Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Q

quiétisme (suite)

 L. Guerrier, Madame Guyon, sa vie, sa doctrine, son influence (Didier, 1881). / H. Bremond, Apologie pour Fénelon (Perrin, 1910). / F. Varillon, Fénelon et le pur amour (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1957). / L. Cognet, le Crépuscule des mystiques (Desclée, 1958). / J. R. Armogathe, le Quiétisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1973).

Madame Guyon

1648

Naissance à Montargis, dans une très riche famille, de Jeanne-Marie Bouvier de La Motte.

1664

Mariage avec Jacques Guyon, seigneur du Chesnoy, possesseur d’une grande fortune.

1671

Rencontre du père barnabite François La Combe par l’entremise de son frère, qui est du même ordre.

1676

Mort de Jacques Guyon du Chesnoy.

1681

L’évêque de Genève, Jean d’Aranthon d’Alex (1620-1695), lui propose de fonder une maison de « Nouvelles-Catholiques » à Gex. Elle y retrouve le père La Combe.

1682

Elle se sépare de l’évêque de Genève et quitte Gex. À Thonon, elle commence son apostolat mystique et écrit son premier ouvrage, les Torrents.

1684

Son enseignement mystique a un vif succès à Grenoble, où elle se heurte à l’évêque Étienne Le Camus (1632-1707).

1685

Parution de son plus célèbre livre : Moyen court et très facile pour l’oraison que tous peuvent pratiquer très aisément. Vif succès. Les Capucins s’en font les propagateurs.

1686

Arrivée de Mme Guyon à Paris.

1688

L’archevêque de Paris, François de Harlay de Champvallon (1625-1695), fait enfermer Mme Guyon chez les Visitandines. Sur l’intervention de Mme de Maintenon, elle est relâchée quelques mois après. Première rencontre avec Fénelon.

1688-1693

Ses doctrines se répandent parmi les élèves de Saint-Cyr.

1693

Sur la demande de Mme de Maintenon, Bossuet examine les écrits de Mme Guyon.

1694

Examen des doctrines de Mme Guyon par Bossuet, l’évêque Louis Antoine de Noailles (1651-1729) et Louis Tronson (1622-1700), réunis à Issy.

1695

Participation de Fénelon aux conversations d’Issy. Publication des trente-quatre articles sur la vie intérieure. Arrestation de Mme Guyon en décembre, et internement à Vincennes.

1696

Libération de Mme Guyon.

1698-1703

Internement à la Bastille.

1703-1706

Exil à Dizier.

1706-1717

Séjour à Blois, d’où elle entretient une abondante correspondance spirituelle.

1717

Mort à Blois.

Quimper

Ch.-l. du départ. du Finistère* ; 60 510 hab. (Quimpérois).


Préfecture, centre administratif, ville-marché à l’échelle d’une région de 350 000 habitants (le Sud-Finistère), carrefour et capitale d’une région touristique très attractive, la Cornouaille, Quimper est le type même des « villes moyennes » françaises au charme un peu désuet, mais d’une vitalité indéniable. Comme de nombreuses cités bretonnes, Quimper (en breton Kemper, confluent) est, à 16 km de la mer, une ville de fond de ria qui s’est développée au lieu de convergence de petites rivières (Odet, Jet, Steïr) très encaissées dans le plateau cornouaillais. Cet encaissement explique l’aspect très vallonné du site, dominé par la colline du Frugy. Sous l’occupation romaine, la ville s’élevait sur le site de l’actuel faubourg de Locmaria (identifié à l’ancienne Civitas Aquilonia), construit au pied du Frugy, près d’un gué sur l’Odet. Au Moyen Âge, Quimper, ville épiscopale, fut protégée, à partir du xiiie s., par de solides remparts. La cité (appelée vers le xive s. Civitas Corisopitum) était peuplée d’artisans et de marchands aisés qui construisirent, autour de la cathédrale Saint-Corentin (premier évêque), les demeures qui font le charme de son centre historique. Aux xviie-xviiie s., ville riche et port actif (l’estuaire abritait jusqu’à 100 vaisseaux), elle connut une intense activité religieuse, avec la construction de nombreux monastères. C’est une cité de 9 000 habitants (rebaptisée en 1793 Montagne-sur-Odet) que la législation révolutionnaire choisit comme chef-lieu du Finistère ; le xixe s. vit, avec le développement des nouvelles administrations départementales, le renforcement des fonctions essentielles des siècles précédents, administratives, judiciaires, ecclésiastiques et scolaires, mais aussi l’accroissement de l’influence commerciale sur une proche région en expansion économique.

Malgré un gros effort d’aménagement, la ville moderne était gênée dans son développement spatial, par des limites communales étroites. C’est en 1959-60 seulement que la fusion avec les trois communes semi-rurales voisines d’Ergué-Armel (3 356 ha et 9 049 hab.), de Penhars (1 502 ha et 7 187 hab.), de Kerfeunteun (3 215 ha et 5 655 hab.) permettait à Quimper (192 ha et 19 352 hab.) de rompre les contraintes du site géographique primitif, et, en gagnant les vastes terrains disponibles du plateau, de développer ses possibilités humaines et économiques. Depuis, l’essor est constant : de 1962 à 1968, la population de l’agglomération a progressé de 14 p. 100. En 1973, Quimper, deuxième ville du département, est une cité jeune (sa croissance est due pour 45 p. 100 au solde positif du mouvement naturel) qui profite du fort exode des campagnes cornouaillaises.

Cette croissance démographique et la longue absence d’urbanisme dirigé expliquent une crise de logement aggravée par la vétusté, l’inconfort et le surpeuplement des maisons du cœur urbain. L’extension spatiale récente (60 p. 100 de 1954 à 1968) est due au choix préférentiel d’un habitat en pavillons individuels dans l’urbanisme actuel.

Malgré ce développement urbain, les fonctions évoluent peu. Regroupant toutes les directions des services de l’État, dotée depuis peu d’établissements universitaires, Quimper est avant tout une ville administrative où les services publics font vivre le cinquième des familles. Ville-pont et carrefour vital de la Cornouaille, c’est aussi un marché dont le cœur bat toujours dans les vieilles rues actives autour de la cathédrale. Dominée par la silhouette élancée de cet édifice entièrement gothique dont la construction s’est échelonnée du xiiie à la fin du xve s. (et même au xixe s., où furent montées les flèches), Quimper attire l’été des flots de touristes. Ceux-ci aiment à s’attarder sur les quais boisés de l’Odet ou dans les vieilles rues étroites au nom évocateur (place au Beurre, rue du Salé, rue Kéréon), bordées de maisons anciennes très pittoresques. Ville tertiaire (60,7 p. 100 de la population active en 1968), Quimper voit quelque peu s’atténuer ce caractère par une lente évolution du secteur secondaire (33 p. 100), représenté par une poussière de petites entreprises aux activités très diversifiées. Si la faïencerie, héritée du xviie s., est toujours vivante dans deux manufactures, les principaux établissements, à l’étroit dans les vieux quartiers, ou le plus souvent émigrés sur les nouvelles zones industrielles municipales ou privées, travaillent dans l’agro-alimentaire (laiteries, conserveries, salaisons, biscuiteries), l’habillement et la petite industrie mécanique et électrique.