953). / L. Hambis, la Sibérie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1957 ; 2e éd., 1965). / V. Conolly, Beyond the Urals (Londres, 1967). / P. Carrière, l’Asie soviétique aujourd’hui. Géographie régionale (Bordas, 1972).

siccatif

Préparation en général à base de composés métalliques ou organométalliques, soluble dans le liant, douée de propriétés catalytiques et qui, ajoutée en faible proportion aux huiles, vernis, peintures, enduits gras, etc., en accroît la siccativité propre.



Constitution chimique

Les siccatifs ont comme constituant actif un métal dont le support permet aux sels de ce métal d’être solubles dans les glycérides et solvants.

Les principaux métaux utilisés sont le plomb, le cobalt et le manganèse ; viennent ensuite le fer, le zinc et le calcium, beaucoup moins employés ; certains siccatifs spéciaux contiennent également du cérium, du chrome, du vanadium, du zirconium, du baryum, du magnésium, du nickel, etc.

Le support du métal est en général un acide organique salifié par le métal. Les acides les plus courants sont :
— les acides gras des huiles siccatives, acides linéaires à 18 atomes de carbone, comme les acides linoléique, stéarique, oléique et linolénique ;
— les acides résiniques dérivés de la colophane et formant les abiétates des métaux considérés ;
— les acides naphténiques, acides cycliques, principalement les acides dérivés du cyclopentane qui se rencontrent naturellement dans les pétroles bruts ;
— l’acide octoïque, d’emploi plus récent dans la préparation des siccatifs, les octoates étant obtenus par combinaison des métaux et de l’acide éthyl-2-hexanoïque, appelé couramment acide octoïque.


Fabrication

Les siccatifs sont préparés par deux méthodes principales, soit par voie sèche (siccatifs fondus), soit par voie humide (siccatifs précipités).


Préparation par voie sèche

Elle consiste à faire réagir les acides sur un composé approprié du métal : oxydes, hydroxydes, carbonates, acétates, en opérant dans un récipient pouvant être chauffé. Il se produit une réaction de salification ou de double décomposition, mais il est souvent impossible d’introduire la quantité théorique de métal du fait de l’infusibilité du corps préparé. Les siccatifs fondus se conservent mieux que les produits précipités.


Préparation par voie humide

Les siccatifs précipités sont obtenus par double décomposition, en milieu aqueux, d’un sel soluble de l’acide et d’un sel soluble du métal. Les acides sont utilisés sous forme de sels de sodium, qui sont ajoutés à un sel du métal dans une cuve munie d’un agitateur. Par suite de son oxydabilité, le siccatif précipité est mis immédiatement en solution, après lavage à l’eau, dans un solvant lourd. On peut également opérer dans un solvant pour aboutir directement à la solution du siccatif. On obtient des produits beaucoup plus purs qu’en opérant par fusion, avec des teneurs en métal plus élevées.


Mécanisme d’action

Les siccatifs sont classés en deux groupes suivant le mode de séchage auquel ils conduisent :
— les siccatifs de surface (Co, Mn), qui provoquent le séchage du feuil de la surface vers le fond, essentiellement par des réactions d’oxydation ;
— les siccatifs qui agissent dans la masse du feuil (Pb, Ce, Fe), lesquels provoquent le durcissement de celui-ci dans toute son épaisseur en opérant surtout par polymérisation.


Oxydation

L’oxydation des huiles siccatives sous l’action des siccatifs se fait par une suite de phases qui comportent d’abord la réduction de la période d’induction, c’est-à-dire la réduction du temps à partir duquel l’huile se combine avec une quantité mesurable d’oxygène, puis l’accélération de la combinaison avec l’oxygène, soit que les siccatifs agissent comme de véritables catalyseurs d’oxydation, soit qu’ils interviennent dans la réaction d’oxydation même comme porteurs d’oxygène, ou bien enfin qu’ils se combinent avec les doubles liaisons des huiles siccatives pour former de nouveaux composés plus sensibles à l’oxydation.


Polymérisation

Il est préférable, dans le séchage d’une huile siccative, d’obtenir des produits polymérisés plutôt que des composés oxydés dégradables par vieillissement. Les siccatifs interviennent dans la polymérisation des huiles en permettant la solidification du feuil pour une oxydation moins poussée, en réduisant la proportion maximale d’oxygène combiné ou encore en favorisant la formation de composés ayant un plus haut degré de polymérisation.

Les siccatifs risquent d’être inactivés par la présence de composés sulfurés dans les solvants, par l’action des composés antioxygène présents dans certaines huiles non raffinées ou par adsorption par les pigments.

G. G.

➙ Huiles siccatives / Peinture / Pigment industriel / Vernis.

 Paint Technology Manuals, t. II : Solvents, Oils, Resins and Driers (Londres, 1934). / G. Champetier et H. Rabaté (sous la dir. de), Chimie des peintures, vernis et pigments (Dunod, 1956 ; 2 vol.). / P. Grandou et P. Pastour, Peintures et vernis, les constituants (Hermann, 1966).