Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

réservoir (suite)

Réservoirs d’eau pour alimenter les usines hydroélectriques

Ce sont des réservoirs d’énergie potentielle dont la valeur est caractérisée, d’une part, par l’altitude, et, d’autre part, par la masse d’eau retenue disponible. Créés en général par un barrage de retenue édifié en un point choisi d’une vallée avec cours d’eau, ils sont caractérisés par la ou les prises d’eau alimentant un écoulement en charge ; il convient d’avoir constamment un écoulement pour tous les niveaux, qui varient entre les plans de « marnage » ; le niveau de l’eau est tributaire du débit saisonnier du cours d’eau et des quantités d’eau prélevées. Les prises de fond empêchent la formation d’un « lac de boue » (dû à la décantation) ; les prises d’eau situées au niveau minimal de fonctionnement sont moins onéreuses, mais elles ne peuvent évacuer les dépôts, ce qui oblige à aménager une vidange de fond.


Réservoirs pour l’irrigation des terres

De tels réservoirs ont été édifiés de 1920 à 1924 au Tonkin par des ingénieurs français : dans les barrages-réservoirs alimentant le réseau d’irrigation du Thanh Hoa, une partie de l’eau alimentait par pompage et refoulement les zones les plus hautes. Le service hydraulique de l’Algérie a édifié également des barrages-réservoirs pour irrigation des terres, comme celui de l’oued Sarno, construit en terre. De même, en France, on a établi le barrage-réservoir du Salagou dans la région du Bas-Rhône et celui de Bimont, près d’Aix-en-Provence.


Réservoirs d’emmagasinement des crues et de régularisation du débit d’étiage des cours d’eau

Des réservoirs de crues de la Seine, construits il y a quelques années très en amont de Paris, mettent la capitale à l’abri des inondations, dont la plus dommageable fut celle de 1910 : en période de crue, les eaux en excédent sont dérivées vers les réservoirs de dégagement. Durant la saison d’étiage, les eaux emmagasinées sont remises à la rivière pour assurer un débit suffisant, éventuellement pour la navigation, pour le débourbage des fonds ainsi que pour le renouvellement des eaux souillées par les effluents en provenance des localités traversées.


Réservoirs pour l’alimentation en eau des villes

Le type du réservoir entièrement créé est celui qui fut édifié en plein Paris pour stocker les eaux de la Vanne.

M. D.

➙ Barrage / Eau / Stockage du pétrole et du gaz.

 M. Cauvin, Cours de distribution d’eau et d’égouts (Eyrolles, 1947). / J. Courtois, Cours d’hydrologie (C. D. U., 1956). / E.-A. Brun, A. Martinot-Lagarde et J. Mathieu, Cours de mécanique des fluides (Dunod, 1959 ; nouv. éd., 1968-1970, 3 vol.).

résine naturelle

Substance organique, solide ou semi-fluide, en général insoluble dans l’eau, soluble sous certaines conditions dans de nombreux solvants organiques et n’ayant pas ou que peu tendance à cristalliser.


La résine ne doit pas être confondue avec la gomme, qui est un produit entièrement différent, constitué essentiellement d’hydrates de carbone, soluble dans l’eau et insoluble dans les solvants organiques.


Origine et classification

Les résines naturelles sont des produits de sécrétion végétale ou exceptionnellement animale. Certaines, parmi les plus dures et les plus intéressantes, sont des substances fossiles provenant de végétaux disparus de la surface du globe et qui, enfouies dans les sols marécageux des pays tropicaux, se sont transformées chimiquement. D’autres résines sont fournies par l’exsudation de plantes vivantes ou encore résultent de l’activité d’un insecte (c’est le cas de la gomme-laque). Les résines naturelles peuvent être classées de la façon suivante :
1o oléorésines extraites des arbres vivants, molles et collantes (oléorésine du pin ou gemme constituée de colophane et d’essence de térébenthine, élémi) ;
2o résines de formation récente (manille, dammar, solubles dans l’alcool et les hydrocarbures), employées dans la préparation des vernis à l’alcool ;
3o résines fossiles extraites du sol après avoir été exsudées il y a des milliers d’années par des plantes depuis longtemps détruites (copals partiellement solubles dans les solvants et qui doivent subir un traitement préalable [dégradation thermique] pour permettre leur emploi) ;
4o gomme-laque (résine soluble dans l’alcool, sécrétée par la femelle d’un insecte).


Constitution chimique des résines

Les résines naturelles sont des mélanges complexes, dont la composition n’est pas toujours totalement connue, mais dans lesquels on a pu caractériser divers constituants.
1. Huiles essentielles formées de carbures terpéniques ou sesquiterpéniques. Elles confèrent à la résine son odeur et jouent le rôle de plastifiant.
2. Acides. On trouve des acides aliphatiques à l’état de traces (succinique et aleuritique), des acides aromatiques libres ou combinés et des acides résiniques, qui sont les constituants principaux des résines ; ce sont des corps à structure terpénique, à poids moléculaire élevé, les acides diterpéniques et triterpéniques étant les plus fréquents. La colophane contient principalement des acides abiétiques.
3. Alcools. Ce sont notamment des alcools aliphatiques, appartenant aux groupes des résinotannols, qui donnent les réactions caractéristiques des tanins et des résinols, ou alcools triterpéniques.
4. Constituants phénoliques. Ils ont pour motif fondamental le squelette du phénylpropylène et existent sous la forme condensée ou non condensée.
5. Résènes. Ce sont des produits de nature terpénique, dont l’étude est peu avancée et qui groupent des constituants souvent très différents les uns des autres. Les résènes sont solides ou liquides, mais toujours amorphes et se caractérisent par leur manque de fonctionnalité et leur inertie chimique.


Principales résines naturelles


Colophane

Ce produit est extrait des sécrétions de certains conifères. Il se présente sous la forme d’une masse résineuse transparente plus ou moins ambrée. On en connaît trois variétés industrielles : la colophane de gemme, la colophane de bois et la colophane de tall-oil.