Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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rééducation (suite)

La rééducation musculaire dite « fonctionnelle »

C’est la kinésithérapie*. Elle met en jeu les différents systèmes : psychique (motivation de la rééducation, désir de guérir) ; cérébral (motricité volontaire, motricité automatique et réflexe) ; sensoriel (la vue, l’ouïe, l’équilibration guident les mouvements) ; sensitif (le toucher, le sens des positions est essentiel) ; neuromusculaire (les nerfs et les muscles interviennent) ; ostéo-articulaire (les articulations doivent être normales ou ramenées à une mobilité normale).


La rééducation psychomotrice

Elle intéresse les sujets qui, en raison d’un développement psychique ou cérébral (parfois les deux) perturbé, souffrent de dysharmonie du système moteur ou sensitivo-affectif.

Cette forme de rééducation consiste à solliciter les possibilités périphériques diminuées en faisant appel à une participation corticale (du cerveau), intellectuelle ou psychique, adaptée aux possibilités du sujet.

Le travail effectué, s’il vise à corriger les déformations extérieures, doit, en même temps, faire améliorer progressivement les commandes nerveuses atteintes et aboutir à des « programmes » plus proches d’une physiologie normale.

Il est bien évident que la situation particulière des centres nerveux se trouve sous l’influence directe du psychisme ; ces centres peuvent être perturbés par les émotions, de même qu’un simple trouble physique peut influencer le comportement.

À l’inverse, l’atteinte du psychisme entraîne éventuellement la diminution du sujet ou, à un degré moindre, une ou plusieurs inhibitions fonctionnelles, qui peuvent provoquer, à leur tour, une atteinte organique vraie. Celle-ci, une fois installée, risque de causer une détérioration au niveau du système nerveux central.

Le principe de la rééducation psychomotrice est, dans la mesure du possible, de faire mieux connaître au sujet son corps et ses réactions, ainsi que les interférences, voire les oppositions existant entre les deux.

De cette connaissance individuelle, il faut continuer à découvrir les interréactions, face à un tiers et selon le temps, l’espace ou la situation donnés.

La massothérapie, tout comme la prise de connaissance corporelle et les méthodes de relaxation sont des armes de choix pour ce traitement. Aussi, tout en restant des auxiliaires de la kinésithérapie, sont-elles indispensables à toute rééducation.


L’orthoptie

C’est la rééducation de l’œil, qui vise plus particulièrement à obtenir la reformation des fonctions du globe oculaire et de la cornée, ainsi que des muscles intéressés. Les exercices combinent la gymnastique proprement dite des muscles moteurs de l’œil avec une rééducation purement mentale de l’attention visuelle amenant le sujet à penser à ce qu’il va voir. (On ne voit bien que ce que ce l’on soupçonne ou ce à quoi on est préparé.)

Parmi les exercices, on peut citer :
— le palming, ou cinéma intérieur, réalisé en voilant le globe oculaire avec la paume de la main, tout en imaginant fies scènes mouvementées que 1 œil devra s’efforcer de suivre ;
— la fixation successive d’un objet proche et d’un objet éloigné.

À cela s’ajoutent des exercices de détente et de relaxation globale du sujet.

Il n’est pas rare de constater des états dépressifs lors d’un strabisme. Si voir est un acte physiologique, regarder est un acte mental, faisant intervenir la mémoire visuelle ainsi que l’attention, l’élément organique restant en jeu.

On constate par ces exemples que l’unité sensorimotrice psycho-intellectuelle est nécessaire pour réaliser la fonction.


L’orthophonie

C’est la rééducation des troubles du langage oral et écrit telle qu’elle a été mise au point par Mme Suzanne Borel-Maisonny.

Elle touche un domaine extrêmement vaste et fait appel à des notions allant de la psychopathologie à l’oto-rhino-laryngologie, en passant par la neurologie et, bien sûr, la pédagogie.

Elle s’adresse aux personnes qui ne peuvent pas parler ou qui ont perdu le langage ; à celles qui parlent mal, dont l’articulation, la voix ou l’expression sont défectueuses ; à celles qui n’écrivent, ne lisent ou ne calculent pas comme il faut.

Dans tous les cas, il s’agit d’utiliser une technique bien définie pour soigner les troubles manifestés, tout en apportant, si nécessaire, un soutien psychothérapique au sujet.

La rééducation se fait généralement en séances individuelles, parfois aussi en petits groupes, par exemple dans le cadre scolaire ou hospitalier. Elle exige de l’orthophoniste un solide équilibre, beaucoup de patience et un très bon contact humain.

L’orthophonie doit simultanément rééduquer la respiration, ménager des phases de détente et instaurer un rythme harmonieux entre l’émission des mots et les pauses entre ceux-ci et entre les phrases. Elle doit particulièrement améliorer l’articulation des mots.


L’orthodontie ou orthopédie dentofaciale

Cette discipline, qui fait partie de l’odontostomalogie, comporte un important aspect de rééducation qui contribue à prévenir ou à guérir les déformations maxillofaciales lors de la croissance ou après des lésions d’origines diverses (traumatisme, infection, etc.).

Le traitement a pour base des exercices dentomaxillofaciaux, faisant intervenir les différents groupes musculaires locaux dont les principaux sont la langue, l’orbiculaire des lèvres, les masséters, etc. Si des exercices actifs musculaires sont nécessaires, il ne faut pas omettre également les actions chirurgicales permettant de corriger passivement les déformations visées, notamment par la pose de prothèses fixes ou amovibles.

Comme dans toute rééducation, ces appareillages de rééducation passive doivent être employés à l’occasion d’activités musculaires, les moins pénibles étant les plus fonctionnelles (parler, mâcher) ; l’orthophoniste choisit souvent la période du port de ces appareils pour corriger conjointement les défauts de prononciation.