Rājasthān (suite)
La plaine occidentale
Tout l’ouest est occupé par une immense plaine sèche, où la pluviosité s’abaisse de 400 mm dans l’est jusqu’à moins de 300, voire de 200, le long de la frontière du Pākistān. Il existe donc ici des conditions subdésertiques ; l’aridité vraie n’apparaît que sur des étendues assez limitées.
La région est cependant assez sèche pour que le « socle péninsulaire » qui en constitue le soubassement soit masqué sur de grandes étendues par des sables, dont une partie a évolué en dunes. Certaines sont mobiles, souvent du fait d’une destruction de la végétation par le surpâturage.
Les ressources sont limitées. De grandes surfaces sont occupées par des steppes ou des brousses à épineux. La plus grande partie de l’espace est exploitée par des nomades ou des semi-nomades, éleveurs spécialisés de moutons, de chameaux et de chèvres. En saison sèche, une partie des troupeaux se réfugient dans les grands marécages du Rann de Kutch, qui relient la presqu’île du Kāthiāwār au continent. L’agriculture a une importance limitée. Elle repose sur la culture du blé en hiver et surtout de millets rustiques en été. L’irrigation reste assez peu importante, à cause de la rareté des ressources hydrauliques. Cependant, la construction du barrage de Bakhra à la sortie de l’Himālaya a permis d’alimenter en eau le grand canal du Rājasthān, dont la construction a été achevée récemment. Un périmètre irrigué de grandes dimensions est donc en voie de constitution dans le nord de la plaine.
La plaine sèche, malgré la faiblesse générale de sa population, possède les deux grandes villes de Jodhpur et Bikaner (anciennes capitales rājpūtes), avec quelques industries de la laine.
Les Aāvalli
Sur plus de 700 km, ils forment une longue chaîne de montagnes moyennes, rugueuses et décharnées, sculptées dans des terrains plissés très anciens appartenant au socle indien. Les altitudes s’abaissent dans le centre, qui a toujours constitué une voie de passage. Nettement plus pluvieux que la plaine occidentale (de 400 à 700 mm), les Arāvalli ont quelques forêts sèches, et les bassins et vallées sont assez bien cultivés, notamment grâce à l’irrigation à l’aide de puits ou de petits réservoirs, les tanks. Cette irrigation permet à certaines régions du sud de cultiver d’assez grandes étendues en hiver, surtout en blé et en pois chiches (gram). La culture d’été est, ici encore, dominée par les millets.
De petits royaumes rājpūts gardaient les cols et contrôlaient les bassins ainsi que la voie de communication nord-sud qui suit le rebord oriental des Arāvalli. Les capitales des plus importants de ces royaumes sont devenues les plus grandes et les plus actives des villes du Rājasthān, notamment Jaipur (la capitale de l’État, 600 000 hab.) et Udaipur (250 000 hab.).
Les marges orientales
Les États rājpūts ont incorporé, à l’est des Arāvalli, une partie de l’Inde centrale humide, souvent connue sous le nom de « plateau du Malvā ». L’agriculture est ici plus productive en raison de la pluviosité, supérieure à 800 mm. Mais il existe des contrastes assez nets entre des domaines défavorisés, au nord (plateaux gréseux à sols médiocres et régions de ravins le long de la Chambal), et une région plus productive, où apparaissent les sols noirs sur laves et le système blé-millet-coton qui leur est lié.
F. D.-D.