Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

radiodiffusion (suite)

Les sociétés nationales sont tenues de produire et de programmer et l’Établissement public de diffuser les émissions correspondant aux campagnes électorales. La radiodiffusion ou la télévision des débats aux assemblées parlementaires s’effectuent sous le contrôle du bureau de chacune de ces assemblées. Un temps d’antenne égal est accordé aux groupes parlementaires de la majorité et à ceux de l’opposition. La redevance est recouvrée par l’État. Son montant est réparti annuellement entre les sociétés nationales de programme et rétablissement public en fonction des critères définis par décret en Conseil d’État.

Lorsque l’édification d’un immeuble de grande hauteur ou d’un groupe d’immeubles nuit à la réception des programmes de télévision par les locataires et copropriétaires du voisinage, les promoteurs doivent faire installer à leurs frais une antenne réémettrice de télévision pour assurer la réception normale des émissions de télévision aux habitants du voisinage. La date d’effet de cette loi est fixée au 1er janvier 1975.


Moyens techniques

1. L’Établissement public dispose à cette date de tous les moyens techniques de diffusion, de relais et d’émission en radio et en télévision. Ces moyens sont constitués de la façon suivante.


Radiodiffusion

• Les équipements fixes comprennent des studios groupés à la Maison de la Radio, dans les délégations régionales et dans divers centres à rayonnement local, soit un total de 140 studios et leurs ateliers de maintenance.

• Les moyens de reportage sont groupés à Issy-les-Moulineaux.

• Des émetteurs permettent la diffusion sur tout le territoire de trois programmes de radiodiffusion en grandes ondes, en petites ondes et en modulation de fréquence. Un de ces programmes transmis uniquement en modulation de fréquence peut être monophonique ou stéréophonique. Les stations d’outre-mer, au nombre de 33, transmettent des programmes locaux adaptés aux régions desservies. Enfin, le centre à ondes courtes d’Allouis émet en 16 langues étrangères des programmes d’informations, au moyen de 20 émetteurs.


Télévision

• Les équipements fixes comprennent 80 studios, 35 salles de projection, 40 magnétoscopes, 80 télécinémas et de nombreux laboratoires de développement des films, ainsi que les régies finales et le centre Nodal.

• Les moyens de reportage sont groupés à Issy-les-Moulineaux.

• Des liaisons hertziennes permettent de relier les centres de production de programme aux centres d’émission assurant la couverture du territoire. Elles ont en charge la totalité du trafic télévision et celui de la modulation de fréquence. Ces liaisons sont reliées aux réseaux de Grande-Bretagne, de Belgique, du Luxembourg, de la Suisse, de l’Italie, de l’Espagne, de l’Algérie, ainsi qu’à la station de Pleumeur-Bodou pour les transmissions par satellite.

• Les émetteurs sont répartis de la façon suivante.
— Les émetteurs de la première chaîne de télévision couvrent 99,5 p. 100 de la population française ; ils émettent en noir et blanc, selon le standard à 819 lignes, dans les bandes métriques I et III, canaux 2 à 12. On compte 45 centres émetteurs de puissance et près de 1 400 réémetteurs locaux de faible puissance.
— Les émetteurs de la deuxième chaîne de télévision couvrent près de 99 p. 100 de la population française ; ils émettent principalement en couleurs, selon le standard à 625 lignes et le procédé Secam dans les bandes décamétriques IV et V, canaux 21 à 69. Ils comprennent 90 centres émetteurs de puissance et plus de 600 réémetteurs.
— Les émetteurs de la troisième chaîne, inaugurée le 31 décembre 1972, émettent en couleurs selon le standard à 625 lignes et le procédé Secam, dans les bandes IV et V. Lorsque son implantation sera terminée, cette chaîne comprendra les mêmes 90 centres émetteurs que ceux de la deuxième chaîne et autant de réémetteurs.
— Les émetteurs des stations d’outre-mer groupent 39 stations de faible puissance.

2. Les sociétés nationales de radiodiffusion et de télévision disposent de l’ensemble des studios de radio et de télévision, avec leurs unités logistiques, pour produire leurs programmes qui sont transmis par les moyens de l’établissement public.

3. La Société de production prend en charge les unités de fabrication film et vidéo Cognacq-Francœur et des Buttes-Chaumont pour la réalisation des films et des enregistrements vidéo, commandés par les sociétés nationales de télévision afin d’obtenir leurs programmes.

R. B.

radioéléments

Éléments chimiques radioactifs. (On écrit aussi radio-éléments.)



Historique

La radioactivité* artificielle est à l’origine des radioéléments, appelés aussi radio-isotopes. Enrico Fermi* constata qu’un flux de neutrons permettait de rendre radioactifs tous les éléments, car, sur le plan de la radioactivité naturelle, seuls les éléments lourds (au-delà du polonium) sont radioactifs, émetteurs généralement de rayonnement α.

Les premiers radioéléments furent fabriqués aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale. Dès 1943, on commença à préparer, par bombardement au cyclotron, puis plus tard dans le réacteur à graphite d’Oak Ridge (Tennessee), de l’iode 131 et du phosphore 32. Les premiers envois américains à l’étranger eurent lieu à la fin de 1947.

À partir de 1948, les Anglais furent en mesure de fabriquer à Harwell (Berkshire) des radioéléments et de les exporter.

La première réalisation française dans le domaine nucléaire date de 1948 avec la construction de la pile Zoé. Celle-ci permit de fabriquer quelques radioéléments à période courte, et les premières livraisons furent faites aux utilisateurs français dans le milieu de l’année 1949.


Techniques de production

Les radioéléments peuvent s’obtenir soit par bombardement des noyaux des atomes des éléments à l’aide d’un flux de neutrons dans les réacteurs nucléaires, soit à partir des produits de fission et de « vaches à isotopes ».