Edmond Huot de Goncourt et Jules Huot de Goncourt

Paul Gavarni, Jules et Edmond de Goncourt
Paul Gavarni, Jules et Edmond de Goncourt

Écrivains français (Edmond [Nancy 1822-Champrosay, Essonne, 1896] ; Jules [Paris 1830-Paris 1870]).

Peu lus aujourd'hui, ils ont joué un grand rôle et Edmond estima même que la génération montante leur devait tout. En fait, ils ont été des découvreurs. Ils ont donné une impulsion à l'histoire de la société au xviiie siècle, à laquelle ils ont consacré de nombreux ouvrages. Leur souhait, comme romanciers (Sœur Philomène, 1861 ; Renée Mauperin, 1864 ; Germinie Lacerteux, 1865, qui fit, selon Zola, « entrer le peuple dans le roman » ; Manette Salomon, 1867 ; Madame Gervaisais, 1869), fut d'écrire « les mémoires des gens qui n'ont pas d'histoire ». Leur réalisme documentaire n'exclut pas cependant la recherche de l'art dans la forme, comme en témoigne leur écriture « artiste », qui accumule les notations impressionnistes.

Edmond, qui fut le fondateur de l'Académie des Goncourt, tint jusqu'à sa mort son Journal, commencé avec Jules en 1851. Cet ouvrage, publié intégralement seulement en 1959, constitue une chronique de la vie littéraire et artistique du second Empire et du début de la IIIe République. Par ailleurs, après la mort prématurée de Jules, Edmond continua à faire paraître des romans (la Fille Élisa, 1877 ; les Frères Zemganno, 1879 ; la Faustin, 1882 ; Chérie, 1884).

Les deux frères furent des collectionneurs d'objets d'art français du xviiie siècle et d'estampes, de laques et de bronzes japonais. Edmond est l'auteur de monographies sur Hokusai et Utamaro.