Journal de l'année Édition 2001 2001Éd. 2001

Kofi Annan a toutefois dépêché un émissaire à Kinshasa, l'ancien président nigérian Abdul Salam Abubakar, qu'il a chargé de la dure tâche de convaincre Laurent-Désiré Kabila de ne pas persister dans la voie de l'isolement. Parallèlement, il a ordonné la constitution d'un groupe d'experts sur l'exploitation illégale des richesses naturelles de la RDC par les divers belligérants.

Risque d'isolement

Abdul Salam Abubakar a-t-il été à ce point persuasif ? Le refus immédiat, par le Rwanda et l'Ouganda, des propositions de négociations directes émises la veille par le président Kabila a-t-il fait sentir à ce dernier que le processus de Lusaka était le seul cadre possible à une sortie de la crise ? A-t-il compris que les menaces de sanctions de la SADC constituaient un signal d'alerte significatif ? Ou bien a-t-il estimé que le risque d'un isolement politique et diplomatique de Kinshasa devenant prisonnier d'alliés encombrants ne valait pas d'être couru ? En RDC, le chemin de la paix est long...

Norbert Pierre

Deux années de conflit

2 août 1998 : début de la rébellion contre le régime de Laurent-Désiré Kabila, soutenue par le Rwanda, dans le Kivu (Est) et autour de Kinshasa. Le 6 août, les rebelles contrôlent les trois principales villes du Kivu.

25 août 1998 : grâce au soutien de forces zimbabwéennes et angolaises, les forces gouvernementales reprennent le contrôle de la région de Kinshasa tombée aux mains des rebelles.

17 mai 1999 : le principal mouvement de rébellion, le Rassemblement congolais pour la démocratie, fait scission ; le Mouvement de libération du Congo deviendra la principale branche de la rébellion.

10 juillet 1999 : signature d'un accord de cessez-le-feu à Lusaka (Zambie) entre Kinshasa et ses alliés (Zimbabwe, Angola et Namibie) d'une part et par l'Ouganda et le Rwanda de l'autre ; cet accord n'est pas appliqué.

14-17 août 1999 : des affrontements entre les troupes rwandaises et ougandaises, à Kisangani, fief de la rébellion, font au moins 300 morts.

24 février 2000 : le Conseil de sécurité de l'ONU approuve l'envoi de 500 observateurs civils et de 5 000 Casques bleus pour surveiller l'application de l'accord de cessez-le-feu.

5-10 juin 2000 : de nouveaux affrontements entre soldats rwandais et ougandais à Kisangani font plus de 600 morts.

26 juillet 2000 : l'ONU décide le report du déploiement des Casques bleus en raison des réticences de Kinshasa.

24 août 2000 : Kinshasa autorise finalement le déploiement de Casques bleus.