Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

Ourouk (suite)

La ville de royauté (IIIe millénaire)

Les habitants du site de Warka continuent certainement leurs grands travaux après la fin du IVe millénaire, mais les monuments suivants échappent à l’archéologie du fait des nivellements opérés au xxiie s. Heureusement, à ce moment, les textes commencent à nous renseigner sur l’histoire d’Ourouk. Les listes de la fin du IIIe millénaire et du début du IIe qui énumèrent les lignées locales ayant exercé la royauté sur le Pays (à peu près la basse Mésopotamie) placent après le Déluge une dynastie de Kish, puis la Ire dynastie d’Ourouk, qui débute par des dieux ou des héros avec des règnes d’une longueur invraisemblable ; ils deviennent plus courts après celui du cinquième roi, le fameux Gilgamesh, à qui la tradition attribuera la grande enceinte de la ville, qui, avec 900 tours, mesure 10 km ; et bientôt, des noms sémitiques se mêlent aux noms sumériens. À ces rois succèdent la IIe dynastie d’Ourouk des listes, puis une lignée qui gouverne également la ville d’Our. Lougal-zaggesi, vicaire d’Oumma, qui s’installe ensuite à Ourouk, d’où il domine toute la Mésopotamie (v. 2375-2350), constitue à lui seul la IIIe dynastie de la grande cité. Cette dernière est ensuite incorporée par Sargon, vainqueur de Lougal-zaggesi, à l’empire de la dynastie d’Akkad* (v. 2230-2160). Puis, lorsque cette domination s’est effondrée, une IVe dynastie d’Ourouk, dont le pouvoir est limité à sa ville, se manifeste vers la fin du xxiiie s., avant que le peuple barbare des Gouti n’impose sa loi aux cités de la Mésopotamie. Et c’est Outou-hegal (2140-2033), seul représentant de la Ve dynastie d’Ourouk, qui chasse les intrus du pays des Deux Fleuves. À sa mort, sa ville est réunie à l’empire constitué par la IIIe dynastie d’Our* (2133-2025), dont les deux premiers rois font de grands travaux à Ourouk, en particulier la construction pour Innin d’une ziggourat dans l’Eana. Après la chute de l’empire d’Our, Ourouk passe sous la domination des rois d’Isin, puis sous celle d’une dynastie locale (1863-1801), fondée par Sin-Kâshid, chef de la tribu amorrite Amnânoum. Sa dynastie, qui s’est très vite assimilée au milieu urbain, est détruite par Rîm-Sin, roi de Larsa, qui annexe Ourouk (1801).


La ville sainte (xviiie s. av. J.-C. - iiie s. apr. J.-C.)

Ourouk, qui n’a plus désormais de dynastie locale, doit se contenter du prestige que lui valent les cultes de ses grandes divinités, pour lesquelles les souverains mésopotamiens ne cesseront d’élever et de restaurer des édifices sacrés. Cependant, conquise par Hammourabi*, vainqueur de Rîm-Sin en 1762, elle accepte mal la prédominance de Babylone* et se révolte dès 1740. Mais c’est pour suivre le sort des autres cités du Bas Pays, soumises successivement à la dynastie du pays de la Mer (xviiie-xve s.) et aux rois kassites de Babylone (xvie-xiie s.). Un de ces derniers, Karaindash, y élève, à la fin du xve s., un curieux temple où apparaît pour la première fois le relief mural en briques moulées. Aux époques suivantes, c’est encore l’activité des rois bâtisseurs qui ponctue l’histoire d’Ourouk : Mardouk-apal-iddin II de Babylone (Mérodach-baladan [722-709]), Sargon II d’Assyrie (709-705), Nabuchodonosor II (605-562) et Nabonide (556-539), de Babylone, le Perse Cyrus II (539-530).

De grands changements s’opèrent, après la conquête d’Alexandre (331), sous la dynastie macédonienne des Séleucides (depuis 312). Au iiie s., ces rois font élever de grands temples sur des plans nouveaux, le Resh (« Tête »), pour Anou et sa parèdre Antoum, le prétendu Irigal, la Maison de la fête du Nouvel An, et le culte d’Anou semble l’emporter maintenant sur celui d’Innin. Les « Chaldéens » (astronomes et astrologues) d’Orkhoi (nom grec d’Ourouk) deviennent célèbres dans le monde hellénistique. Mais ce sont là des survivances, et l’attention portée à ces activités vient surtout du fait qu’Ourouk est le dernier centre de la civilisation mésopotamienne traditionnelle. À cette époque, la population de la cité parle et écrit l’araméen et subit une certaine hellénisation, et il n’y a plus que les prêtres et les « Chaldéens » pour employer encore l’écriture cunéiforme, dont le dernier spécimen est un almanach de 75 apr. J.-C.

Déjà la domination des Séleucides en Mésopotamie a été remplacée par celle des rois des Parthes, les Arsacides. Le déclin de la cité sainte se précipite alors, et c’est au milieu de véritables masures que s’élève le dernier temple du site, dédié par des Parthes au dieu Gareus, et l’occupation de Warka ne dépasse guère l’époque de l’éviction des Arsacides par la dynastie perse des Sassanides (226 apr. J.-C.).

Ainsi finit obscurément la grande cité qui avait été, au IVe millénaire, avec la première des écritures, les beaux temples de l’Eana et la Dame d’Ourouk, le principal foyer de la culture mésopotamienne à ses débuts, et qui devait être, 4 000 ans plus tard, sa dernière représentante.

G. L.

➙ Mésopotamie / Sumériens.

 D. Cocquerillat, Palmeraies et cultures de l’Eanna d’Uruk (Berlin, 1968).

Ours

Mammifère carnivore de grande taille, plantigrade, aux griffes longues, à la fourrure épaisse.



Généralités

Les Ours, dont le représentant le plus typique est l’Ours brun d’Europe, sont groupés dans la famille des Ursidés.

Ils ont de 1 m à 1,25 m au garrot et de 1,80 m à 2,50 m de long et plus, pour un poids de 100 à 600 kg. Leur fourrure est épaisse et présente des colorations variées suivant les espèces. Leur queue, petite, est noyée dans la fourrure.

La tête est arrondie, le museau arrondi et tronqué. Le corps, lourd et court, dégage une extraordinaire impression de puissance. Les pattes antérieures sont plus fortes que les postérieures, elles sont toutes pentadactyles et munies de griffes fouisseuses puissantes et recourbées, non rétractiles.

Les Ours sont plantigrades ; la plante des pieds est nue, sauf chez les Ours blancs.

En hiver, autour du cou, sur le ventre et sur la croupe, la fourrure est particulièrement épaisse.