souhait

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


En allemand : Wunsch, « souhait », « vœu ». Wunsch se distingue de Lust, « plaisir », « désir » (en acte), et de Begierde, « désir » (en puissance). Wunscherfüllung, « accomplissement de souhait », Wunschphantasie, « fantaisie de vœu ».

Psychanalyse

Motion psychique locale qui vise à répéter une satisfaction première – ou fantasmée comme telle – et qui trouve son accomplissement grâce aux formations inconscientes, selon la logique du processus primaire. Les rêves, les actes manqués, les symptômes, les fantasmes, etc., sont des accomplissements de souhait (Wunscherfüllung).

Le nourrisson dépend des figures parentales pour la satisfaction des exigences pulsionnelles (prématuration). Lors de l'expérience de satisfaction (Befriedigungserlebnis), qui met fin à une excitation interne (la faim, par exemple), une perception (celle de l'aliment) est associée à la « trace mémorielle de l'expérience du besoin » et à celle de l'expérience de satisfaction. Lorsque le besoin fait retour, une motion psychique – le souhait – investit l'image mnésique de cette perception et provoque sa réapparition. La reproduction hallucinatoire de la perception, qui tend à une identité de perception, est le « chemin le plus court vers l'accomplissement du souhait » (principe de plaisir, processus primaire). Mais « la satisfaction ne se produit pas, le besoin continue ». Un second système (développement du moi) inhibe alors l'« activité psychique primitive »(4) et s'efforce de rétablir l'identité de perception par des actions dirigées par la pensée (identité de pensée), visant à modifier le monde extérieur et à déterminer les voies les plus propices à assurer une satisfaction réelle (principe de réalité, processus secondaire).

« La pensée n'est qu'un substitut du souhait hallucinatoire ». La psychanalyse affirme l'indestructibilité des souhaits inconscients infantiles et des fantasmes qui les mettent en scène – seuls moteurs de l'activité psychique. Les processus de pensée dits rationnels ne sont qu'un aménagement fragile et instable, un « détour », dans l'accomplissement du souhait, « rendu nécessaire par l'expérience », mais qui « use et corrode », comme le souligne Le Lorrain, cité par Freud, « les jouissances poursuivies ».

Christian Michel

Notes bibliographiques

  • Freud, S., Die Traumdeutung (1899), G.W. II-III, l'Interprétation des rêves, VII, 3, Payot, Paris, p. 482.
  • Ibid., p. 483.

→ décharge, déréliction, fantasme, origine, principe, processus, réalité