résine naturelle (suite)
• La colophane de gemme est obtenue à partir d’une sécrétion de certaines espèces de pins vivants, la gemme, et contient de 90 à 95 p. 100 d’acides résiniques (acides du type abiétique, du groupe dextropimarique et du groupe déhydro-, dihydro- et tétrahydroabiétique) et 5 à 10 p. 100 d’insaponifiables. Elle s’extrait de la gemme par distillation, qui permet de séparer les constituants résineux de la partie volatile, l’essence de térébenthine.
• La colophane de bois est extraite à l’aide d’un solvant des souches de pin, qui abondent dans le sud des États-Unis.
• La colophane de tall-oil est un sous-produit de la fabrication de la cellulose à partir du pin par le procédé au sulfate. C’est un produit mou, malodorant et très coloré, qui renferme 45 p. 100 d’acides résiniques, 50 p. 100 d’acides gras insaturés et 5 p. 100 d’insaponifiables.
La colophane permet la préparation d’un grand nombre de dérivés, obtenus par action sur l’insaturation (comme les résines maléiques, la colophane hydrogénée, la colophane dismutée, la colophane polymérisée), ou par action sur la fonction acide (savons alcalins, résinate de chaux, résinate de zinc, résinate de colophane polymérisée, esters de colophane, abiétates de méthyle et d’éthyle, esters de glycérine ou gomme ester, esters de glycérine dismutés et hydrogénés, esters de pentaérythrite, esters de colophane polymérisés).
Copals
Ce sont les produits les plus durs et dont les points de fusion sont les plus élevés. Parmi ces produits, classés par ordre de dureté décroissante, on trouve le copal de Zanzibar, le copal de Madagascar, le copal rouge d’Angola, le copal de Colombie, l’ambre, ou succin, les copals dur et demi-dur du Congo, la manille dure. Ils ne sont pas directement utilisés comme constituants des vernis et subissent un traitement thermique au cours duquel certains constituants sont décomposés pour augmenter la solubilité de la résine.
Dammars
Ils sont produits par des arbres de la péninsule de Malaisie ; les plus importants sont ceux de Singapour, de Batavia, de Bornéo, de Padang et de Pontianak. Résines molles solubles dans les hydrocarbures dérivés du pétrole, légèrement solubles dans l’alcool — contrairement à la colophane — ils renferment environ 80 p. 100 de composés inertes (résènes).
Gomme-laque
Seule résine d’origine animale, elle est sécrétée par le Coccus lacca, qui vit sur certaines espèces d’arbre : d’où ses diverses variétés ; 95 p. 100 de la production mondiale proviennent de l’Inde. Cette résine est très soluble dans les solvants alcooliques, mais peu soluble dans les hydrocarbures ou les autres solvants des composés cellulosiques. Suivant le procédé d’extraction, on obtient le seed-lac ou le button-lac. On trouve également dans le commerce des variétés privées de cire et des variétés colorées. À une certaine époque, en dehors de son emploi dans la fabrication des vernis, la gomme-laque a été employée dans la fabrication des disques de phonographe.
De nombreuses autres résines ont été utilisées dans le passé. Seuls ont conservé une certaine importance les acroïdes, produits par diverses espèces d’arbre d’Australie, la sandaraque, produite par des arbres d’Australie et d’Afrique, le sang-dragon, résine rouge sécrétée par le Calamus draco, le mastic de Chio, la gomme-gutte, l’élémi et le benjoin.
G. G.
➙ Gomme / Peinture / Vernis.
T. H. Barry, Natural Varnish Resins (Londres, 1932). / E. J. Parry, Shellac (Londres, 1935). / R. Lombard, Produits résineux (Dunod, 1946). / G. Champetier et H. Rabaté (sous la dir. de), Chimie des peintures, vernis et pigments, t. I (Dunod, 1956). / Paint Technology Manuals, t. II : Solvents, Oils, Resins and Driers (Londres, 1961). / P. Grandou et P. Pastour, Peintures et vernis. Les constituants (Hermann, 1966).