Rousseau (Jean-Jacques) (suite)
Tribulations
1712(28 juin) Jean-Jacques Rousseau naît à Genève. Mort de sa mère. L’enfant, confié à une nourrice, est élevé en toute liberté par sa tante paternelle.
1722Son père, condamné à la suite d’une rixe, quitte Genève. Jean-Jacques est confié au pasteur Lambercier, à Bossey.
1724À Genève, premiers apprentissages : chez le greffier Masseron, chez le graveur Ducommun ; échecs. Vagabondages (autour de Genève).
1728Rousseau rencontre à Annecy Mme de Warens (Louise Éléonore de La Tour du Pil, baronne de Warens, 1700-1762), qui l’envoie à Turin, où il abjure le protestantisme. Laquais auprès de Mme de Vercellis, puis auprès du comte de Gouvon, dont le fils, abbé, lui apprend le latin et l’italien.
1729-1732De retour à Annecy, il passe cinq mois au séminaire, puis voyage : Lyon, Genève, Nyon, Fribourg, Lausanne. Il séjourne à Neuchâtel, voyage avec un faux archimandrite à Berne et à Soleure ; il est envoyé à Paris, mais, déçu, rentre à pied à Chambéry, chez Mme de Warens (« Maman »).
1733Il suit des cours d’harmonie à Besançon. Il donne des leçons de musique à Chambéry.
1734Il devient l’amant de Mme de Warens.
1735Voyages : Nyon, Genève, Lyon.
1737Se croyant malade, Rousseau part. De retour, il trouve sa place auprès de Mme de Warens prise par Winzenried.
1738Séjour à Montpellier, puis aux Charmettes, près de Chambéry : méditations, lectures et solitude.
1740Rousseau part pour Lyon comme précepteur des enfants de M. de Mably, prévôt général du Lyonnais. Projet d’une nouvelle notation de la musique.
1741Adieu aux Charmettes : Rousseau « monte » à Paris.
1742Il fréquente le monde dans les salons : Mme Dupin, Fontenelle, Condillac, Diderot.
1743-44Secrétaire particulier du comte de Montaigu, ambassadeur à Venise. Brouillé avec celui-ci, il se réinstalle à Paris.
1745-1748Il se lie avec Thérèse Levasseur, lingère, sa compagne jusqu’à sa mort. Il rencontre Voltaire et Rameau, occupe le poste de secrétaire et de caissier. Séjour à Chenonceaux. Mort de son père (1747). Rousseau et Thérèse laissent leurs deux premiers enfants aux Enfants-Trouvés.
1749Visite capitale à Diderot, emprisonné à Vincennes : c’est « l’illumination », qui donne naissance au premier Discours.
1750Discours sur les sciences et les arts, couronné par l’académie de Dijon. Rousseau est célèbre. Réforme morale.
1751-1753Rousseau travaille à différents ouvrages.
1754Il part pour Genève, redevient calviniste et « citoyen ».
1755Publication du Discours sur l’origine de l’inégalité.
1756-57Rousseau s’installe chez Mme d’Épinay, à l’Ermitage. Il s’éprend de Sophie d’Houdetot, belle-sœur de Mme d’Épinay. Brouillé avec son hôtesse, il quitte l’Ermitage pour Montlouis (Montmorency), chez le maréchal de Luxembourg.
1758-1761Il travaille à ses grands ouvrages, en butte à la polémique. Brouille avec Diderot. L’orage de la persécution va éclater.
1762Le Contrat social est interdit en France, et Rousseau décrété de prise de corps. L’Émile est condamné au feu. Rousseau s’enfuit en Suisse. Expulsé du canton de Berne, il s’installe à Métiers, protégé par le gouverneur (Mylord Maréchal) et honoré par le roi de Prusse, Frédéric II.
1763Il abdique son titre de citoyen de Genève.
1764-65Réponse aux attaques des Genevois : Lettres écrites de la montagne. Rousseau s’initie à la botanique et travaille à un projet de constitution de la Corse. Il commence ses Confessions après l’attaque (anonyme) de Voltaire dans le Sentiment des citoyens. Chassé de Môtiers, il se réfugie dans l’île Saint-Pierre, sur le lac de Bienne : six semaines de répit.
1766-67Expulsé, il gagne l’Angleterre, séjourne chez Hume, mais se brouille avec lui. De retour en France, il est l’hôte du marquis de Mirabeau à Fleury-sous-Meudon et du prince de Conti à Trye (près de Gisors).
1768-1770Vie errante : Lyon, Grenoble, Bourgoin, où il épouse Thérèse, Monquin, puis Paris, où il copie de la musique, herborise et termine les Confessions.
1772Il se justifie dans ses Dialogues.
1776Fin des Dialogues et début des Rêveries du promeneur solitaire. À Ménilmontant, Rousseau est victime d’un grave accident.
1778Il est accueilli à Ermenonville par le marquis de Girardin.
2 juillet : mort de Jean-Jacques Rousseau. Il est inhumé dans l’île des Peupliers.
1794Ses cendres sont transportées au Panthéon.
Les œuvres de J.-J. Rousseau
1739Premier ouvrage : le Verger des Charmettes, poème.
1743Dissertation sur la musique moderne.
1744-45Les Muses galantes, opéra.
1745Collaboration avec Voltaire et Rameau pour les Fêtes de Ramire.
1750Discours sur les sciences et les arts.
1752Le Devin du village, opéra-comique ; Narcisse, comédie.
1753Lettre sur la musique française. Article « Économie politique » pour l’Encyclopédie.
1755Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes.
1756Lettre sur la Providence.
1758Lettre à d’Alembert sur les spectacles.
1761Julie ou la Nouvelle Héloïse. Émile.
1762Du contrat social. Lettres à M. de Malesherbes.
1763Lettre à Christophe de Beaumont.
1764Lettres écrites de la montagne.
1765Lettres à M. Buttafuoco sur la législation de la Corse.
1767Dictionnaire de musique.
1770Fin des Confessions.
1772Considérations sur le gouvernement de Pologne.
1776Fin des Dialogues et début des Rêveries du promeneur solitaire. À tout Français aimant encore la justice et la vérité. Histoire du précédent écrit.
1782Publication des six premiers livres des Confessions et des Rêveries du promeneur solitaire.
1789Publication des livres VII à XII des Confessions. Dialogues ou Rousseau juge de Jean-Jacques.

