Ch.-l. du départ. du Finistère* ; 60 510 hab. (Quimpérois).
Préfecture, centre administratif, ville-marché à l’échelle d’une région de 350 000 habitants (le Sud-Finistère), carrefour et capitale d’une région touristique très attractive, la Cornouaille, Quimper est le type même des « villes moyennes » françaises au charme un peu désuet, mais d’une vitalité indéniable. Comme de nombreuses cités bretonnes, Quimper (en breton Kemper, confluent) est, à 16 km de la mer, une ville de fond de ria qui s’est développée au lieu de convergence de petites rivières (Odet, Jet, Steïr) très encaissées dans le plateau cornouaillais. Cet encaissement explique l’aspect très vallonné du site, dominé par la colline du Frugy. Sous l’occupation romaine, la ville s’élevait sur le site de l’actuel faubourg de Locmaria (identifié à l’ancienne Civitas Aquilonia), construit au pied du Frugy, près d’un gué sur l’Odet. Au Moyen Âge, Quimper, ville épiscopale, fut protégée, à partir du xiiie s., par de solides remparts. La cité (appelée vers le xive s. Civitas Corisopitum) était peuplée d’artisans et de marchands aisés qui construisirent, autour de la cathédrale Saint-Corentin (premier évêque), les demeures qui font le charme de son centre historique. Aux xviie-xviiie s., ville riche et port actif (l’estuaire abritait jusqu’à 100 vaisseaux), elle connut une intense activité religieuse, avec la construction de nombreux monastères. C’est une cité de 9 000 habitants (rebaptisée en 1793 Montagne-sur-Odet) que la législation révolutionnaire choisit comme chef-lieu du Finistère ; le xixe s. vit, avec le développement des nouvelles administrations départementales, le renforcement des fonctions essentielles des siècles précédents, administratives, judiciaires, ecclésiastiques et scolaires, mais aussi l’accroissement de l’influence commerciale sur une proche région en expansion économique.
Malgré un gros effort d’aménagement, la ville moderne était gênée dans son développement spatial, par des limites communales étroites. C’est en 1959-60 seulement que la fusion avec les trois communes semi-rurales voisines d’Ergué-Armel (3 356 ha et 9 049 hab.), de Penhars (1 502 ha et 7 187 hab.), de Kerfeunteun (3 215 ha et 5 655 hab.) permettait à Quimper (192 ha et 19 352 hab.) de rompre les contraintes du site géographique primitif, et, en gagnant les vastes terrains disponibles du plateau, de développer ses possibilités humaines et économiques. Depuis, l’essor est constant : de 1962 à 1968, la population de l’agglomération a progressé de 14 p. 100. En 1973, Quimper, deuxième ville du département, est une cité jeune (sa croissance est due pour 45 p. 100 au solde positif du mouvement naturel) qui profite du fort exode des campagnes cornouaillaises.
Cette croissance démographique et la longue absence d’urbanisme dirigé expliquent une crise de logement aggravée par la vétusté, l’inconfort et le surpeuplement des maisons du cœur urbain. L’extension spatiale récente (60 p. 100 de 1954 à 1968) est due au choix préférentiel d’un habitat en pavillons individuels dans l’urbanisme actuel.
Malgré ce développement urbain, les fonctions évoluent peu. Regroupant toutes les directions des services de l’État, dotée depuis peu d’établissements universitaires, Quimper est avant tout une ville administrative où les services publics font vivre le cinquième des familles. Ville-pont et carrefour vital de la Cornouaille, c’est aussi un marché dont le cœur bat toujours dans les vieilles rues actives autour de la cathédrale. Dominée par la silhouette élancée de cet édifice entièrement gothique dont la construction s’est échelonnée du xiiie à la fin du xve s. (et même au xixe s., où furent montées les flèches), Quimper attire l’été des flots de touristes. Ceux-ci aiment à s’attarder sur les quais boisés de l’Odet ou dans les vieilles rues étroites au nom évocateur (place au Beurre, rue du Salé, rue Kéréon), bordées de maisons anciennes très pittoresques. Ville tertiaire (60,7 p. 100 de la population active en 1968), Quimper voit quelque peu s’atténuer ce caractère par une lente évolution du secteur secondaire (33 p. 100), représenté par une poussière de petites entreprises aux activités très diversifiées. Si la faïencerie, héritée du xviie s., est toujours vivante dans deux manufactures, les principaux établissements, à l’étroit dans les vieux quartiers, ou le plus souvent émigrés sur les nouvelles zones industrielles municipales ou privées, travaillent dans l’agro-alimentaire (laiteries, conserveries, salaisons, biscuiteries), l’habillement et la petite industrie mécanique et électrique.