Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

pliage (suite)

Machines à plier universelles

Appelées encore plieuses, ces machines sont constituées par une table mobile pouvant pivoter autour d’un axe horizontal disposé à l’avant d’un ensemble de deux mâchoires, dont l’une, fixe, constitue la partie avant d’une table fixe et dont l’autre, mobile, permet le serrage de la tôle sur cette table fixe. L’axe de rotation de la table mobile est réglable suivant l’épaisseur de la tôle à plier, de même que la distance de cet axe à la face avant de la lame d’acier solidaire de la table pivotante.


Machines à cintrer

Encore appelées machines à rouler, ces machines sont constituées par trois ou cinq rouleaux horizontaux parallèles. Dans la machine à trois rouleaux, la tôle est posée sur les deux rouleaux inférieurs, et le rouleau supérieur mobile verticalement vient déformer la tôle en appui sur les deux autres. Lorsque le rouleau supérieur est en place, le cintrage de la quasi-totalité de la tôle s’obtient en faisant tourner les rouleaux à vitesse constante, de manière que la tôle passe régulièrement entre les trois rouleaux. Lorsque le rouleau supérieur est démontable, on peut ainsi former des viroles entièrement refermées. Ces machines à trois rouleaux présentent l’inconvénient de laisser subsister des plats au début et à la fin des tôles ainsi cintrées. Les machines à quatre rouleaux permettent un cintrage plus régulier.

Grâce à elles, on peut également façonner des viroles coniques, si l’on règle obliquement la position des rouleaux latéraux.


Presses à plier

Encore appelées presses plieuses, ces machines sont de conception analogue aux presses d’emboutissage et de découpage, à l’exception du coulisseau qui est de très grande longueur et de très faible largeur afin d’être spécialement adapté au pliage de tôles de grandes dimensions. Le bâti de ces machines est généralement en acier mécano-soudé, et l’effort de fermeture (pouvant aller de quelques dizaines de tonnes pour les petites machines à quelques centaines de tonnes pour les grandes) est obtenu soit par un système mécanique, soit par des vérins hydrauliques.

Pour plier des tôles minces jusqu’à 1,5 mm d’épaisseur, on procède à fond de matrice ou en frappe, comme pour l’emboutissage. La matrice est fixée sur le tablier inférieur de la presse, et le poinçon est fixé à la partie inférieure du coulisseau mobile.

Pour plier des tôles épaisses, on procède par pliage en l’air : les sections de la matrice et du poinçon sont chacune en V d’angle bien inférieur à l’angle de pliage à réaliser. On arrête la descente du coulisseau à une position prédéterminée, telle qu’après remontée de l’ensemble poinçon et coulisseau la tôle garde une pliure d’angle dièdre α cherché.


Profileuses

Ces machines à plier utilisent un grand nombre de rouleaux de forme. Elles sont surtout utilisées dans l’industrie aérospatiale ainsi que pour la fabrication de caravanes et de panneaux de façade d’immeubles.

G. F.

➙ Chaudronnerie / Découpage / Emboutissage / Estampage / Matriçage.

 R. Neveu et O. Pireaux, Technologie générale professionnelle, t. I (Dunod, 1958). / A. Quercy, le Travail des métaux en feuille (Dunod, 1962). / R. Quatremer, Découpage-emboutissage (Delagrave, 1966).

plomb

Corps simple métallique.


Généralités


Découverte

Le plomb était connu dans l’Antiquité et distingué de l’argent, que l’on savait déjà extraire du plomb argentifère par coupellation. La coupellation repose sur une oxydation qui ne porte que sur le plomb et laisse inattaqué l’argent. Les Crétois et les Mycéniens utilisèrent le plomb. On fit des bronzes au plomb. Hérodote rapporte que les Grecs avaient coutume de badigeonner leurs navires au minium. Les Romains fabriquaient en plomb différents récipients et connaissaient sa toxicité. Le plomb, un des sept métaux connus dans l’Antiquité, était associé à la planète Saturne.


État naturel

Le plomb, qui constitue 2.10–4 p. 100 de la lithosphère, existe surtout à l’état de sulfure, la galène PbS.


Atome

L’élément a le numéro atomique 82 et appartient au groupe IV B, et la structure électronique de l’atome dans son état fondamental est représentée par 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 3d10, 4s2, 4p6 4d10, 4f14, 5s2, 5p6, 5d10, 6s2, 6p2. Les énergies successives d’ionisation sont en électrons-volts : 7,43 ; 15,08 ; 32,17 ; 42,04 ; 69,86 ; et il apparaît que les deux premiers électrons sont assez nettement plus faciles à arracher que les suivants. Le rayon de l’atome est de 1,54 Å, celui du cation Pb2+ de 1,32 Å et celui d’un cation Pb4+ est évalué à 0,84 Å. Il en résulte, comme pour l’étain, deux séries de dérivés : les dérivés plombeux, correspondant au nombre d’oxydation II, et les dérivés plombiques du plomb IV.


Corps simple

Le plomb est un métal dense (d = 11,54) et fusible (tf = 327 °C). Il forme divers alliages fusibles. Il est mou et se laisse facilement façonner en feuilles, en tubes et en fils.

À l’air humide, il se recouvre d’une couche protectrice ; de même, l’eau usuelle (légèrement chargée de carbonate et de sulfate de calcium) forme un enduit protecteur sur le plomb (qui est couramment utilisé pour la distribution de l’eau potable) ; par contre, l’eau ne contenant que de l’oxygène dissous (eau de pluie) attaque le plomb lentement en produisant de l’hydroxyde de plomb toxique. Les halogènes et le soufre s’unissent facilement au plomb ; l’acide sulfurique peut être conservé dans le plomb, alors que l’acide nitrique l’attaque vivement.

Le plomb fondu réagit avec l’oxygène de l’air.


Principaux dérivés

On connaît différents oxydes constituant trois phases distinctes dont la composition n’est pas toujours strictement fixée à un rapport simple du nombre d’atomes des deux éléments.