Résultats inquiétants, pour ne pas dire catastrophiques, en revanche des animateurs-producteurs. Avec « Du fer dans les épinards », Christophe Dechavanne sur France 2 est, au début, devancé par la série « Hollywood Night » de TF1 où Nagui a dû rapidement arrêter les frais de « Tous en jeu » pour être remplacé, là encore, par une série américaine. Quant à Jean-Luc Delarue, son double talk-show « C'est l'heure » / « C'est toujours l'heure » fut « reformaté » autour du jeu « Qui est qui ? » et de la série à succès « Friends » puis carrément raccourci, sans pour autant retrouver l'audience réalisée auparavant sur France 2 par Michel Drucker. À la même heure, le 19/20 de France 3 continue de crever les plafonds (36,9 %).

Une rentrée télévisée serait incomplète sans un scandale. Il est venu d'où on l'attendait le moins, de l'increvable « Intervilles » avec les accusations de tricherie portées par le Canard enchaîné contre un des animateurs, Olivier Chiabodo, suspecté d'avoir, par des gestes, favorisé la victoire du Puy-du-Fou en finale de ce jeu inscrit au patrimoine audiovisuel. Licencié sur-le-champ par TF1, l'animateur, la chaîne et les gagnants ont porté l'affaire devant la justice qui s'est déclarée... incompétente.

Quelques semaines plus tôt, la première chaîne avait été secouée par le départ de Corinne Bouygues, directrice générale de TF1 Publicité. En conflit avec Patrick Le Lay, P-DG de TF1, la fille du fondateur du groupe a préféré claquer la porte. Depuis 1993, TF1 a perdu six points d'audience, passant de 41 % à 35,4 %, une baisse répercutée sur les recettes publicitaires. L'abandon d'un certain nombre d'émissions bas de gamme mais fortes en audience aurait donc envenimé un conflit latent entre la responsable de la régie publicitaire et la direction de la chaîne. Le prix de la quête de sens...

Michel Embareck

Presse écrite : le point vendu

Mis officiellement en vente mi-juin par Jean-Marie Messier, P-DG de la Générale des eaux, actionnaire de référence d'Havas, dans le cadre de la restructuration du groupe vers l'audiovisuel, le Point a été vendu en octobre au financier François Pinault. Ami personnel du président Jacques Chirac, cet homme possède des enseignes comme la Redoute, les magasins du Printemps, Prisunic, Conforama et la FNAC.

Par contre, le groupe Havas a renoncé à céder l'Express. Une décision intervenue au terme d'un long suspense et qui a été interprétée comme un match nul politique. En effet, l'Élysée était favorable à l'offre de reprise présentée par le groupe Dassault alors que Matignon préférait celle du quotidien le Monde.

Enfin, outre la suppression de l'abattement fiscal de 30 % des journalistes, les députés ont voté une taxe sur le hors-média (journaux gratuits, prospectus publicitaires, catalogues, etc.), qui devrait rapporter entre 300 et 400 millions de francs au bénéfice de la presse quotidienne nationale et régionale ainsi qu'aux hebdomadaires régionaux.

Radios : RTL toujours leader

Si les stations généralistes ont continué à perdre du terrain face aux programmes musicaux nationaux, RTL demeure toutefois en tête des sondages avec 17,9 points d'audience cumulée. NRJ se place à la deuxième place avec 11,4 % alors que l'érosion de France-Inter se confirme 110,8 % et une perte de 325 000 fidèles). Malgré leurs nouvelles grilles, Europe 1 (8,6 % stable) et RMC (3,3 %) ne redécollent pas.