Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

polytherme (suite)

Isolation des parois

Afin de réduire le plus possible les déperditions de froid, toutes les parois limitant les compartiments réfrigérés, murailles du navire, ponts et cloisons, doivent être isolées. L’isolant utilisé a longtemps été le liège, remplacé maintenant par des produits plus légers et moins inflammables, comme la laine de verre ou de roche, et les mousses de matières plastiques, notamment le chlorure de polyvinyle, le polyuréthanne et le polystyrène. L’efficacité de l’isolation s’exprime par un coefficient global d’échange correspondant au nombre de calories perdues par mètre carré de paroi, par heure et par degré Celsius de différence de température entre l’air extérieur et l’air intérieur. Ce coefficient est vérifié expérimentalement à la livraison du navire, l’efficacité de l’isolation étant d’autant plus grande qu’il est plus faible.


Contrôle de l’installation frigorifique

Les polythermes modernes sont habituellement automatisés, et des dispositifs de régulation automatique assurent dans les compartiments réfrigérés le maintien de la température préalablement fixée, ou température de consigne. Des sondes thermoélectriques réparties dans les compartiments à marchandises permettent le contrôle des températures à partir de la timonerie et l’impression du journal frigorifique. Des températures anormales déclenchent des alarmes audio-visuelles. Des informations complémentaires sont données dans les centrales, où les interventions éventuellement nécessaires sont effectuées.


Arrimage des chargements

Les bananes ont été longtemps transportées sous forme de régimes, superposés sur plusieurs plans, ce qui nécessitait l’installation de « parcs » constitués par des épontilles et des cloisons à claire-voie démontables. Actuellement, les régimes sont, le plus souvent, découpés en mains qui sont mises dans des cartons dont l’arrimage n’exige pas de dispositions particulières. Il en est de même pour les autres espèces de fruits, qui sont habituellement placés dans des caisses à claire-voie. Les quartiers de viande, destinés à une consommation rapide, sont suspendus les uns contre les autres à des crochets. Les viandes congelées peuvent être transportées sous forme de quartiers empilés en vrac ou en caisses, comme la plupart des autres produits congelés.


Manutentions

Sur les cargos polythermes transportant uniquement des denrées réfrigérées, les écoutilles de chargement sont normalement de dimensions restreintes, afin de réduire les déperditions calorifiques, surtout pendant les manutentions. Cependant, sur les polythermes polyvalents, elles ont souvent des dimensions analogues à celles des cargos ordinaires. D’autre part, les entreponts supérieurs possèdent de nombreuses portelones, portes de chargement sur la coque qui permettent la manutention des marchandises au moyen de tapis roulants, de sauterelles ou de glissières à rouleaux, ou encore par le procédé chariot à chariot. Pour les compartiments inférieurs, les cartons ou les régimes de bananes sont embarqués ou débarqués à l’aide de norias placées dans les écoutilles, constituant une chaîne de manutention continue entre le navire et le hangar du quai. Pour d’autres types de conditionnement des marchandises, on utilise les moyens traditionnels du navire, mâts de charge ou grues, ou des engins de levage de quai.

E. C.

➙ Construction navale / Marine / Navire / Navire de commerce / Port.

 F. Maillot, les Principaux types de navires de commerce. Polythermes (École nat. sup. de techniques avancées, 1970). / B. Parizot, les Types de navires. Navires de commerce (École nat. sup. de techniques avancées, 1970).

Pombal (Sebastião José de Carvalho e Melo, marquis de)

Homme d’État portugais (Lisbonne 1699 - Pombal, près de Coimbra, 1782).



L’homme

Dans divers pays européens, la période dite « du despotisme éclairé » est traditionnellement accolée au nom d’un souverain ; ce n’est pas le cas au Portugal*. C’est un ministre qui, dans ce pays, a su restaurer l’autorité royale et tenir à bout de bras, entre deux souverains effacés, une monarchie défaillante.

Sebastião de Carvalho appartient à la petite noblesse de province, catégorie sociale qui, après la période des grands du début du siècle, cherche à se faire une place dans la vie du pays. D’aucuns ont voulu voir dans sa politique contre la haute noblesse le ressentiment d’un parvenu. Il serait plus juste d’y voir un sens de l’État porté au plus haut point. Son expérience — onze ans de missions à Londres, puis à Vienne —, son énergie — il en a fait preuve au lendemain du désastre de 1755 à Lisbonne —, Pombal les a mises tout entières au service de son pays. Secrétaire aux Affaires étrangères et à la Guerre en 1750, il fut promu secrétaire aux Affaires du royaume en 1756 et, « sans avoir le titre de Premier ministre, il en exerça toutes les fonctions ». Dans l’accomplissement de sa tâche, il se heurta à deux redoutables adversaires : la grande noblesse et l’Église ; de là son apparente dureté. En outre, Pombal a été, en quelque sorte, un homme seul : il a eu des exécutants fidèles, des collaborateurs dévoués, mais, pour mener à bien sa politique, il n’a jamais pu compter sur un grand courant d’opinion. Les deux principales classes sociales lui étant hostiles, seule la bourgeoisie put se rallier à sa politique, mais elle fut trop faible pour prétendre jouer un rôle important. Aussi, pour s’imposer, Pombal a-t-il dû frapper et parfois fort. Mais il ne faudrait pas, pour autant, en faire un dictateur sanguinaire comme le veut une légende noire née dans les cercles réactionnaires de l’entourage de Marie Ire de Bragance*. Pour critiquables et imparfaits qu’ils soient, les résultats qu’il a réussi à obtenir n’en sont que plus remarquables.