Un tableau de Boilly atteint 2 450 000 F (Drouot, 10 décembre) à la suite d'une rivalité d'enchères entre deux marchands britanniques : cinq fois plus que l'estimation, c'est l'enchère la plus inattendue de l'année.

Un pot de fleurs de Cézanne a triplé son estimation, 3 246 000 F (Drouot, 25 novembre). La belle cycliste de Fernand Léger a obtenu 3 025 000 F (Drouot, 27 octobre) et La biche aux bas noirs de Van Dongen s'est vendue 2 300 000 F (Enghien, 12 décembre).

Le marché des peintres contemporains reste à New York avec une œuvre de Rauschenberg à 2 715 000 F et une composition de Rothko à 2 400 000 F (Christie's, 10 et 11 novembre). Parmi les records, un nu de Kandinsky a atteint 7 700 000 F, et des danseuses de Degas 9 570 000 F.

Enfin, la plus forte enchère de l'année pour un tableau ancien revient à un portrait de jeune homme par Botticelli, à 810 000 £ soit 9 720 000 F (Christie's Londres, 10 décembre).

Les tableaux anciens ou modernes constituent le secteur le plus actif des grandes ventes publiques, aussi bien pour les grandes signatures que pour les petits maîtres, et c'est là que les collectionneurs, les investisseurs ou les spéculateurs semblent le mieux disposés à prendre des risques.

En fin de compte, l'année s'est achevée par des prix en dents de scie qui ne peuvent faire oublier l'absence d'animation pour les ventes ordinaires.

Le chiffre d'affaires de l'hôtel Drouot pour 1982 atteint 892,3 millions de F, en baisse par rapport à 1981.

Pour créer l'événement, Mes Boisgirard et de Heeckeren ont présenté des meubles et objets des années 50 dont le style reste à découvrir. Les prix se sont échelonnés de 3 000 à 9 000 F pour des meubles amusants mais d'une beauté contestable. Cette tentative de rajeunissement de l'antiquité, comme les ventes du dimanche montrent le désir des commissaires-priseurs d'intéresser un nouveau public à leurs activités, dans l'espoir d'une reprise du marché. Les difficultés dans le domaine de l'art restent liées à la crise économique qui se prolonge.