rééducation (suite)
Les problèmes de la rééducation
Quelle que soit la rééducation envisagée, il y entre toujours une part musculaire, articulaire, nerveuse, mentale et affective.
Car l’homme est un tout. Il faut aborder l’être humain dans son unité et dans sa totalité. Le kinésithérapeute, le rééducateur, le médecin spécialiste ne doivent pas « découper » l’être humain selon l’orientation de leurs propres spécialités, mais élargir leurs vues afin de pouvoir envisager les troubles pour lesquels les malades viennent les consulter, sachant que chaque trouble a des interférences sur l’être tout entier.
Une déficience physique peut entraîner des troubles psychiques et affectifs ; c’est pourquoi il faut que les rééducateurs soient avertis et attentifs à ces problèmes.
Inversement, des troubles psychiques et affectifs peuvent se manifester par des anomalies ou des souffrances physiques. Le corps sert de moyen de communication, et c’est à travers lui que s’expriment les rapports entre le dedans et le dehors ; le corps est là pour agir et pour percevoir. « Tout ce que le sujet éprouve, pense ou veut tend à se manifester dans et par le corps et c’est par une expression corporelle qu’il se manifeste aux autres et prend conscience de ce qu’il est en lui-même », a écrit le docteur André Schlemmer. Les rééducateurs doivent aussi sensibiliser la famille du malade, afin de la rendre intelligemment coopérante.
Tout cela nous montre combien l’examen du sujet (malade) doit être complet, absolument global. Le rééducateur doit envisager tous les aspects de l’individu, afin de pouvoir soigner le malade dans son ensemble à travers l’affection, le trouble pour lequel il est venu consulter, et cela quelle que soit sa spécialité. Cela donne une toile de fond commune à toutes les thérapeutiques et non seulement fait ressortir la nécessité d’envisager un malade et non un trouble partiel, mais souligne la valeur du travail en équipe, les différents spécialistes devant se connaître, se compléter, s’entraider au service du malade, sans esprit de compétition.
M. A. G. et J. J.
A. Lapierre, la Rééducation physique (Baillière, 1952, 2 vol. ; nouv. éd., 1968-69, 3 vol.). / J. Briend, la Rééducation fonctionnelle musculo-articulaire (Vigot, 1956). / G. Perdoncini et Y. Yvon, Précis de psychologie et rééducation infantile (Flammarion, 1963). / J. P. Held et E. Pierrot-Deseilligny, Rééducation motrice des affections neurologiques (Baillière, 1969). / H. et G. Kamenetz, Dictionnaire de médecine physique, de rééducation et réadaptation fonctionnelles (Maloine, 1972). / R. Roy-Camille, R. M. Sichère et P. Garnier, Rééducation de l’appareil locomoteur (Masson, 1972).