Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

orthodontie et orthopédie dento-faciale (suite)

Troubles acquis

Des travaux récents ont mis en évidence l’action tératogène (productrice de malformations) de certaines intoxications, des sulfamides, de certaines maladies à virus, des rayons X : l’hypertrophie faciale, la macroglossie, la micro- ou la macrognathie, etc., peuvent en résulter.

De la naissance à la calcification totale de la face et des maxillaires, les causes de malformations peuvent être divisées en causes acquises générales et causes acquises locales.

• Les causes acquises générales sont les plus importantes, car elles agissent très tôt. Le rachitisme (avitaminose D), les hypo- ou les hyperfonctionnements des glandes endocrines peuvent occasionner de grosses malformations.

• Les causes acquises locales sont provoquées essentiellement par :
— des tractions ou des pressions anormales (succion du pouce ou des autres doigts, interposition de la langue ou de la joue, positions ou habitudes vicieuses, cicatrices) ;
— des troubles de la musculature (hypotonie) ;
— des troubles de la déglutition (syndrome de Rix) ;
— des troubles respiratoires (végétations adénoïdes, amygdales hypertrophiées, glossoptôse [chute de la langue en arrière]) ;
— des troubles articulaires (ankylose de l’articulation temporo-maxillaire) ;
— des causes thérapeutiques (port d’une minerve [plâtre englobant le cou et le thorax] dans le cas d’un torticolis musculaire permanent ou d’arthrite des articulations vertébrales) ;
— des causes dentaires (extractions prématurées, caries importantes).


Prophylaxie et traitement des anomalies dento-faciales

L’hygiène dentaire doit commencer dès les premiers jours de la grossesse : il convient d’éviter les carences en vitamines B2, les troubles endocriniens devront être traités dès leur apparition. Les maladies à virus seront évitées par vaccinations préalables à la grossesse. Du troisième au neuvième mois de la grossesse, il faut surveiller les carences calciques, les troubles endocriniens, les maladies infectieuses.

• Du premier mois de la naissance à la deuxième année, les maxillaires augmentent très fortement dans tous les sens. Cette évolution pourra être guidée, si le spécialiste le juge nécessaire, par des traitements vitaminiques A, B, C et D et par de la calcithérapie. Il faudra s’efforcer de supprimer les mauvaises habitudes naissantes de l’enfant : succion du pouce, positions vicieuses en dormant. Les tétées devront être pratiquées en position orthostatique (corps de l’enfant presque vertical).

• De la troisième à la sixième année, moment où apparaît la première molaire définitive, il faudra faire attention particulièrement aux troubles respiratoires, aux caries, à l’insertion basse du frein de la lèvre supérieure.

Il est indispensable de faire effectuer par le spécialiste des vérifications précoces et fréquentes (au moins tous les six mois) de l’évolution dento-maxillaire. Le praticien pourra entreprendre, s’il en est besoin, dès le début, un traitement orthopédique afin de prévenir les malformations.

• De sept à seize ans, c’est le stade des déformations constituées. Le traitement sera symptomatologique, biomécanique, associé parfois à une thérapeutique antirachitique et opothérapique

Le traitement biomécamique s’effectue à l’aide d’appareils mobiles ou d’appareils fixes.

1. Les appareils mobiles. Ce sont des appareils munis de vérins ou de ressorts destinés à engendrer des forces actives de redressement au niveau des zones de malformations.

2. Les appareils fixes. Ce sont des arcs vestibulaires fixés à des bagues placées sur les premières molaires et qui agissent par des tractions, sur les dents alignées, au moyen de ligatures. L’appareil de E. H. Angle fut le premier de ces arcs fixes.

Des verrous et des attachements peuvent être placés sur les arcs. Actuellement, l’arc d’Ainsworth, arc vestibulaire, est le plus couramment utilisé, ainsi que le twin arch, qui est un très bon appareil d’alignement dentaire.

• Après seize ans, il reste encore quelques possibilités de traitement biomécanique des malformations des maxillaires, mais le traitement est surtout prothétique : suppression des malpositions et confection de bridges ou de couronnes.

Science encore jeune, l’orthopédie dento-faciale prend une importance croissante dans le traitement des malformations dentaires et buccales, entravant la croissance de l’enfant et de l’adolescent.

C.-M. S.

 J. M. et M. Chateau, Précis d’orthodontie et d’orthopédie maxillo-faciale (Julien Prelat, 1949 ; nouv. éd., 1956). / C. P. Adams, The Design and Construction of Removable Orthodontic Appliance (Bristol, 1955, 4e éd., Baltimore, 1970 ; trad. fr. Appareils orthodontiques amovibles, étude et construction, Masson, 1967). / J. Philippe et coll., Orthodontie. Des principes et une technique (Prélat, 1972).

orthodoxes

Dénomination par laquelle se sont d’abord désignées les Églises qui professent la foi chrétienne, notamment en ce qui touche la personne du Christ, selon les formules adoptées dans les quatre conciles œcuméniques de Nicée (325), de Constantinople (381), d’Éphèse (431) et de Chalcédoine (451), avec les précisions et les compléments ajoutés par les trois conciles postérieurs de Constantinople II (553), de Constantinople III (680-81) et de Nicée II (787) ; d’où l’appellation Église des sept conciles parfois employée.


La dénomination Églises orthodoxes est souvent réservée à celle de ses communautés qui, ayant adopté la liturgie et la discipline byzantines, ont, à la suite du patriarcat de Constantinople, rompu la communion avec l’Église catholique romaine. Plus récemment, la même dénomination a été adoptée par d’autres Églises orientales, telles que l’Église syrienne jacobite ou l’Église copte, qui ne sont pas en communion plénière avec l’Église de Rome.

La « communion orthodoxe », ou « orthodoxie », au sens le plus habituel de l’expression, rassemble sans doute entre 150 et 180 millions de chrétiens en une quinzaine d’Églises indépendantes (autocéphales), auxquelles s’ajoute un certain nombre d’Églises « autonomes », c’est-à-dire jouissant du self-government, mais dont le chef suprême est désigné par l’une des Églises mères.