Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Puy-de-Dôme. 63 (suite)

Le Puy-de-Dôme représente à l’évidence la région la mieux douée et la plus riche d’avenir de tout le Massif central. Les principaux problèmes de son développement sont le dépeuplement excessif de certaines régions montagneuses, l’expansion anarchique de l’agglomération clermontoise aux dépens des riches terres de Limagne, la restructuration de l’agriculture des plateaux et l’amélioration des relations vers l’extérieur (autoroute prévue vers la vallée du Rhône avant 1980).

P. B.

➙ Auvergne / Clermont-Ferrand.

Pycnogonides

Classe d’Arthropodes* marins apparentés aux Arachnides*.


Les Pycnogonides, également appelés Pantopodes, se rencontrent dans toutes les mers, depuis le littoral jusqu’aux grandes profondeurs (7 000 m) ; surtout marcheurs, ils restent sur le fond, habituellement près des Hydraires ou des Bryozoaires, qui constituent leur nourriture. On en compte environ 500 espèces, dont une vingtaine sur les côtes de France. Les principaux genres sont le genre Pycnogonum et le genre Nymphon.

Chez les formes littorales, le corps dépasse rarement 1 cm de long (Pycnogonum littorale), alors que les formes abyssales atteignent de plus grandes tailles : Colossendeis mesure 5 cm de long et porte des pattes de 30 cm. Il se subdivise en trois parties.
1. La tête, ou céphalon, se prolonge par une trompe portant la bouche à son extrémité et formée de trois pièces, une dorsale et deux latéro-ventrales ; à la base de la trompe, un tubercule montre quatre yeux simples, analogues à ceux des Arachnides. La tête porte également une paire de chélicères terminées par une pince, une paire de palpes et une paire d’appendices très particuliers, les ovigères. Chélicères et palpes manquent dans certains genres ; les ovigères sont toujours présents chez les mâles, qui portent les œufs après la ponte.
2. Le tronc montre souvent des segments apparents ; il porte quatre paires de pattes locomotrices, parfois cinq (Pentanymphon) et même six. Mis à part des genres comme le genre Pycnogonum, dont les pattes sont courtes et épaisses, ces appendices se signalent par leur longueur et leur minceur, ce qui explique le terme de Pantopodes (« tout en pattes ») ; ils comportent huit articles, s’autotomisent facilement et peuvent régénérer. L’appareil digestif y envoie des cæcums, ainsi que dans les appendices céphaliques.
3. L’abdomen est réduit à un court mamelon sans segments ni appendices, portant simplement l’anus.

Parfois tapis sous les pierres, les Pycnogonides déambulent d’habitude lentement sur le substrat ; ils peuvent nager en déplaçant leurs pattes de haut en bas. Pour se nourrir, ils dilacèrent les tissus des Hydraires avec leurs chélicères et portent les lambeaux à leur bouche, à moins qu’ils n’enfoncent directement leur trompe dans leur proie. Ils n’ont pas d’appareil respiratoire spécialisé et respirent par leurs téguments.

Les sexes sont séparés, et les orifices génitaux s’ouvrent à la base des pattes. Les Pycnogonides se réunissent au moment de la reproduction, et, après les avoir fécondés, les mâles fixent sur leurs pattes ovigères les œufs pondus par les femelles et les conservent jusqu’à l’éclosion. La larve qui naît, ou protonymphon, ne possède que trois paires d’appendices, correspondant aux appendices céphaliques de l’adulte. Les larves restent parfois accrochés au mâle, mais souvent mènent une vie libre au milieu des Hydraires coloniaux ou bien se fixent sur eux en véritables ectoparasites.

Le développement s’achève par une métamorphose, au cours de laquelle les appendices larvaires régressent et sont remplacés par les chélicères, les palpes et les ovigères, tandis que les pattes locomotrices se différencient à partir d’une ébauche.

Par plusieurs caractères, les Pycnogonides se rapprochent des Arachnides : présence de chélicères, structure des yeux et des centres nerveux ; mais la présence des ovigères, la structure de la trompe, le nombre variable d’appendices ambulatoires et l’habitat marin font d’eux un groupe à part, dont la place phylogénétique est encore incertaine ; le rameau original que les Pycnogonides constituent s’est sans doute détaché anciennement ; en tout cas, dès le Dévonien existaient des formes assimilables aux Pantopodes actuels (Palæopantopus, d’Allemagne).

M. D.

 E.-L. Bouvier, Pycnogonides (Lechevallier, 1923).

Pygmées

Ethnie qui occupe la zone de la forêt équatoriale allant de l’océan Atlantique aux grands lacs à l’est. Elle regroupe entre 100 000 et 200 000 personnes. On trouve des Pygmées au Cameroun, au Gabon, au Congo-Brazzaville, entre le fleuve Sanaga au nord, l’Oubangui à l’est et le Niari au sud-ouest.


Ils sont nommés Twas ou Cwas au Zaïre (Congo-Kinshasa) et Mboutis au nord-est. Ce dernier groupe a été particulièrement bien étudié et représente environ 40 000 personnes.

Les Pygmées sont les plus petits hommes du monde, puisque la moyenne masculine est de 1,44 m. Ils furent découverts dans l’Antiquité lors d’une expédition vers les sources du Nil.

Ils vivent de la chasse et de la cueillette en établissant des campements provisoires dans la forêt. Ce sont les femmes qui construisent les huttes, arrondies et recouvertes de feuilles imperméables. Les hommes, chasseurs, possèdent les filets et tuent les animaux avec des lances (éléphant) ou des couteaux. Ils chassent aussi à l’arc. L’instrument est adapté à leur taille (65 cm à la corde) ; il est fait de bois solide courbé à la chaleur ; la corde est en rotin. Les adolescents et les femmes rabattent le gibier, tandis que les vieillards piègent le petit gibier ou fabriquent au camp des outils. La chasse collective se pratique par groupe de sept ou de trente chasseurs. Le produit de la chasse est partagé, même si c’est une chasse individuelle. Lorsque les ressources de la forêt sont épuisées, le groupe se déplace ; il n’y a pas de constitution d’un terroir, et le nomadisme ne dépasse pas les limites du territoire de chasse des ancêtres.

Aucune organisation politique n’unit les Pygmées entre eux.