Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

route (suite)

 R. Ariano, I Materiali stradali (Milan, 1948). / J. L. et B. Escario, Caminos (Madrid, 1954 ;trad. fr. Traité des routes, Dunod, 1954). / R. Coquand, Routes (Eyrolles, 1956 ; nouv. éd. en 2 vol., 1965). / J. Arrambide et M. Duriez, Agrégats, liants et bétons hydrauliques (Éd. du Moniteur des Travaux publics, 1959) ; Nouveau Traité de matériaux de construction (Dunod, 1961-62 ; nouv. éd., 1970-71 ; 3 vol.). / M. Jacobson, Technique des travaux (Béranger, 1963 ; 2 vol.). / M. Overmann, Roads, Bridges and Tunnels. Modern Approaches to Road Engineering (Londres, 1968 ; trad. fr. Routes, ponts, tunnels. Les voies de communication modernes, Larousse, 1970). / G. Arquié, le Compactage, routes et pistes (Eyrolles, 1970). / J.-C. Doubrère, Aménagement et exploitation des routes (Eyrolles, 1974).

Rowlandson (Thomas)

Peintre, dessinateur et graveur anglais (Londres 1756 - id. 1827).


Il est célèbre par ses scènes de genre et ses caricatures, moins violentes et plus soucieuses de qualité plastique que celles de son contemporain James Gillray (1757-1815).

Son père était un commerçant fortune. L’aisance familiale aidant. Rowlandson suit les cours de la Royal Academy de Londres et travaille aussi deux ans et demi à Paris, où habile une de ses tantes. À dix-neuf ans, il présente à la Royal Academy Dalila visitant Samson dans la prison de Gaza. Il expose ensuite avec succès des portraits et des paysages, voyage en Hollande et en Allemagne. Mais la fortune familiale vacille ; heureusement, la tante de Paris intervient, ce qui permet à Rowlandson de continuer sa carrière. Cette parente décédée, celui-ci dilapide passablement son héritage par une fréquentation régulière des maisons de jeu les plus célèbres de Londres (selon une habitude contractée, semble-t-il, à Paris).

À vingt-cinq ans, ce colosse sensuel, ce viveur semble être au bout de sa route. Corruption par l’argent ? Fin de l’inspiration ? Paresse réelle ? Il y a un peu de tout cela dans son cas. Peut-être aussi Rowlandson touche-t-il à trop de genres, chacun d’eux exigeant maîtrise, effort, persévérance, qui ne sont pas son lot. Il est fait plutôt pour le trait rapide, incisif, ramassé, sur lequel on ne s’attarde pas. Et c’est là qu’il va rencontrer le succès, en se reconvertissant dans l’illustration et la caricature : les marchands d’estampes lui en commandent, ce qui lui assure des rentrées substantielles.

Rowlandson a, de fait, un réel talent et n’est pas un amuseur passager. Il possède humour et imagination, saisit le vrai et le transforme en charge ; il apporte un ton personnel, étayé par un métier solide. On a pu, sans désavantage, le comparer à Hogarth*. Ses éludes de mœurs, qui associent le sourire à la truculence, nous informent de façon précise sur certaines catégories sociales anglaises ; il traduit bien le paysage et le nu. Sa technique de base est le dessin aquarellé ; de ces œuvres soignées, que conserve notamment le British Museum de Londres, il tire des aquatintes d’une grande sûreté graphique et d’une vivacité sensuelle et malicieuse, mais que des aides colorient de façon médiocre.

Si la caricature politique l’a fait connaître plus que d’autres illustrations, c’est qu’elle est plus grosse, plus populaire et polémique. Rowlandson s’est beaucoup attaqué à Napoléon, le public lui réclamant des charges violentes pour ridiculiser l’« ogre de Corse ». Ses principaux recueils sont les Jardins de Vauxhall (1784), Imitations de dessins modernes (1784-1788), une série où trouve place la Famille française (1789), les Voyages du docteur Syntax (1812-1821), la Danse de mort (1814-1816), la Danse de vie (1822). Rowlandson a illustré le Voyage sentimental de Laurence Sterne, le Vicaire de Wakefield d’Oliver Goldsmith et collaboré au Poetical Magazine.

M. B.

 A. P. Oppé, Thomas Rowlandson (Londres, 1923). / O. Sitwell, Rowlandson (Londres, 1929).

Różewicz (Tadeusz)

Écrivain polonais (Radomsko 1921).


Représentant de la génération de ceux qui se formèrent les armes à la main au temps de l’occupation allemande, Różewicz, témoin, observateur, note et enregistre dans toute son œuvre l’histoire de sa propre vie ainsi que celle de ses contemporains.

Fils d’un petit employé, il passe ses années d’enfance dans l’atmosphère étouffante d’une ville de province, qui restera l’un des thèmes essentiels de sa poésie. En 1939, les Allemands occupent Radomsko. Różewicz travaille comme ouvrier et participe à la Résistance, d’abord dans la presse clandestine, puis en se rangeant dans une troupe de partisans de l’Armée de l’Intérieur (Armia Krajowa). C’est alors qu’il compose ses premières poésies, publiées après la guerre dans le recueil Niepokój (Inquiétude, 1947). Son frère de combat, de vocation et d’âge, Krzysztof Kamil Baczyński, périt lors de l’insurrection de Varsovie de 1944. Różewicz, lui, survit.

De cette époque, il gardera l’obsession de la guerre et de la mort. Dès l’un de ses premiers poèmes, le Rescapé, il exprime sa recherche angoissée d’un nouveau mode de vie, sa révolte contre ce qui est pompeux et faux. Ses récits en prose, Opadły liście z drzew (Les feuilles mortes sont tombées), où il décrit ses souvenirs du maquis, paraîtront assez tard, en 1955, et sa pièce de théâtre Grupa Laokoona (le Groupe de Laocoon) sera publiée en 1961. Son amour de la simplicité et des petites choses vraies, concrètes apparaît dans son recueil de poésies Formy (Formes, 1958). Sa froideur affectée n’est que le masque d’une âme romantique et sensible, comme dans son évocation de la tragédie d’Auschwitz, ressusciter par la peinture de petits détails, la notation de petits faits (le Massacre des innocents, 1948).

Różewicz fait ensuite des études d’histoire de l’art à l’université Jagellonne de Cracovie. Marié, père de deux fils, il s’établit pour quelque temps à Gliwice, dans le bassin minier de Silésie. Désireux de remplir le vide moral par de nouvelles formes, il tente de construire un monde fondé sur de nouvelles valeurs (Inquiétude, 1947 ; Carnet de Hongrie, 1953).