Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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porcelaine (suite)

L’art de la porcelaine en Chine et au Japon

Pour les Chinois, la translucidité et la blancheur ne sont pas des critères nécessaires à la définition de la porcelaine. Il suffit que la matière soit dure, vitrifiée et, surtout, qu’elle rende à la percussion une certaine sonorité. Le même terme désigne ainsi les grès, les porcelaines et toutes les étapes intermédiaires (v. Chine).

Les fouilles menées en Chine depuis 1949 attestent l’existence d’une protoporcelaine dès le milieu du IIe millénaire av. J.-C. et le développement des protocéladons (grès à couverte variant du jaune au bleu-vert) à partir du iiie s. de notre ère. Bien que le procédé des couvertes feldspathiques ait été d’abord utilisé au Henan (Ho-nan), la Chine du Centre-Sud (Anhui [Ngan-houei], Jiangsu [Kiang-sou], Zhejiang [Tchö-kiang]) apparaît comme une région particulièrement créatrice, peut-être même le berceau de la porcelaine en Chine. La première mise au point technique remonte à la fin du vie s., mais la fabrication de la porcelaine, recherchée et imitée dans le monde entier, restera longtemps un mystère.

À partir du xive s., de grandes collections se constituent au Moyen-Orient (Téhéran, Istanbul), puis en Occident. Les « porcelaines de commande », aux formes et aux décors souvent abâtardis, patronnées par les compagnies des Indes orientales, affluent sur les marchés d’Europe et d’Amérique du xviie au xixe s.

Depuis le début du xxe s., une appréciation nouvelle des qualités authentiques de la céramique chinoise se fait jour. L’enthousiasme du dernier quart du xixe s. pour les productions impériales du début des Qing (Ts’ing) — familles verte et rose, biscuits Kangxi (K’ang-hi) — est remplacé par un intérêt accru pour les pièces plus anciennes. Les progrès de la sinologie permettent d’identifier les porcelaines des Ming, puis celles des Song. Enfin, l’époque Yuan se signale par des innovations majeures et riches d’avenir.

En Extrême-Orient, comme en Occident, publications et expositions se multiplient. Les travaux archéologiques apportent des preuves indiscutables de datation, permettent de regrouper des séries et de mieux connaître la production des fours provinciaux, notamment ceux de la Chine du Sud, qui travaillaient pour la consommation courante et le marché d’outre-mer (Asie du Sud-Est, Philippines).

Au Japon, la fabrication de la porcelaine ne remonte qu’au début du xviie s. Elle fut réalisée grâce aux progrès des techniques de cuisson et à la découverte de gisements de kaolin, près d’Arita (Kyūshū), par le potier coréen Risampei. Imitant tout d’abord les modèles chinois et coréens (v. Corée) peints en bleu sous couverte, les productions d’Arita recourent par la suite aux émaux, apportés du continent par les Hollandais. Ces pièces sont appelées en Occident imari, du nom du port d’où elles étaient exportées vers l’Europe, sous la direction de la Compagnie hollandaise des Indes orientales. Vers le milieu du xixe s., le goût pour les rehauts dorés et les motifs lourds amènera une baisse de la qualité.

À Arita, deux ateliers se distinguent par la beauté des pâtes, des décors et des couvertes : celui de Sakaida Kakiemon, où les motifs floraux très légers, en rouge, turquoise et jaune laissent une large place au fond blanc laiteux ; celui de la famille Nabeshima, daimyō de la province de Saga, où l’on fabrique surtout de la vaisselle de table, par exemple des plats creux à haut pied orné de dents de scie peintes en bleu sous couverte.

Établie par les daimyō de Kaga (Honshū occidental), la fabrique de Kutani, active dans les années 1660-1670, s’inspire des techniques d’Arita. Les pièces, moins élégantes, frappent par la densité de leurs émaux (vert, bleu, aubergine, ocre), qui, sur certains plats, recouvrent toute la surface.

Au début du xixe s., l’usage de la porcelaine, associée à la vie quotidienne, entraîne l’ouverture de nombreux fours dans les provinces, mais ne suscite plus de créations originales.

F. D.

➙ Faïence / Poterie.

 G. Vogt, la Porcelaine (Libr. et impr. réunies, 1893). / X. de Chavagnac et A. de Grollier, Histoire des manufactures françaises de porcelaine (A. Picard et fils, 1906). / W. B. Honey, French Porcelain of the 18th Century (Londres, 1950). / R. S. Jenyns, Later Chinese Porcelain, the Ch’ing Dynasty, 1644-1912 (Londres, 1951) ; Ming Pottery and Porcelain (Londres, 1 953) ; Japanese Porcelain (Londres, 1965). / B. Gray, Early Chinese Pottery and Porcelain (Londres, 1953). / H. M. Garner, Oriental Blue and White (Londres, 1954 ; 2e éd., 1964). / D. Lion-Goldschmidt, les Poteries et porcelaines chinoises (P. U. F., 1957). / G. M. Gompertz, Chinese Celadon Wares (Londres, 1958). / M. David, Ceramiche et porcellane cinesi (Milan, 1966). / G. Le Duc et H. Curtil, Marques et signatures de la porcelaine française (Massin, 1970). / M. Danckert, Manuel de la porcelaine européenne (trad. de l’all., Bibl. des arts, 1973).

Porcins

Mammifères à sabots (ongulés), non ruminants, mais cependant artiodactyles (l’axe de symétrie de leurs pieds passe entre les 3e et 4e doigts, qui sont prédominants). Le doigt 1 n’existe pas, et les doigts 2 et 5 ne portent pas toujours au sol pendant la marche.


Les familles de porcins

Les Porcins ont tous un corps massif, sont bas sur pattes, ont un poil rare, mais un abondant pannicule adipeux dermique. Leur estomac est simple. Ils se divisent en deux familles, les Suidés et les Hippopotamidés.


Les Suidés

Le type de cette famille est le Sanglier (Sus scrofa). Il peut atteindre 1,80 m de long et 1 m de haut, chez certains Sangliers des Carpates. La laie est bien plus petite. Le pelage est fait de grosses soies noires à pointes rousses, émergeant d’une bourre très épaisse ; son aspect général est gris-noir et jaunâtre. Le Sanglier a sur le front et le dessus du cou une crinière qui se hérisse quand il est en colère.