non-alignement

Conférence des Pays non-alignés, Belgrade, 1989
Conférence des Pays non-alignés, Belgrade, 1989

Politique de neutralité vis-à-vis des deux blocs antagonistes, occidental ou communiste, observée pendant la guerre froide par certains États du tiers-monde. (Synonyme : non-engagement.)

La conférence de Belgrade (septembre 1961)

La première conférence des pays non-alignés est celle de Belgrade (septembre 1961). 25 pays y participent. Pour ses promoteurs, Tito, Nehru, Nasser, le non-alignement permet de soustraire les pays du tiers-monde à l'affrontement des deux blocs.

Cinq critères sont définis pour l'admission dans le groupe :
– soutenir les mouvements de libération nationale ;
– n'appartenir à aucune alliance militaire ;
– ne conclure aucune alliance bilatérale avec une autre puissance ;
– refuser l'établissement sur territoire de bases militaires étrangères (une exception est faite pour Chypre, qui abrite une base britannique).

Pour en savoir plus, voir l'article guerre froide.

La conférence du Caire (octobre 1964)

La deuxième conférence, celle du Caire est marquée par l'entrée en masse des États africains nouvellement indépendants, d'autres étant représentés par des mouvements de libération. Les critères d'admission doivent dès lors être appliqués avec souplesse. Sinon, en effet, la plupart des pays de l'Afrique noire – liés par des accords à la Grande-Bretagne où à la France – ou certains États qui abritent des bases américaines seraient refusés. Quarante-six pays y participent ; dix autres ont envoyé des observateurs.

Pour en savoir plus, voir l'article Afrique noire.

La conférence de Lusaka (septembre 1970)

54 participants, 9 pays observateurs et de nombreux mouvements de libération invités assistent à la conférence de Lusaka (septembre 1970). Le mouvement se radicalise, de telle sorte que les ministres des Affaires étrangères réunis à Georgetown en 1972 peuvent lui donner des structures telles que le Comité permanent – dont le siège est à New York – et qui répartit les différents secteurs d'action entre les pays coordinateurs.

La conférence d'Alger (septembre 1973)

La conférence d'Alger est caractérisée par l'entrée d'un grand nombre de pays d'Amérique latine. En tout, cent cinq délégations y assistent. La controverse sur les relations, autrefois privilégiées, entre Moscou et le tiers-monde domine cette conférence et crée un clivage. La plupart des participants, sans nier la division entre pays socialistes et pays capitalistes, considèrent que les deux camps opposés dans le monde sont désormais celui des pays pauvres et celui des pays riches, dont l'URSS. Le vrai critère d'admission au sein du mouvement, celui de l'appartenance au monde sous-développé, reflète ce nouvel état d'esprit.

Parallèlement, la conférence d'Alger affirme une double volonté : la consolidation de l'acquisition de l'indépendance nationale, mais, surtout, la consolidation de l'indépendance culturelle et de l'indépendance économique.

Pour en savoir plus, voir les articles Amérique latine, tiers-monde.

Les conférences de Colombo (1976) et de La Havane (1979)

Les conférences de Colombo (1976) et de La Havane (1979) approfondissent ces thèmes, en insistant sur la nécessité d'un nouvel ordre international, économique et culturel.

La conférence de New Delhi (mars 1983)

La conférence de New Delhi porte essentiellement sur le Cambodge, la guerre en l'Iraq et l'Iran, l'Afghanistan, le Tchad et le dialogue Nord-Sud.

Pour en savoir plus, voir l'article guerre Iran-Iraq.

La conférence d'Harare (août 1986)

Au centre des débats de la conférence d'Harare figurent les problèmes de désarmement, de la dette et le conflit du Golfe.

Pour en savoir plus, voir l'article guerre du Golfe.

La conférence de Belgrade (septembre 1989)

La conférence de Belgrade (septembre 1989) examine principalement les problèmes économiques et en particulier les équilibres Nord-Sud.

La conférence de Jakarta (septembre 1992)

L'orientation plus modérée et pragmatique du mouvement, déjà sensible lors du sommet de Belgrade (septembre 1989), se confirme lors du dixième sommet de Jakarta (septembre 1992). Surmontant une grave crise d'identité, consécutive à l'éclatement de l'URSS et à la fin d'un ordre mondial bipolaire soumis à la guerre froide, le mouvement des non-alignés (également ébranlé par la crise yougoslave) s'efforce de redéfinir son rôle et ses objectifs.

Pour en savoir plus, voir les articles Union soviétique, Yougoslavie.

Le sommet de Cartagena (octobre 1995)

Lors de son onzième sommet, le mouvement des non-alignés rassemble 113 États.