Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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réflexe (suite)

Les réflexes cutanés

Chez l’homme, on étudie les réflexes cutanés abdominaux, que l’on recherche par la stimulation de la paroi abdominale.

La suppression d’un réflexe cutané résulte de la rupture d’un arc réflexe : l’abolition des réflexes cutanés abdominaux est un signe de lésion de la voie pyramidale.

Le réflexe cutané plantaire s’explore en stimulant à l’aide d’une épingle le bord externe de la plante du pied d’arrière en avant. Chez le sujet normal, on observe une flexion du gros orteil.

On appelle « signe de Babinski » une réponse en extension du gros orteil, c’est un signe fidèle d’atteinte de la voie pyramidale.

Les réflexes conditionnés (ou réponses conditionnelles)

Alors que certains réflexes, comme le réflexe rotulien, sont des phénomènes très focalisés, d’autres entraînent la mobilisation entière du sujet (réflexe de défense, de fuite) et sont communs à toutes les espèces vivantes. Certains sont des comportements spécifiques de l’espèce, par exemple le réflexe de fouissage chez la taupe.

Chez l’homme et les animaux, sur la base des réflexes naturels obtenus par le conditionnement*, on peut faire apparaître un certain nombre de réactions.

Le conditionnement consiste à établir à partir de deux stimuli, dont l’un est inconditionnel et l’autre neutre, une liaison entre les deux par la répétition de telle sorte que l’excitant neutre déclenche à lui seul la réaction réflexe.

Ainsi, en 1929, Pavlov* a montré qu’un chien pouvait saliver en entendant un son, si ce son avait été associé plusieurs fois à la présentation de nourriture.

Les lois du conditionnement sont maintenant établies. On connaît le délai optimal qui doit séparer le stimulus neutre du stimulus inconditionnel, le rythme des essais, les qualités des conditions ambiantes d’expérimentation, les phénomènes d’extinction et de renforcement, d’inactivation, d’habituation, etc.

Existe-t-il dans le système nerveux central des structures plus particulièrement impliquées dans les phénomènes de conditionnement ? De nombreuses expériences ont été faites sur les rats, les chats, les chiens, les singes.

Certains (Pavlov) ont accordé au cortex cérébral une importance première, d’autres ont minimisé le rôle du cortex au profit des structures sous-corticales. Karl S. Lashley a montré qu’un déficit apparaissait chez les rats seulement lorsqu’on laissait moins de 30 p. 100 de la masse du cortex.

En 1935, C. F. Jacobsen a insisté sur l’importance du lobe préfrontal dans les mécanismes de mémoire et d’apprentissage.

Enfin, plus récemment, depuis une dizaine d’années, l’attention se porte plutôt sur le système limbique et l’hypothalamus, le thalamus et la substance réticulée mésencéphalique.

J. B. et J. E.

 R. Wartenberg, The Examination of Reflexes (New York, 1945 ; trad. fr. les Réflexes dans l’examen neurologique, Baillière, 1954). / I. P. Pavlov, les Réflexes conditionnés (en russe, Moscou, 1952 ; trad. fr., Masson, 1962). / I. S. Beritoff, Neural Mechanisms of Highter Vertebrate Behavior (en russe, Moscou, 1959 ; trad. angl., Boston, 1965).

reformage

Procédé de raffinage consistant à soumettre certaines fractions légères de pétrole à l’effet conjugué de la température, de la pression et d’un catalyseur afin d’obtenir une essence ayant une teneur en aromatiques plus élevée et, par conséquent, un meilleur indice d’octane.



Historique

L’amélioration (en angl. reforming) des essences par reformage apparut dans les raffineries vers 1930 comme une extension des procédés, plus anciens, de craquage qui fabriquaient des carburants à partir de distillats lourds en les chauffant sous pression. Ce premier reformage thermique (sans catalyseur), aujourd’hui périmé, exigeait des conditions de réaction d’autant plus poussées que la matière première était plus légère, jusqu’à 600 °C et 75 bar pour reformer la gazoline. En 1949 fut construite la première unité de reformage catalytique, la présence d’un catalyseur procurant un rendement de 80 p. 100 d’essence au lieu de 60 p. 100 précédemment. Dans les installations les plus récentes, on obtient un produit parfaitement désulfuré dont l’indice d’octane est de 100 « clair », c’est-à-dire avant le dopage au plomb tétraéthyle, en opérant à 500 °C et 25 bar seulement.


Le reformeur

Les essences tirées directement du pétrole brut par distillation sont absolument impropres à l’utilisation dans un moteur d’automobile et doivent obligatoirement être reformées. Parmi les diverses réactions chimiques qui interviennent au niveau des molécules d’hydrocarbures, l’une des plus importantes est la déshydrogénation des naphténiques en aromatiques avec libération d’hydrogène :
C6H12 → C6H6 + 3H2
cyclohexane benzène hydrogène
mais il se produit également des réactions d’isomérisation, de cyclisation et d’hydrocraquage. Dans la pratique, un reformeur comprend trois réacteurs en série, cylindres verticaux emplis de catalyseur que traverse l’essence à l’état gazeux et mélangée à l’hydrogène de recyclage ; les réactions étant endothermiques, il est prévu des fours de réchauffage intermédiaires ; l’élément actif du catalyseur est généralement du platine — d’où le nom du procédé : Platforming —, déposé au taux de 0,5 p. 100 environ sur un support d’alumine. Les produits de réaction sont ensuite séparés, le gaz riche en hydrogène recyclé, l’essence reformée simplement stabilisée pour la débarrasser des fractions trop volatiles (propane et butane).


Importance du reformage

Pièce maîtresse de la raffinerie, le reformeur en est un élément d’autant plus coûteux qu’il doit être précédé d’une unité de désulfuration, le soufre contenu dans la charge ayant une action néfaste sur l’activité du catalyseur. L’investissement peut être estimé à 75 MF pour une capacité de 1 200 t/j, correspondant aux besoins d’une raffinerie type. La consommation d’énergie, combustible et électricité, est également onéreuse, ainsi que le remplacement périodique du catalyseur.